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Tunisie - A quoi joue Béji Caïd Essebsi ?
Publié dans Business News le 10 - 02 - 2012

Depuis les élections du 23 octobre 2011 et la prise du pouvoir par Ennahdha et ses alliés, la scène politique était marquée par les conflits entre la majorité en place avec sa Troïka et l'opposition, ainsi que par la poursuite des conflits sociaux et leur inévitable lot de grèves, de sit-in et de manifestations.
Ainsi, tout un trimestre durant, on tournait en rond et on se perdait à travers les querelles au sein de la Constituante et, même, en dehors avec les déclarations et les accusations, devenues presque quotidiennes, de part et d'autre.
Et voilà que Béji Caïd Essebsi nous sort sa fameuse « Déclaration », en cette date du 26 janvier 2012, chargée de symboliques. Et en l'espace d'à peine quinze jours, une véritable dynamique est née impliquant de nombreuses composantes du paysage politique.
Il est utile de rappeler que cette déclaration a suscité de nombreuses réactions. Un point positif à mettre à l'actif de ce qu'il est convenu d'appeler « l'Initiative de Béji Caïd Essebsi », dans le sens où elle n'a laissé personne indifférent.
Si les premières réactions des trois partis au pouvoir ont été très critiques, pour ne pas dire carrément négatives, celles des autres parties ont été, unanimement ou presque, favorables au contenu de cette déclaration, avec l'analyse qu'elle a faite de la situation dans le pays et avec les propositions faites quant à la nécessité de l'émergence d'une force politique capable de créer l'équilibre sur la scène politique et capable, éventuellement, d'assurer l'alternative.
Et sur ce dernier point, précisément, la déclaration de M. Caïd Essebsi semble avoir eu l'effet escompté. Un effet confirmé lors de l'émission diffusée en direct, jeudi soir 9 février 2012, par la Nationale 2. Une émission au cours de laquelle on a pu voir et écouter, une nouvelle fois, l'agressivité du représentant du parti Ennahdha, Riadh Chiîbi, qui n'est pas d'accord avec la publication de cette déclaration, allant jusqu'à comparer l'incomparable, à savoir, la déclaration de Béji Caïd Essebsi et les tristement célèbres propos du non moins tristement célèbre Farhat Rajhi.
M. Chiîbi va jusqu'à dire, en substance, que « M. Caïd Essebsi aurait dû observer les réserves d'usage comme cela est exigé par tout homme ayant occupé de hautes fonctions à la tête de l'Etat ». Sans oublier les critiques concernant le timing, même s'il a essayé d'atténuer ses propos en affirmant que certains points soulevés étaient judicieux.
Le représentant d'Ennahdha va jusqu'à dénoncer le fait que ladite déclaration soit faite à travers les médias qu'il faut laisser loin de l'action politique.
Par contre, Ahmed Néjib Chebbi et Noureddine Ben Ticha ont trouvé l'initiative très positive dans le sens où elle a le mérite de secouer les divers partis et les mettre devant leurs responsabilités historiques en cette étape cruciale de l'histoire du pays.
D'ailleurs, les effets concrets ne se sont pas fait attendre. Depuis, cette déclaration, trois faits majeurs ont été enregistrés : le renforcement du regroupement autour du PDP d'Ahmed Nejib Chebbi, un deuxième regroupement autour d'Ettajdid d'Ahmed Brahim et un troisième bloc formé par d'anciens Destouriens, voire certains RCDistes sous la houlette de Sahbi Basly.
Donc, une première lecture de cette déclaration et, plus précisément, ses objectifs fait ressortir que Béji Caïd Essebsi a atteint déjà ses premiers desseins à savoir la création d'une nouvelle dynamique et une prise de conscience chez les partis en dehors de la Troïka.
Mais à notre avis, les ambitions de l'ancien Premier ministre sont beaucoup plus grandes et plus lointaines. Il s'agirait du démarrage d'une stratégie de longue haleine en vue des prochaines échéances électorales, présidentielles et législatives avec pour ultime objectif, l'alternance au pouvoir.
