Dans le cadre de la cérémonie d'ouverture du forum international autour de la nouvelle loi antiterroriste, organisée aujourd'hui 29 octobre 2013 au siège du ministère du Droit de l'Homme, le président de la République, Moncef Marzouki, a prononcé un discours sur le terrorisme. Il a commencé par affirmer que "le pays a été envahi par une vague de terrorisme sans précédent". Selon lui, "derrière ce fléau, se cachent des forces étrangère occultes, qui cherchent à contrer la démocratie naissante et à implanter un autre régime que ce pays rejette". Et de préciser: "Nous avons fait le choix d'un état civil, loin de toute instrumentalisation religieuse". M. Marzouki a ajouté: "Ces groupuscules ont fait couler le sang des enfants du pays et on ignore ce qui nous attend à l'avenir, car ces terroristes visent à contrer la démarche pacifique". Il a tout de même affirmé: "En dépit d'eux, nous réaliserons nos projets et nous sommes prêts, dans cette guerre qui nous est imposée, de lutter sur plusieurs fronts". Analysant le phénomène du terrorisme, M. Marzouki est revenu sur les causes qui y ont conduit. "Il y a certes, des facteurs exogènes qui nous dépassent, mais il y a également des facteurs endogènes qu'il nous incombe de combattre" a-t-il dit. Il a expliqué que le terrorisme dénote d'un échec du système éducatif, auquel s'ajoute un échec de la politique sociale occasionnant la marginalisation des quartiers pauvres et la naissance d'une jeunesse prédisposée à intégrer ces organismes et à brandir ses armes contre l'Etat". M. Marzouki a également admis que "le terrorisme prouve l'incapacité de l'Etat". Afin de faire face à ce fléau, M. Marzouki a déclaré que le traitement du terrorisme, nécessite de traiter ses causes et non de chercher des remèdes à ses symptômes". Il a ainsi évoqué la loi antiterroriste qui, selon lui, "ne doit pas servir comme sous l'ancien régime de couverture ou de prétexte pour violer les droits de l'Homme. Ce serait tomber dans le piège du terrorisme. Ce serait de l'autodestruction!", a-t-il ajouté. M. Marzouki a donc proposé de créer des tribunaux spécialisés et la création d'une entité qui se charge de rassembler toutes les données relatives au terrorisme, qui travaillerait en collaboration avec ses homologues à l'étranger". Et de conclure: "la lutte contre le terrorisme doit se faire par la Justice et non par l'injustice, avec toute la fermeté requise dans le respect de la loi".