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Tunisie - L'UGTT tient à rester au dessus des lois
Publié dans Business News le 16 - 11 - 2011

On crie au scandale à l'UGTT, principale centrale syndicale tunisienne, après avoir longtemps été l'unique. Il a suffi qu'un juge d'instruction émette une interdiction de voyager à l'encontre du secrétaire général pour que les principaux dirigeants de l'UGTT se mettent à accuser et menacer. Sans même prendre de gants face à cette ingérence manifeste dans le travail judiciaire.
Avec la conférence de presse menaçante du mercredi 16 novembre 2011, il semble que ces dirigeants tiennent à rester au dessus des lois, malgré les prémices de démocratie naissante en Tunisie. Et ils n'ont pas tort de rester confiants puisqu'ils sont parvenus à leurs fins avec l'annulation de la décision par la Chambre des mises en accusations et la levée de cette fameuse interdiction de voyage.
Dans une salle archicomble, où se sont entassés une foule de journalistes, de photographes et un grand nombre de syndicalistes et de militants syndicaux, Abid Briki, porte-parole officiel de l'UGTT a prononcé un long speech, tête levée et poing en l'air, affirmant que l'UGTT était devenue une cible que certains ont tendance à lyncher indument. Il a rappelé que les médias s'acharnent à amplifier les décisions de grèves ces derniers jours, bien que statistiquement parlant, «seulement 6 entreprises publiques ont eu recours à des grèves, alors qu'en période des négociations sociales en 2008, il y en avait 36 !». A l'entendre, on devrait se réjouir de constater que par exemple seuls 16 trains n'accompliront pas leurs voyages habituels entre les régions, à cause des grèves actuelles. Il reste toujours les voitures et les bus à nos malheureux voyageurs, et la terre ne s'arrêtera pas de tourner !
À propos des négociations, on croit bien entendre parler de celles qui ont eu lieu entre les syndicalistes et leurs patrons, ces négociations ont été suivies de plusieurs sit-in et grèves à l'aube de l'après-révolution ayant quasiment paralysé l'économie du pays. Seulement, on ne peut s'empêcher de penser à d'autres supposées «négociations»que nous appellerons officiellement rumeurs.
C'était une rumeur insistante. Tellement insistante que certains journaux (dont El Fejr d'Ennahdha) ont cru devoir la publier. Il s'agit de cet accord secret entre Béji Caïd Essebsi, Premier ministre et Abdessalem Jerad, secrétaire général de l'UGTT, stipulant que le premier épargne au deuxième tout ennui judiciaire. En retour, il lui assure la quiétude sociale avec le minimum possible de grèves. Des démentis officiels avaient fusé suite à la publication de cette information.
Cet accord a-t-il réellement existé ? Peut-être ne le saura-t-on jamais. Mais ce que l'on sait, c'est que pendant ces dix derniers mois, les syndicalistes tunisiens ont violé à souhait la loi tunisienne, sans qu'ils ne soient jamais dérangés. Leurs faits les plus spectaculaires (et historiques) sont incontestablement les longues grèves observées durant plusieurs semaines chez Tunisair et Tunisie Telecom. De longues semaines de grève payées rubis sur ongle, comme si les grévistes étaient en congé. Et personne n'a bronché pour remettre les choses à leur place!
Et voilà qu'aujourd'hui, l'UGTT lance un cri de détresse en se positionnant dans le rôle de la victime voire même du bouc émissaire, sur lequel tout le monde se défoule, médias, politiciens, investigateurs et même Facebookers. Selon Zeyneb Farhat, de Doustourna, « Ennahdha continue son intox afin de décrédibiliser l'UGTT en semant, avec habileté, la confusion quant aux malversations entre l'UGTT et son Secrétaire Général ! Elle use de ses moyens de pression pour ajourner le congrès de l'UGTT pour gagner du temps et évincer les élu(e)s non nahdhaouis »; Une thèse qui nous pousse à méditer sur la question, afin de démêler le filage politique qui est en train d'être tissé.
