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Prolifération des candidats destouriens-rcdistes : Rémission ou métastase ?
Publié dans Business News le 21 - 09 - 2014

Bien qu'elle ne soit pas encore définitive, la liste des candidats à l'élection présidentielle montre une forte présence de candidatures destouriennes-rcdistes. Comment faut-il décoder et comprendre cette prédominance ? Est-ce le signe que le pays a définitivement tourné la page de l'ancien régime, réussi, de fait, sa justice transitionnelle en marge des structures boiteuses et inefficaces qu'on a tenté d'imposer pour faire du retour des Destouriens un acte de rémission? Au contraire, ce retour massif des candidats destouriens-rcdistes est-il annonciateur d'une catastrophe démocratique, une reprise en main, la fin d'une récréation pour une révolution qui tarde à trouver ses marques ?
Les politiques ont réussi finalement à imposer leurs priorités et leurs agendas. Les élections législatives qui précèdent les élections présidentielles et qui sont de loin plus importantes sur le plan constitutionnel que la course vers Carthage ont été reléguées au second plan. Cela démontre que les institutions ne sont pas encore suffisamment ancrées dans les esprits et que les programmes et les projets ne résistent pas face à l'attrait des leaders et des tribuns. Cela démontre aussi que la fonction présidentielle, nonobstant ses prérogatives, reste mythique, chargée d'un pouvoir extra constitutionnel très fort.
L'engouement pour la candidature à la présidentielle pourrait trouver son explication dans cette dimension mythique de la fonction présidentielle.
Bien entendu, il est encore trop tôt pour analyser les différents profils des candidats. Mais on peut d'ores et déjà avancer que le profil destourien-rcdiste est largement représenté à travers Kamel Morjane, Abderrahim Zouari et à un degrès moindre de Mustapha Kamel Nabli. Dans les heures qui suivent, cette liste pourrait même s'allonger par le dépôt de Lazhar Bali de sa candidature.
La question fondamentale que pose une telle présence est de savoir s'il existe une volonté chez les Destouriens de profiter des prochaines échéances électorales pour réoccuper en force le paysage politique tunisien. Nul doute que les Destouriens et les membres de l'ancien RCD sont des Tunisiens qui ont le droit de participer à la vie de leur pays comme tous leurs autres concitoyens. Ils présentent une réalité politique et sociologique que personne ne peut objectivement occulter. Nul doute aussi que le choix national pris le lendemain de la révolution de ne pas sombrer dans une logique de justice « révolutionnaire » forcément injuste et expéditive, est un choix judicieux et salvateur. Mais cet esprit de tolérance et de cohabitation n'a pas été suivi, ni accompagné par une justice transitionnelle efficiente. Il n'a pas été suivi surtout par un mea culpa ou une autocritique de la part des Destouriens et des Rcdistes qui se sont terrés dans un premier temps, chose compréhensible en somme, avant de réapparaître timidement dans le cadre d'une stratégie de positionnement basée sur la fondation multiforme de partis politiques d'obédience destourienne et rcdiste, ou sur l'infiltration de partis politiques existants.
Depuis quelques mois, cette présence est même devenue ostentatoire, arrogante. Elle profite tantôt des verdicts d'une justice en mal d'indépendance, mal organisée et très mal en point, tantôt des déboires d'une troïka dont la gestion des affaires de l'Etat était tellement lamentable qu'elle a été forcée de rendre le tablier. Aujourd'hui, l'impression qui se dégage est une impression d'un forcing que veulent imposer les Destourien et les Rcdistes, une dualité entre leur connaissance des affaires de l'Etat et l'incompétence flagrante et vérifiée des islamistes d'Ennahdha et de leurs alliés. Ils oublient au passage que malgré leur connaissance de l'Etat, c'est leur longue gestion fortement controversée qui a suscité tous les mécontentements qui ont conduit à la révolution du 14 janvier 2011.
Sur le plan tactique, cette présence massive de candidats destouriens-rcdistes à la présidentielle pourrait avoir pour objectif de fragiliser, affaiblir et barrer la route à Béji Caïd Essebsi, leader du Nidaa qui caracole depuis plusieurs mois en tête des sondages mais qui est considéré comme un transfuge par les barons de l'ancien régime. Mais là encore, d'une manière paradoxale, ces candidatures multiples, tout comme le coup de semonce de Omar Shabou, l'éviction de Fawzi Elloumi et la mise en quarantaine de Mohame Gheriani ont permis au Nidaa et à son leader de se débarrasser de l'image d'un parti de recyclage de l'ancien régime et de retrouver une image plus ouverte et plus consensuelle. A travers ce recentrage, on peut estimer que le Nidaa a rejoint le spectre des partis modernistes à l'instar du Front populaire, l'UPT, Al Joumhouri , Afak et autres, qui permettent de briser cette dualité que certains veulent imposer entre les islamistes d'un côté et les Destouriens-rcdistes de l'autre. Les Tunisiens ne seront pas condamnés à choisir entre ceux qui ont échoué et ceux qui sont incapables de réussir. D'autres alternatives sont possibles et l'espoir est toujours permis.


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