L'Instance Supérieure Indépendante des Elections, sous la direction de Kamel Jendoubi, a organisé le mercredi 10 août 2011, une rencontre avec les représentants de la société civile afin de débattre des mécanismes et conditions d'accréditation des observateurs. La rencontre a également été une occasion pour quelques journalistes de tirer au clair certaines zones d'ombre entachant les travaux de ladite Instance. Kamel Jendoubi a ouvert le bal en mentionnant brièvement le rôle primordial que la société civile a joué, notamment en matière de droits de l'homme, et ce, malgré la répression et la dictature sous l'ancien régime. Souad Triki, vice-présidente de l'ISIE a ensuite pris la parole pour faire un état des lieux des inscriptions sur les listes électorales. Elle a rappelé, à ce propos, l'importance de cette étape qui représente une coupure définitive avec le passé et un vrai geste de civisme de la part des citoyens. Ces inscriptions garantissent, selon elle, également, la transparence et une meilleure organisation de ces élections. «L'étape est certainement très difficile et compliquée, et c'est ce qui a motivé le lancement de cette campagne de sensibilisation afin d'établir de nouvelles listes électorales représentatives. Nous avons mis en place 900 centres d'inscription dans les municipalités et 80 bureaux d'inscription ambulants. Un centre d'appel de renseignement a été également ouvert sous le n°18-14». Mme Triki a ensuite projeté des données statistiques sur les inscriptions, montrant l'évolution de ces inscriptions par régions, par tranches d'âges et également selon la répartition entre hommes et femmes. Ces statistiques montrent une recrudescence avec un pic à la fin du mois de juillet ensuite un retour à la baisse. Le taux de ces inscriptions a atteint à ce jour 42%. Mourad Ben Mouelli, membre de l'ISIE a, par la suite, fait un exposé sur les conditions d'accréditation des observateurs, locaux et étrangers, ainsi que les détails de la procédure d'accréditation. Ces conditions ont été critiquées par les représentants des associations présents, notamment la condition de l'expérience en matière d'élections. Certains ont trouvé difficile voire impossible de trouver des gens qui ont de l'expérience dans les élections sans être impliqués dans les fraudes et falsifications des pseudos élections de l'ancien régime. La réponse présentée par l'ISIE a été que l'expérience exigée correspond à la formation des observateurs, donc une formation théorique. M. Ben Mouelli a mis en exergue l'importance du rôle des observateurs, en tant que garde-fous pour limiter les risques de dépassements et d'infractions lors des élections. Chafik Sarssar, universitaire en spécialisé en sciences politiques a, de son côté, expliqué les mécanismes de la propagande électorale. Outre le cadre conceptuel et la définition de la propagande, M. Sarssar a éclairci les notions de campagne électorale et de silence pré électoral. Il a donné les détails juridiques de chacune de ces étapes lors des élections et a mis l'accent sur le vide au niveau des textes réglementant ces étapes ainsi que l'ambiguïté et la confusion qui en découlent. D.M