Frappes américaines en Iran : les réactions internationales en cascade    Décès d'Ahmed Habbassi, premier ambassadeur de Tunisie en Palestine    Coupe du monde des clubs – L'EST s'impose face à Los Angeles FC : La copie parfaite !    Espérance – Chelsea : Un duel décisif en préparation à Détroit    Baccalauréat 2025 : 21 lauréats issus de SOS Villages d'Enfants Tunisie    Bac 2025 : Des jumeaux tunisiens brillent dans deux filières différentes    Dar Husseïn: Histoire politique et architecturale    Le MAE iranien qualifie les attaques américaines de « scandaleuses »    L'Iran tire 30 missiles sur l'entité sioniste    Trump menace l'Iran de nouvelles frappes si la paix ne revient pas    Les Etats-Unis bombardent trois sites nucléaires iraniens    Lancement d'une plateforme numérique dédiée au suivi de l'avancement de la réalisation des projets publics    Boycott maintenu : les jeunes médecins s'étonnent du communiqué du ministère    Sonia Dahmani, sa codétenue harceleuse transférée… mais pas avant le vol de ses affaires    Foot – Coupe du monde des clubs (3e J-Gr:D)- ES Tunis : Belaïli absent contre Chelsea    L'homme de culture Mohamed Hichem Bougamra s'est éteint à l'âge de 84 ans    Promouvoir l'emploi des jeunes en Tunisie: lancement du projet « Tunisie professionnelle »    19.95: la meilleure moyenne nationale obtenue au baccalauréat par le matheux Mohamed Nasraoui    Alerte rouge sur les côtes de Monastir : des poissons morts détectés !    Baccalauréat 2025 : un taux de réussite global de 37,08%    Ce qu'on écrase, ce qui tient debout    La poétesse tunisienne Hanen Marouani au Marché de la Poésie 2025    Le ministre du Tourisme : La formation dans les métiers du tourisme attire de plus en plus de jeunes    « J'aimerais voir l'obscurité » : la nuit confisquée de Khayam Turki    Classement QS mondial des universités 2026 : l'Université de Tunis El Manar progresse de 40 places    L'huile d'olive bio de Zarzis conquiert les marchés américain et français    Accès gratuit aux musées militaires ce dimanche    La Ministre des Finances : « Nous veillons à ce que le projet de loi de finances 2026 soit en harmonie avec le plan de développement 2026-2030 »    Décès d'un jeune Tunisien en Suède : le ministère des Affaires étrangères suit l'enquête de près    L'églantine: Une petite rose, beaucoup de bienfaits et une véritable richesse pour la région de Zaghouan    69e anniversaire de la création de l'armée nationale : Une occasion pour rapprocher l'institution militaire du citoyen    Face au chaos du monde : quel rôle pour les intellectuels ?    Festival arabe de la radio et de la télévision 2025 du 23 au 25 juin, entre Tunis et Hammamet    Ons Jabeur battue au tournoi de Berlin en single, demeure l'espoir d'une finale en double    Carrefour Tunisie lance le paiement mobile dans l'ensemble de ses magasins    WTA Berlin Quart de finale : Ons Jabeur s'incline face à Markéta Vondroušová    Caravane Soumoud de retour à Tunis : accueil triomphal et appels à soutenir la résistance palestinienne    AMEN BANK, solidité et performance financières, réussit la certification MSI 20000    CUPRA célèbre le lancement du Terramar en Tunisie : un SUV au caractère bien trempé, désormais disponible en deux versions    Grève générale dans le secteur agricole tunisien prévue le 25 juin : la fédération lance un avertissement    Joséphine Frantzen : rapprocher la Tunisie et les Pays-Bas, un engagement de chaque instant    Kaïs Saïed, Ons Jabeur, Ennahdha et Hizb Ettahrir…Les 5 infos de la journée    Berlin Ons Jabeur en quarts de finale face à Markéta Vondroušová    Skylight Garage Studio : le concours qui met en valeur les talents émergents de l'industrie audiovisuelle    Festival Au Pays des Enfants à Tunis : une 2e édition exceptionnelle du 26 au 29 juin 2025 (programme)    Découvrez l'heure et les chaînes de diffusion du quart de finale en double d'Ons Jabeur    Le Palais de Justice de Tunis: Aux origines d'un monument et d'une institution    Tunisie : Fin officielle de la sous-traitance dans le secteur public et dissolution d'Itissalia Services    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Forum Réalités - En Tunisie, la volonté politique prend le dessus sur celle du peuple
Publié dans Business News le 24 - 06 - 2013

Les défis de l'économie nationale en cette période de transition s'installent encore au cœur des débats entre différents opérateurs économiques. On y déverse ainsi les maux d'une économie déchirée par une révolution mais surtout taxée d'une anarchie à plus d'un titre. Et au gouvernement de faire la sourde oreille aux remèdes qu'éminents experts proposent, pis : il enfonce davantage le clou en optant pour des solutions qui enveniment le tissu économique et surchargent le contribuable de plus belle.
Le prêt de précaution du Fonds Monétaire International (FMI) en est un parfait exemple. A tendre l'oreille aux discours des économistes, on croit pouvoir s'approcher d'une porte de sortie de l'actuelle crise, mais à défaut d'une réelle volonté politique, il n'en sera rien.
Dans cette optique de débat à sens unique d'économistes et experts, le magazine Réalités a tenu son 16ème Forum international autour de la question : « La Tunisie et les pays du printemps arabe : Enjeux et dynamiques ». Le débat était riche en constats, mais aussi en propositions résolutives.
