"Celui qui n'évolue pas disparaît, c'est la loi de Darwin". Ce sont les paroles de cheikh Rached Ghannouchi qui brandit les arguments de la "démocratie, l'égalité des sexes, la liberté de conscience et d'expression, la justice pour tous, la préservation de l'environnement,…". Le fondateur d'Ennahdha a réitéré ces propos, lors de son récent passage à Paris où il a participé à la 28ème rencontre annuelle des musulmans de France qui s'est tenue du 22 au 25 avril au Bourget. Profitant de cette visite, Rached Ghannouchi a multiplié les déclarations aux médias. Il a même eu une rencontre avec les journalistes. Le leader d'Ennahdha a tenu, encore une fois à rassurer les Tunisiens et les observateurs étrangers. Passant en revue sa vision de l'islam politique, il s'engage à « rejeter catégoriquement la violence quel qu'en soit le prétexte, surtout au nom de l'Islam ». Rached Ghannouchi va plus loin encore en annonçant sa prédisposition à opter pour un consensus large et établir des alliances permettant de faire dégager une majorité capable de gouverner. A ce propos, il cite des contacts engagés avec certains partis de gauche dont notamment le Forum démocratique pour le travail et les libertés de Mustapha Ben Jaâfar, le Congrès pour la République de Moncef Marzouki et d'autres forces syndicales. Toutefois et en dépit de toutes ces affirmations, le discours de Rached Ghannouchi laisse perplexe et on s'accorde, chez les analystes, à dire qu'il est trop beau pour être vrai. A signaler, par ailleurs, que lors d'un récent meeting auquel les deux frères ennemis étaient présents, à savoir les deux cheikhs Rached et Abdelfattah, le leader d'Ennahdha aurait déclaré solennellement, que son seul candidat pour la présidence de la République est… Abdelfattah Mourou. N. H