Le Centre tunisien de la gouvernance d'entreprise (CTGE) et l'Institut arabe des chefs d'entreprises en partenariat avec le réseau national anti-corruption (RNAC) ont organisé, mardi 28 février 2012, une table ronde autour des événements marquants de l'année 2011 dans le domaine de la lutte anti-corruption en Tunisie, sur le thème « la lutte anti-corruption : bilan d'une année ». Abderrahman Ladgham, ministre de la Gouvernance et de la lutte anti-corruption, a déclaré, dans son allocution d'ouverture, que la situation en Tunisie a été plus fragilisée après la révolution, donnant plus de possibilités pour la corruption. « De nombreuses mesures ont été prises depuis des mois pour rompre avec la corruption, mais le chemin demeure encore très long », souligne-t-il. Ahmed Ouerfelli, juge et conseiller du président provisoire de la République, a présenté dans le cadre de cette table ronde, le bilan d'une année de lutte anti-corruption. Selon ce dernier, 460 hommes d'affaires sont suivis en justice et ne peuvent pas quitter le territoire tunisien. Il y a également eu 400 jugements d'urgence pour la nomination d'administrateurs judiciaires à la tête de certaines sociétés en Tunisie, ainsi que la confiscation des biens de 114 personnes. M. Ouerfelli a, par ailleurs, fait remarquer que la corruption a valu à la Tunisie une perte de 2 points de croissance, ce qui ne pourra pas être absorbé dans moins de 5 ans. Pour sa part, Sami Remadi, président de l'association tunisienne de la transparence financière, a souligné que les autorités font tout leur possible pour récupérer les fonds des Ben Ali et des Trabelsi dans les pays européens, notamment la Suisse dont le dossier à bien avancé en l'espace de 7 mois. Par contre, en ce qui concerne les pays du Golfe, « les politiques tunisiens n'affichent aucune volonté de récupérer les fonds tunisiens ». Crédit photo : www.melekher.com