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La Tunisie, l'après 23 octobre et… l'Amérique
Publié dans Business News le 10 - 10 - 2011

A peine quinze jours de la fin de son mandat à la tête du gouvernement transitoire, qui s'achève théoriquement et officiellement avec l'élection de l'Assemblée nationale constituante, le 23 octobre 2011, Béji Caïd Essebsi vient de vivre une consécration historique avec la visite officielle de cinq jours qu'il vient d'effectuer chez l'unique superpuissance mondiale, en l'occurrence, les Etats-Unis d'Amérique.
Qu'est-ce qu'il est allé faire là-bas ? Que préparent les Etats-Unis pour nous ? Auront-ils une main dans ce qui va se passer en Tunisie ?
Au cours de la visite américaine et son programme trop chargé, Béji Caïd Essebsi a eu tous les égards dus à un chef d'Etat. Et pas n'importe lequel. Une audience assez prolongée avec le président Barack Obama, une audience avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, des entretiens avec des sénateurs influents dont notamment John McCain et Joseph Lieberman, avec des membres du Congrès dont notamment son président, John Boehner et le chef de file du Parti démocrate, la toute puissante Nancy Pilosi, sans oublier une conférence donnée à la prestigieuse université Georgetown, la rencontre avec le président de la Banque mondiale et les trois interviews accordées au Wall Street Journal, le New York Times et la Washington Post (excusez le peu et le haut standing !). Ni Bourguiba, et encore moins Ben Ali, à leur summum, n'ont eu droit à de tels égards.
Les résultats concrets, économiques et matériels, de cette visite ? Il est trop tôt d'en parler malgré les multiples promesses et les projets d'aide qui attendent le feu vert du Congrès.
Mais les retombées morales et politiques sont énormes et inestimables aussi bien pour la Tunisie postrévolutionnaire que pour le Premier ministre Béji Caïd Essebsi.
La Maison Blanche a tenu à « crier » son soutien indéfectible à la révolution tunisienne et à la réussite de la transition démocratique, un des deux acquis majeurs de l'après 14 janvier avec la liberté d'expression, même si cette dernière n'est pas encore utilisée et exploitée à bon escient.
En faisant dérouler le tapis rouge à Béji Caïd Essebsi au sein des principaux centres de décision aux USA en ce timing bien précis, Washington ne le fait, sûrement pas, pour les beaux yeux « bleus » de BCE, mais a sûrement un, voire des, agendas à réaliser en Tunisie.
De mémoire des observateurs, les chefs d'Etat qui ont eu droit à un traitement similaire à celui réservé au Premier ministre provisoire tunisien par Washington se comptent sur les doits d'une seule main. Les chefs d'Etat n'avaient droit qu'à une seule journée de visite.
C'est dire l'enjeu que représente la Tunisie pour les Américains qui semblent accorder le plus haut intérêt au succès de son processus démocratique. Autrement, le déroulement libre, neutre et transparent du scrutin du 23 octobre courant.
Mais la question qui se pose est la suivante : les Etats-Unis avaient-ils besoin de déployer tout ce faste et consacrer presque cinq jours à un chef de gouvernement provisoire d'un pays comme la Tunisie pour exprimer leur soutien à la transition démocratique tunisienne ? Car après tout, notre pays, n'est ni l'Egypte, ni la Libye. Même s'il a l'immense mérite d'être le pays qui a donné le signal du « Printemps arabe ».
Une parenthèse à ouvrir pour faire remarquer que les responsables US n'ont pas tari déloges d'une manière indirecte sur les acquis transmis par l'ancien régime lorsque Hillary Clinton a déclaré en substance qu'en « Tunisie, toutes les conditions de réussite sont réunies, au regard de la crédibilité dont jouit le gouvernement, du niveau de conscience et d'instruction du peuple, de l'émancipation de la femme, ainsi que de l'existence d'une classe moyenne importante".
Autant de points et de constats ne peuvent être l'œuvre enregistrée lors des huit derniers mois, mais bien durant de longues années…
De là à dire que la « feuille de route » de l'après 23 octobre a été tracée et élaborée au cours de cette visite, il n'y a qu'un pas que certains analystes n'ont pas hésité à franchir. Sans aller jusqu'à croire qu'il va y avoir un arrangement du scrutin afin d'éviter une quelconque hégémonie d'un seul ou d'un nombre trop réduit de partis au sein de la future Constituante, il est clair que les craintes et les appréhensions sont bien réelles quant à une victoire assez « lourde » d'une formation bien déterminée.
Les observateurs estiment que, d'un côté, il faudrait éviter ladite hégémonie qui nous ferait retomber dans les risques d'une domination d'un ou de deux partis. Et de l'autre, on ne voudrait pas se retrouver avec une mosaïque de formations sans leadership de poids, car cela ferait perpétuer la situation actuelle où tout le monde crie et où les petits partis font et imposent leur loi.
Alors, y a-t-il une recette à l'américaine concoctée lors de cette visite de BCE à Washington ? Une recette pour une équipe équilibrée et capable de gouverner tout en étant homogène sans être hégémonique ?
Pourquoi de telles hypothèses, dirait-on ? Et bien quand on voit la mainmise des « pro-américains » sur le secteur clé et déterminant des médias officiels en Tunisie, aussi bien écrits qu'audio-visuels sans parler de l'INRIC, il ya plus d'une raison d'être inquiets.
Quand on voit une procédure judiciaire, prise en toute vitesse pour fermer une chaîne de télévision au moment même où on a besoin de diversification du paysage médiatique et en ce moment précis de campagne électorale, il y a de quoi avoir peur pour l'avenir de tout le pays.
Quand on voit que toute cette affaire, pourtant lourde de conséquences, a été démêlée et ficelée en l'espace de quelques jours et avant même le retour du Premier ministre des USA, il y a de quoi craindre le pire pour d'autres affaires touchant des domaines purement politiques. Car l'on est en droit de se demander si la justice continue à prononcer ses jugements selon les directives et les consignes pour servir des intérêts étroits, voire carrément personnels.
C'est dire que la Tunisie, révolutionnaire et libre, a besoin d'élections démocratiques et libres sans ingérence obéissant au seul verdict des urnes, d'une justice indépendante et libre sans directives et de médias libres sans hégémonie ni règlement de comptes.
En bref, nous voulons une Tunisie, avec l'aide de tous y compris celle des Etats-Unis, mais sans la « main de l'Amérique » ! Noureddine Hlaoui


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