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Mohamed Abbou sera un parfait chef pour les Bisounours
Publié dans Business News le 18 - 03 - 2013

Malgré le refus de l'opposition, malgré les critiques sévères des médias, malgré le scepticisme (et le silence) des partenaires étrangers, le gouvernement d'Ali Laârayedh est passé avec 70% !
Le pourcentage est assez éloquent et reflète comment, en Tunisie, l'homme politique peut facilement baisser les bras au moindre couac.
Le soutien le plus marquant aura été incontestablement celui de Kamel Morjane qui soutient une famille politique déterminée à l'exclure, voire à le pendre.
Qui, parmi les électeurs d'El Moubadara, aurait imaginé un jour que Morjane pourrait soutenir un gouvernement comprenant un Slim Ben Hmidène ou une Sihem Badi dont le seul et unique fonds de commerce est l'exclusion et la vengeance ? Dont les seuls véritables exploits spectaculaires retenus par l'opinion publique, consistent en des poses-photos avec des chaussures et un mouton égorgé ?
Kamel Morjane en est arrivé à ce point, soutenir ses propres ennemis, soutenir les symboles-même de la médiocrité.
Encore un petit effort et il verra son interdiction de voyage levée, le monsieur Morjane !
L'autre fait marquant de la semaine aura été la démission de Mohamed Abbou de son poste de secrétaire général du CPR. Cette fois, c'est la bonne ! Il le jure !
Il y a quelques semaines, l'annonce de sa démission a été ébruitée sur internet avec, pour complément, la création d'un nouveau parti. Puis, au moment de constituer le gouvernement Laârayedh, Mohamed Abbou a annoncé le gel de cette démission. Le gel d'une démission étant un concept nouveau dans le monde, créé en Tunisie par le CPR.
Comme Mohamed Abbou n'a pas obtenu ce qu'il voulait, il s'est fâché et il a claqué la porte. Non pas au gouvernement, mais à son propre parti carrément, alors qu'il en est le chef !
Ce n'est pas une première, le 30 juin 2012, il a démissionné du gouvernement Jebali parce qu'il n'a pas obtenu ce qu'il voulait. Il exigeait davantage de prérogatives pour couper avec la corruption et ses symboles, disait-il.
En théorie, et dans les manuels basiques de la politique, quand on démissionne, c'est pour pouvoir atteindre ses objectifs en employant d'autres méthodes.
Après avoir quitté le gouvernement Jebali, Mohamed Abbou a gardé son poste de plus haut responsable du CPR et aurait pu, à ce titre, faire avancer les dossiers qu'il souhaitait.
Qu'a-t-il fait depuis ? Rien !
Il est au courant de plusieurs dossiers, il est au courant de plusieurs scandales et de plusieurs malversations, mais il n'a pas bougé d'un iota depuis sa démission du gouvernement.
Les dossiers ne touchent pas les symboles de l'ancien régime, mais sa propre famille politique.
Il sait des choses, mais il s'est tu. Depuis sa démission du gouvernement, il n'a rien déclaré quant aux malversations actuelles et il n'a rien dénoncé.
Son seul dada a été d'« exclure les symboles de l'ancien régime ». Quant à dénoncer les symboles de la corruption de l'actuel régime, nada !
Il a été pourtant le numéro un du parti du président de la République et il a une bonne marge de manœuvre pour bouger et faire bouger les choses.
Au gouvernement, Mohamed Abbou a fini par admettre son échec et il a jeté l'éponge. Certains se sont dits, alors, c'est un homme de principes et il fera bouger les choses depuis son poste au CPR.
Huit mois plutard, Mohamed Abbou a fini par admettre son échec à faire bouger les choses au CPR et il a jeté l'éponge. Certains se diront, alors, c'est un homme de principes et il réussira s'il est à la tête de son propre parti. C'est faux et totalement faux.
Quelqu'un qui a échoué alors qu'il était à la tête d'un ministère, puis à la tête d'un parti allié au pouvoir, ne pourra pas réussir en étant seul.
Pour justifier ses échecs, Mohamed Abbou a déclaré qu'il n'en avait pas les moyens nécessaires, qu'il y avait trop de forces opposées, trop de dysfonctionnements.
Pourtant, c'était à lui (en tant que numéro 1) de combattre et d'aplatir ces forces opposées, c'était à lui de trouver les moyens nécessaires pour réussir, c'était à lui de résoudre les dysfonctionnements.
Comment pourra-t-il réussir ses objectifs demain à la tête de l'Etat s'il ne les a pas réussis à la tête d'un ministère ou d'un parti minuscule comme le sien ?
Il existe au sein du noyau dur du CPR des personnes sincères, patriotes, non intéressées et déterminées à combattre l'injustice, la corruption et la précarité. Ces personnes sont devenues, aujourd'hui, minoritaires dans le parti et vont, dans leur écrasante majorité, rejoindre Mohamed Abbou.
Elles continuent à avoir l'illusion que Mohamed Abbou est l'homme capable de leur faire atteindre leurs objectifs. Hier, elles avaient foi au CPR et en Marzouki et elles avaient été fortement déçues. Aujourd'hui, elles ont foi en Abbou et elles ne seront pas moins déçues.
Un Etat, un pays, un gouvernement n'est pas composé de Bisounours où tout le monde est beau, tout le monde est joli. Où il y a des méchant d'un côté et des gentils de l'autre. Où il n'y a que du beau temps et des oiseaux qui gazouillent. Il y a ce qu'on appelle la realpolitik que M. Abbou feint de ne pas connaître.
Mohamed Abbou a, aujourd'hui, cette illusion qu'il va réussir à capter des dizaines de milliers de personnes sincères et honnêtes. Supposons qu'il réussisse. Mais après ? Il va être confronté aux mêmes types de problèmes lorsqu'il était au gouvernement et aux mêmes types de problèmes lorsqu'il était au CPR : dysfonctionnements qu'il ne pourra pas résoudre, malversations qu'il ne pourra pas dénoncer. Et il sera amené à jeter l'éponge, encore une fois.
Entre-temps, que de temps perdu, que d'énergie dépensée en l'air.
Le proverbe dit « celui qui peut le plus peut le moins ». Par analogie, on pourra dire « celui qui ne peut pas le moins ne peut pas le plus ».


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