M. Briki a déclaré que l'UGTTétait sujette à des attaques sans merci sur les réseaux sociaux, dans les journaux et également dans le rapport de la Commission d'investigations sur la corruption et les malversations d'Abdelfattah Amor (CICM). M. Briki a rappelé que cette commission est, à l'origine, une réponse à une suggestion faite par l'UGTT dès le 15 janvier dernier. Sauf que l'UGTT, d'après son porte-parole n'a pas été concertée, lors de la désignation des membres de cette commission, ni de son président.
On y est ! On n'a plus en présence de syndicalistes qui défendent les droits des travailleurs, des syndicalistes et militent afin d'améliorer les conditions de travail des ouvriers et des fonctionnaires, mais de politiciens purs et durs qui ont leur mot à dire dans les prises de décisions et les nominations à l'échelle nationale!
L'UGTT se dit indignée de la campagne diffamatoire qui a visé son leader Abdessalem Jerad. Effectivement M. Jerad a été interdit de voyage par les tribunaux suite aux accusations mentionnées dans le rapport de la commission d'Abdelfattah Amor. Le porte-parole de l'UGTT a mentionné ces accusations et y a répondu. Œil pour œil, dent pour dent, M. Briki n'a pas ménagé Abdelfattah Amor en rappelant que ce dernier avait été décoré par Ben Ali et qu'il faisait partie aux côtés de M. Mdhaffar des personnes ayant amendé la Constitution au profit de l'ancien régime, au même moment où on nous a remis des copies d'un article journalistique justifiant ses dires.
S'agissant de l'acquisition par M. Jerad du lot de terrain à Carthage, M. Briki a déclaré que 1200 terrains ont été affectés de la même manière, dont un bon nombre à des anciens ministres, et également à des secrétaires généraux de partis politiques. Le terrain attribué à M. Jerad serait, d'après lui, son seul bien acquis, ce qui a conduit M. Briki à ironiser par rapport à l'interdiction de voyage de son chef «comme s'il pouvait attacher son terrain et le tirer vers l'étranger !». Quant aux autres aspects des accusations, M. Briki a affirmé que les interventions faites par le leader syndical rentraient dans le cadre de la défense des droits des faibles et des nécessiteux et que c'était des actions de bienfaisance envers le peuple.
« Non, nous ne laisserons jamais tomber nos principes, nous continuerons à œuvrer pour le peuple et nous n'acceptons aucun système politique autre que républicain, nous réclamons le gel de la décision judiciaire contre M. Jerad ! », a-t-il crié, auquel cri la foule de syndicalistes a répondu avec ferveur et colère scandant des slogans de loyauté et de solidarité inconditionnelle envers leur syndicat et notamment envers son chef. Ce n'est qu'en appelant les syndicalistes à quitter la salle que le calme est enfin revenu.
Abid Briki a enchaîné en déclarant que «si l'anarchie signifie d'expulser Ben Ali, si l'anarchie veut dire défendre les détenus politiques, et bien, nous étions anarchiques et nous le resterons afin de faire face à tout dérapage politique».Il a même tenu des propos ouvertement menaçants en affirmant que «l'UGTT dispose d'une pieuvre dont elle n'a pas encore usé!». On n'oserait même pas imaginer l'ampleur de la portée d'un tel message !
Eh bien, ces menaces ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. Voilà que le miracle s'est produit et qu'on apprend que la Chambre des mises en accusation a ordonné, dans les 24 heures ayant suivi la décision du juge d'instruction, l'annulation de cette interdiction de voyage contre Jerad et, à peine quelques heures après les propos du porte-parole de l'UGTT, un record inédit dans l'histoire de la justice nationale. Comme quoi, les tentacules de la pieuvre ont pu influencer les tribunaux et leurs décisions.
Crédit photo : TAP Dorra Megdiche Meziou


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