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Tunisie - Reportage sur une manifestation sans queue ni tête
Publié dans Business News le 01 - 05 - 2012

La pression était à son comble, les jours précédents le jour de la Fête du Travail, avec différentes parties qui s'accusaient l'une l'autre de vouloir perpétrer des actes de sabotage ou encore le souvenir encore vif des violences policières du 9 avril 2012, notamment. Mais il n'en était rien. L'avenue en ce 1er mai, jour par excellence des revendications sociales en rapport avec l'emploi, a rassemblé quelques milliers de personnes, éparpillées sur l'avenue Habib Bourguiba principalement, avec des slogans mollement scandés, parfois à peine audibles.
Ce rassemblement n'était pas sans rappeler, celui désorganisé du 14 janvier dernier, à l'occasion du premier anniversaire de la révolution. Le matin, dès 9h30, plusieurs dizaines de personnes se dirigent vers la grande avenue de Tunis, habillées du drapeau tunisien, et l'allée centrale se remplit progressivement. Les cafés affichent complet et les commerces sont ouverts, accueillant une affluence de clients supérieure à celle des autres jours. Les policiers, certes discrets, sont bien présents, déployés sur l'avenue et les rues avoisinantes. Plusieurs groupes se forment, avec des slogans divers, certains promouvant les libertés, d'autres la justice, l'emploi, etc., et d'autres encore hostiles à l'Etat d'Israël ou aux Etats-Unis ou soutenant la Palestine et la Syrie.
Avant l'arrivée de l'UGTT, dont les manifestants arriveront de la place Mohamed Ali, le Parti Républicain aura à cœur de montrer sa présence, par des dossards, des pancartes ou des autocollants aux couleurs du parti. Les militants de ce nouveau Parti républicain distribuent des tracts aux passants.
Par la suite, ordre est donné aux militants du parti de dégager l'allée centrale pour laisser place à la star du jour, l'UGTT. Une haie d'honneur est vite constituée par le service d'ordre de la Centrale syndicale, très organisée, dossards aux couleurs de l'Union. Les manifestants et les curieux s'amassent d'un côté et de l'autre. « Vive l'Union », « Avec notre âme, avec notre sang, nous protégerons l'Union », pouvait-on entendre, alors que les ténors de l'UGTT passaient au milieu de l'allée, avec un service d'ordre et de sécurité digne des plus grandes personnalités. Les syndicalistes « normaux » sont quant à eux relégués quelques mètres derrière, contenus par plusieurs cordons de sécurité. Lorsque les journalistes auront pu prendre leurs photos, la haie d'honneur et les cordons pourront enfin être retirés, laissant les manifestants avancer librement.
Le côté désorganisé et cacophonique du rassemblement pourra alors reprendre son cours. Plusieurs militants d'Ennahdha seront présents, parmi lesquels quelques cadres du partis auxquels les manifestants diront tout le mal qu'ils pensent de l'UGTT. Une scène cocasse mais intrigante se produira quelques instants plus tard, devant le ministère de l'Intérieur. Plusieurs personnes arborant les bandeaux noirs avec une inscription blanche des salafistes enlèveront leurs bandeaux, quelques minutes plus tard, colleront des autocollants du Parti républicain et iront manifester avec ces derniers au centre de l'allée. Nous abordons l'un d'eux et l'interrogeons sur son changement d'appartenance « instantané ». Visiblement gêné, le manifestant répondra en souriant. Nous insisterons et lui demanderons s'il appartient à la mouvance salafiste, il répondra par l'affirmative en hochant la tête. Nous lui demandons alors s'il adhère à présent au Parti républicain, il aura la même réponse. Concernant les raisons pour lesquelles il a procédé à ce changement, il répondra : « Au cas où on me prendrait en photo ». Nous n'en saurons pas plus… Ce qui pouvait paraître surprenant néanmoins est que les slogans scandés devant le ministère de l'Intérieur, étaient en faveur du gouvernement et d'Ennahdha, malgré les couleurs « visibles » de l'UGTT et du Parti républicain. Ainsi, les revendications étaient moins liées au travail mais marquaient un soutien inconditionnel au principal parti au pouvoir, avec des slogans scandés de manière répétitive, tels que « Le peuple veut Ennahdha de nouveau ».
Lors de ce rassemblement, plusieurs élus de l'Assemblée constituante seront présents, répondant aux interrogations des manifestants qui les interpellaient, comme Noômene Fehri, du bloc démocratique, qui expliquait à ses interlocuteurs que les principales raisons de la lenteur de la Constituante sont relatives au manque de volonté de Mustapha Ben Jaâfar, notamment.
Nous noterons également la présence du « Mouvement réformateur », formé des dissidents du PDP, qui arborait ses propres couleurs et ses propres pancartes, marquant le divorce consommé entre l'aile légitimiste aujourd'hui fondue au sein du PR et l'aile réformatrice.
Enfin, selon plusieurs témoins sur place, Ali Laârayedh aurait fait une apparition devant son ministère, ce qui fera dire aux manifestants sur place que cette initiative était déplacée et marquait une énième provocation de la part du ministre. S'ils n'étaient pas visibles au matin, au début du rassemblement, les islamistes marqueront une présence remarquée, faisant passer les revendications sociales au second plan, derrière l'allégeance au gouvernement d'Ennahdha.


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