Mahmoud Ben Romdhane, professeur universitaire en macro-économie et membre du parti Nidaa Tounes, parle de deux secteurs économiques clés qui sont sinistrés : le tourisme et le phosphate. Selon lui, si le premier connaît d'importantes difficultés actuellement, cela est dû à la prolifération des organisations qui prônent la haine et la violence. M. Ben Romdhane souligne que cette problématique est du seul ressort du gouvernement, coupable, à ce titre, d'avoir laissé se développer ce type d'organisations sans s'interroger sur les conséquences tendancieusement dangereuses.
En ce qui concerne le secteur du phosphate, et au regard de la détérioration à grande vitesse de cette activité dynamique, et du manque voire absence totale de la sagesse du gouvernement dans la résolution de la situation de crise, Mahmoud Ben Romdhane appelle à la tenue d'un débat national autour de la question. Ajoutant qu'il faut impérativement mettre en place une administration neutre et compétente qui ne soit pas instrumentalisée par des partis politiques.
Pour sa part, Ghazi Ben Tounes, gérant d'une société dans la région MENA, estime qu'il faut éviter de noyer le problème du tourisme par la question de l'insécurité pouvant dissuader les touristes à choisir la destination Tunisie. La question de l'insécurité prend des proportions surdimensionnées d'après M. Ben Tounes dans les médias français, en l'occurrence. A ce sujet, Chakib Nouira, ancien président de la Maison de l'Entreprise et éminent homme d'affaires, a précisé que bien que les médias exagèrent dans leur description de la situation sécuritaire en Tunisie, il n'en demeure pas moins que le problème est bien réel. La question de l'insécurité touche, de prime abord, le citoyen tunisien avant même le touriste. Et puis, la sécurité est une condition sine qua non pour le secteur touristique mais aussi pour attirer les investissements étrangers.
Une remarque a, cependant, été relevée par Ghazi Ben Tounes, l'administration doit certes être dotée de cadres professionnels mais elle doit de même éviter d'évincer ceux de l'ancien régime pour le simple motif qu'ils en aient pu faire partie un jour. Selon Ben Tounes, on a tous fait partie de l'ancien régime.
Profitant de la présence d'un membre du parti Nidaa Tounes, Taïeb Zahar, président du Forum International de Réalités a interpellé Mahmoud Ben Romdhane sur le programme économique du parti, se demandant pourquoi il tarde à venir et si cela fait partie d'une stratégie électorale. Taïeb Zahar a fait remarquer que communiquer son programme économique octroie davantage de crédibilité au parti, ajoutant qu'il doit, de même, faire l'objet d'un débat, surtout que le débat économique est quasiment inexistant aujourd'hui en Tunisie.
D'après les dires de Mahmoud Ben Romdhane, l'intégration maghrébine est une soupape de secours pour sortir l'économie nationale de la crise, eu égard de même à l'interdiction de la Tunisie aux marchés financiers internationaux en raison de la dégradation de notre note souveraine. En revanche, si l'intégration maghrébine se fait encore désirer, plus de 20 ans de l'UMA (Union Maghrébine arabe) c'est que le signal attendu de l'Algérie, l'est encore.
S'agissant des obstacles que rencontrent les entreprises tunisiennes, Tarek Chérif, président de la CONECT (Confédération Nationale des Entreprises Citoyennes Tunisiennes), a souligné la baisse significative du nombre d'entreprises et du manque d'incitation à l'entreprenariat pour les jeunes diplômés. Aussi, Tarek Chérif a-t-il fait un clin d'œil à la mauvaise presse dont les hommes d'affaires sont taxés et de la manière préjudiciable de laquelle ils sont perçus. D'ailleurs, cette image n'encourage pas les jeunes à intégrer le monde des affaires.
Retour à la question de l'administration, qui souffre actuellement d'un sureffectif : 500 000 employés alors que la norme internationale est de 200 000. Ce chiffre représente une charge bien lourde pour l'économie tunisienne, pour le budget de l'Etat ainsi que pour l'entreprise au niveau de son développement et du coût de ses facteurs de production.
D'autres éléments ont été évoqués : les 395 000 forfaitaires qui pèsent lourd sur la répartition fiscale, un chiffre qui pourrait être réduit à 100 000 d'après Tarek Chérif car il n'est pas possible d'en avoir plus en Tunisie. Quant à l'exportation, il n'existe aucune tendance à l'encourager, pire il a été supprimé une mesure s'inscrivant dans le cadre d'incitation à l'exportation, à savoir : la prise en charge de l'Etat de 10 à 15% du coût de transport, une mesure qui contribue à l'allégement des charges de l'entreprise exportatrice, participe à la progression de la compétitivité et la diminution du coût de revient. Cet intéressement a été donc supprimé par l'Etat. Allez savoir pourquoi.
Tarek Chérif ajoute que les problèmes que connaît, en outre, le port de Radès, ne font que rajouter une couche taxant ainsi la compétitivité des entreprises tunisiennes exportatrices. Il existe, en effet, des coûts inhérents à la gestion publique du port de Radès qui alourdissent les charges des entités économiques.
Si Ahmed El Ghozali, ancien Premier ministre algérien a évoqué l'expérience de l'Algérie en la matière. Selon lui, la Tunisie aurait dû ou pu emprunter auprès du FMI avant les élections du 23 octobre de manière à pouvoir rabibocher l'économie tunisienne avant que le peuple ne soit obligé à céder au populisme dont ont profité certains partis politiques lors de leurs campagnes électorales.
Quant à la question de l'intégration maghrébine, la volonté politique demeure la clé même de sa concrétisation. Une volonté politique qui se fait superbement attendre, plus de 20 années durant ! Et même le fameux printemps arabe n'y a rien pu. Le constat est on ne peut plus clair : tout est question d'une volonté politique, bien que la révolution implique l'exercice de la volonté du peuple.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.