L'ancien directeur de la sécurité présidentielle Ali Seriati a accordé une interview, via son fils Samir étant donné qu'il est actuellement en prison, à l'hebdomadaire arabophone "Akher Khabar" dans son édition du mardi 17 décembre 2013 et dans laquelle il revient sur les événements du 14 janvier 2011 : au menu, des révélations sur des informations parvenues de services secrets étrangers, un complot terroriste et un coup d'Etat. Première révélation choc : l'ex-responsable de la BAT (Brigade Anti-Terrorisme) Samir Tarhouni a conduit une mutinerie le 14 janvier 2011 quand il a décidé de prendre possession de l'aéroport de Tunis-Carthage. Ce dernier aurait pris les rênes de l'aéroport en empêchant le plus haut gradé de l'aéroport, Zouhair Bayati, d'intervenir et en arrêtant les membres de la famille Trabelsi qui essayaient de prendre la fuite. Une communication téléphonique avec le général Rachid Ammar, l'ancien chef d'état major de l'armée de terre opérée à 17h, lui avait confirmé qu'«il y avait une mutinerie au sein des forces de sécurité et celles de la Garde nationale». C'est à ce moment qu'Ali Seriati a compris, selon ses dires, «que Ben Ali ne pouvait plus gouverner le pays et avait décidé de l'éloigner du pays, via un subterfuge, pour le bien de la Tunisie», notant qu'il a eu l'opportunité de s'enfuir et qu'il avait refusé avant d'être mis aux arrêts. Autre point évoqué, le général Seriati souligne que des informations sont parvenues le 11 janvier 2011, de la part des services secrets français, via le gendre du président Marouen Mabrouk, sur la préparation d'un coup d'Etat en Tunisie. En outre, des informations sont parvenues, le 14 janvier 2011, par les services secrets britanniques, via son gendre Sakhr El Matri, sur la présence d'une taupe au sein de la Garde présidentielle. Ali Seriati a, également, parlé d'informations qui lui sont parvenues sur le plan de terroristes qui voulaient s'infiltrer via l'Algérie pour faire des opérations dévastatrices à Kasserine. Le général Seriati note, dans ce contexte, que l'examen des douilles des meurtres de Kasserine le 8 janvier 2011 a démontré que les armes utilisées par les tueurs sont des kalachnikovs (généralement utilisées par les terroristes) et que les forces de l'ordre et celles de l'armée ne possédaient pas ce genre d'armes : ce qui privilégie la piste terroriste. Il a rappelé, aussi, que pas moins de 100 armes ont été dérobées le 11 janvier 2011 d'un poste de police pris d'assaut à Menzel Bourguiba.