En suivant cette logique, ces premiers regroupements seraient, donc, le prélude à une prochaine vaste et large coalition, à l'orée du prochain scrutin prévu dans 12 à 18 mois. En effet, les différents partis politiques, étant désormais convaincus qu'ils ne feraient pas le poids face à un parti aussi bien structuré, organisé et discipliné qu'Ennahdha, seul capable de faire le plein de mobilisation de ses partisans, ces partis n'ont d'autre choix que d'une union « sacrée » face à cette formation politique.
Autre chose à prendre en considération : le poids, le crédit et le charisme d'un politicien aussi chevronné que Béji Caïd Essebsi, d'où le fait qu'il soit « courtisé » par tous courants dit progressistes, modernistes, centristes et bien d'autres.
D'ailleurs, certains courants, dont notamment celui du Parti El Watani Ettounsi n'a pas hésité à dire qu'il aurait l'ancien Premier ministre, comme président d'honneur. Ahmed Néjib Chebbi n'a pas tari d'éloges, lors de ladite émission télévisée, sur Béji Caïd Essebsi, appuyé, également, par un communiqué officiel d'Ettajdid.
D'aucuns peuvent avancer que le groupement dirigé par le PDP et le bloc annoncé et conduit par Ettajdid, ne s'allieront jamais avec d'anciens « D'satra ». Mais, Ettakatol avait dit, auparavant, qu'il ne s'allierait jamais avec Ennahdha. Et pourtant, on voit qu'il se plie à se rompre l'échine devant ses «maîtres» nahdhaouis.
Pour revenir à cette éventuelle et probable sacrée méga-alliance pour la prochaine échéance électorale, il ne serait pas surprenant qu'elle soit mise sur pied. Bien entendu, des partis tels que le PCOT de Hamma Hammami ou « El Watad » de Chokri Belaïd n'en feraient pas partie.
La justification d'une pareille coalition serait mue par des considérations d'ordre pragmatique et trouverait son origine dans la recherche de l'efficacité. En effet, les Destouriens, anciens et nouveaux, sont les mieux outillés sur le plan de l'expérience. Ils connaissent, mieux que quiconque, les ficelles et les rouages organisationnels ainsi que les moyens de mobilisations et le travail de terrain, ces deux derniers points étant la clé de réussite dans toute opération électorale.
D'ailleurs, on commence à préparer l'opinion publique en ce sens, et les déclarations se multiplient, de la part des différentes personnalités politiques, Béji Caïd Essebsi en premier lieu, pour dire qu'il n'est plus question d'exclure ou de priver aucun citoyen tunisien de son droit à participer à la chose publique. Sauf pour ceux qui seront confondus par la justice. La Tunisie étant, désormais, un véritable Etat de droit.
Les autres questions qui se posent sont les suivantes : puisque M. Caïd Essebsi répète que, vu son âge, il n'a aucune ambition politique, alors pourquoi cette initiative ? A quoi joue-t-il ? Pour qui roule-t-il ?
Si on suit la même logique, on peut déduire que l'ancien Premier ministre fait profiter l'opposition à Ennahdha de son statut d'homme intègre et charismatique qui a eu le mérite de conduire la Tunisie dans sa période la plus délicate de son histoire, de la mener vers des élections libres et démocratiques et d'avoir tenu parole.
Ainsi, il conduirait, dans un premier temps, cette dynamique de regroupements avant de céder la place à une personnalité qu'il parrainerait et qui ferait le consensus autour d'elle sur le plan intérieur et international pour diriger le pays selon le système politique qui sera adopté.
On n'en est pas encore là et ce ne sont là, certes, que de simples hypothèses. Car d'ici 12 à 18 mois, d'autres événements pourraient survenir et feraient changer les donnes, à commencer par la nature du texte de la Constitution, du système politique et du code électoral qu'Ennahdha essaie, par tous les subterfuges, de mettre au point selon ses convenances profitant d'un pouvoir arbitraire et unilatéral qu'elle maquille en pratique démocratique grâce au vote systématique que lui assurent ses deux alliés, et plus spécifiquement ses «suiveurs» inconditionnels du CPR.


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