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Il rompt enfin le silence
Arrestation des Trabelsi et des Ben Ali à l'aéroport
Publié dans Le Temps le 09 - 08 - 2011

Samir Tarhouni Lt-colonel de la brigade anti-terroriste (BAT) qui a arrêté les Trabelsi à l'aéroport raconte ce qui s'est passé le 14 janvier
A-t-il tout dit ?
«Personne ne nous a donné l'ordre d'arrêter les Trabelsi et les Ben Ali. Ce fut notre initiative seule et nous avons aussi été rejoints par d'autres brigades. Après, nous les avons confiés à l'armée. A bord de l'avion, il y avait Syrine Mabrouk que nous n'avons pas arrêtée»
Un peuple révolté, invoquant sa liberté, un président sanguinaire prêt à tout pour ne pas perdre le pouvoir et entre eux, un ministère qui fut longtemps le bras droit de la dictature, tels sont les protagonistes des "dernières minutes". Entre les drames des arrestations aléatoires, de l'injustice, de la pauvreté qui ont duré 23 ans et l'enrichissement de quelques uns aux dépens des autres, ainsi que les rapports attestant de notre "pseudo développement stable et favorable" la Tunisie.
Le 14 janvier, se jouait le dernier acte sur l'avenue Habib Bourguiba qui fut le décor de la scène d'un drame n'ayant que trop duré. Un coup de théâtre ! Et une partie de ceux qui ont toujours été considérés comme les protecteurs les plus fidèles de Ben Ali se sont soulevés contre lui, prouvant ainsi que leur loyauté va uniquement à la Tunisie et à son peuple et non pas à un président… la BAT a soudainement tiré le rideau sur le régime le plus policier du monde.
Quels sont les détails de cette journée fatidique et qui fut un moment historique et rare et qui a rassemblé le peuple devant le ministère de l'intérieur ? Même par le biais de l'une de ces unités, rejointes plus tard par d'autres. En effet et sous l'ordre du colonel Samir Tarhouni, ces unités ont pris l'initiative d'arrêter la famille Trabelsi, tandis que le président était encore en poste afin de lui mettre la pression et le pousser à fuir. Contactant la télé nationale à 15h35 pour que cela soit passé en direct, pour que le peuple, révolté y assiste et se sente soutenu, cette télé nationale, pour une raison ou pour une autre n'a pas répondu à l'appel.
Le colonel Samir Tarhouni, après des mois de silence ayant donné lieu aux rumeurs a finalement décidé de parler et de revenir heure par heure sur cette journée. Samir Tarhouni, a entamé sa carrière au sein de l'armée, puis dans la sécurité présidentielle et à la tête de la BAT, Brigade Anti Terrorisme, depuis 2007. Le 14 janvier 2011, lui et ses hommes ont compris "qu'ils avaient rendez-vous avec l'histoire et que ce jour plus que jamais, la Tunisie et son peuple avaient besoin d'eux". Comme il le dit lui-même et il ajoute
"Dans la nuit du 13 au 14 janvier nous avons été affectés au ministère de l'Intérieur pour en assurer la protection. Vers 14h25, nous avons reçu l'ordre d'enclencher les balles au canon, ce qui veut dire, être prêt à tirer sur la foule. Or devant le ministère il y avait 30 ou 40 mille Tunisiens scandant le départ de Ben Ali. Je me suis assuré qu'on décharge les armes et qu'on n'utilise que les bombes à gaz. Entre temps, nous avons reçu l'information qu'il y avait des troubles à l'aéroport, en vérifiant, il s'agissait plutôt des familles Ben Ali et Trabelsi qui s'apprêtaient à s'enfuir. C'en était assez pour moi. Je suis Tunisien et entre désobéir à un président qui nous tenaient prêts à tirer sur la foule et laisser s'échapper sa famille et les Tunisiens qui n'ont d'objectif que la dignité et la liberté, il fallait choisir et mon parti fut la nation – le peuple. J'ai fait appel à 12 agents de la BAT et nous nous sommes dirigés vers l'aéroport. Nous y étions vers 14H50 et nous y avons fait le tour. Le commissaire de l'aéroport, Zouhair Bayati, et tous ceux qui travaillaient avec lui, croyaient que nous avions reçu "des ordres d'en haut"… Nous avons finalement pu intercepter la famille fuyant à bord de l'avion qui s'apprêtait à décoller à destination de Lyon (15H05) et avons fini de rassembler les 38 membres ensemble, après que le commissaire nous ait aidés à trouver où se cachait Moncef Trabelsi (dans l'un des bureaux) tandis que Imed Trabelsi, arrivant en retard fut tout simplement arrêté.
Avant de les trouver, nous avons d'abord repéré l'avion privé qui avait à son bord Sirine Ben Ali, mais nous l'avons laissée tranquille car les autres étaient les plus importants pour nous et nous les cherchions encore.
Puis ce furent les coups de fil de Seriati et de Jalel Boudriga le directeur général des unités d'intervention lui assignant de relâcher les deux familles. Ordre refusé par le colonel Tarhouni…
Par contre, le Colonel Zouhair Al Wafi colonel de la Brigade nationale de l'intervention rapide n'a pas hésité, (quand le Colonel Tarhouni) le lui a demandé d'amener du renfort. Le nombre des agents a alors atteint les 170 agents ajoutés aux 60 autres agents de la BAT. Les commandos de la garde nationale ont également quitté le palais de Carthage et ont rejoint les forces à l'aéroport. »
"Vers 17h45, nous avons vu que l'avion présidentiel s'apprêtait à décoller, et nous avons livré les Trabelsi à l'armée. D'ailleurs, une réunion a été tenue pour étudier la manière de nous contrer et de libérer les familles, mais face aux trois forces réunies, aucune décision n'a pu être prise.
Le colonel Samir Tarhouni continue "Ainsi, le colonel Sami Ksik Salem a appelé M. Mohamed Ghannouchi afin de pallier la vacance constitutionnelle et on a diffusé le discours que tout le monde a pu suivre le 14 janvier soir. Or après cela, l'ancien Premier ministre ayant du mal à croire à une initiative servant uniquement la Tunisie, nous a demandé si c'était un coup d'Etat et qui avions nous désigné comme président, mais la vérité est que nous n'avions personne, si ce n'est offrir la liberté aux Tunisiens…"
Le Colonel Samir Tarhouni a ensuite été arrêté du 14 au 16 janvier afin de s'assurer que personne n'était derrière lui, il semble n'en garder aucune rancune et il insiste que le silence concernant l'arrestation des Trabelsi et des Ben Ali et ce qui s'était vraiment passé le 14 janvier ont été dictés par le devoir de la discrétion imposée aux affaires en cours d'instruction, mais aussi aux conditions peu sécuritaires durant les derniers mois et qui ont nécessité beaucoup de travail… en effet, et depuis le 13 janvier, les temps ne furent pas aux paroles, mais aux actes et si le peuple tunisien a détrôné le dictateur, la BAT et à sa tête le colonel Samir Tarhouni, les commandos de la Garde Nationale et la BNIR, Brigade nationale d'intervention rapide l'ont éjecté dehors…
Hajer AJROUDI
sihem [email protected]
je veux comprendre [email protected]


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