Dans une interview pré-enregistrée, accordée à la chaîne de télévision, Al Watanyia 1, le chef du gouvernement, Ali Laârayedh, a fait un tour d'horizon des différentes questions préoccupant l'opinion publique en Tunisie. Concernant le dialogue national, le chef du gouvernement est resté flou. Tout en réitérant son soutien à ce dialogue et l'engament de son cabinet pour le respect de la feuille de route, il été vague sur le respect des délais dans le sens où il estime que tout dépendra de l'achèvement des diverses missions de l'Assemblée nationale constituante, en l'occurrence l'élaboration de la Constitution, de la loi électorale, de la mise sur pied de l'Instance des élections et de la fixation d'une date pour le scrutin, sans oublier un consensus sur la personnalité qui dirigera le prochain cabinet. C'est seulement à ce moment là, avec la réunion desdites garanties, que le gouvernement actuel pourra remettre sa démission et faire la passation avec son successeur. M. Laârayedh affirme qu'il n'est pas partie prenante dans le dialogue national, auquel il souhaite tout le succès, et qu'il s'occupe uniquement de la gestion des affaires du pays car il n'accepte pas le vide que certains veulent instaurer dans le pays, selon ses dires. Traitant du volet sécuritaire et de la situation au sein du ministère de l'Intérieur, Ali Laârayedh a tenu à mentionner que malgré certaines défaillances et autres négligences, notamment dans la gestion des informations survenues avant l'assassinat de Mohamed Brahmi, des améliorations nettes sont à mettre en exergue. Le chef du gouvernement a nié toute ingérence dans les affaires du département de l'Intérieur à part son acquittement de ses prérogatives dans le sens où toutes les nominations ou les limogeages des hauts cadres doivent passer par lui et par le Conseil des ministres après proposition du ministre concerné. C'est ainsi qu'en parlant du cas de Samir Tarhouni, nouvellement nommé directeur général de la formation, il s'est contenté de dire qu'il n'a omis aucune objection à cette désignation puisque, selon lui, le colonel Tarhouni a toutes les compétences pour réussir dans sa nouvelle mission. M. Laârayedh a nié, par ailleurs, que Lotfi Ben Jeddou ait fait la moindre déclaration sur le noyautage du ministère de l'Intérieur. L''institution sécuritaire, étant un mécanisme fort sensible, il est naturel que des tentatives d'infiltration soient relevées de temps à autre, mais elles se limitent, toujours, à des actes individuels et isolés sans prendre l'ampleur de phénomène. Pour ce qui est des accusations lancées, sur ce point précis, par les responsables des syndicats des forces de sécurité, Ali Laârayedh accuse certains de ces derniers de faire de la politique pour perturber la bonne marche du gouvernement. Le chef du gouvernement a évoqué la question des frontières avec la Libye et l'Algérie pour dire que l'Armée et la Garde nationale ainsi que les forces de sécurité accomplissent leur devoir de protection de la sécurité du pays en synchronisant leurs actions avec ces deux pays frères et voisins tout en renforçant leurs propres moyens. Concernant le volet économique et social, le chef du gouvernement assure que la situation est difficile et que tout est mis en œuvre pour s'en sortir sachant que, pour lui la Tunisie est le pays le mieux loti parmi ceux ayant connu des révolutions, citant les cas du Yémen, de la Syrie et de l'Egypte. Prié, enfin, de commenter les dernières déclarations du président de la République à l'ONU sur la situation en Egypte et les répercussions négatives qu'elles ont suscitées au Caire et à Abou Dhabi, M. Laârayedh a éludé la question se contentant d'émettre le vœu que ces difficultés soient surmontées dans les meilleurs délais.