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Nidaa Tounes joue avec le feu
Publié dans Business News le 17 - 02 - 2014

Néji Jelloul, Touhami Abdouli, Omar S'habou, Mohamed Ennaceur…Voici quelques uns des noms récemment recrutés par Nidaa Tounes ou récemment intégrés dans l'Union pour la Tunisie, cas de Touhami Abdouli. Après une vague de démissions et de dissensions internes, Nidaa Tounes semble se refaire une santé en attirant ces personnalités dans ses rangs. Mais ces adhésions sont-elles réellement un signe de bonne santé?
Le moins que l'on puisse dire à propos de Nidaa Tounes c'est que c'est un parti éclectique. C'est un choix revendiqué et assumé par le parti qui se propose d'avoir, en son sein, des sensibilités différentes et des modes de pensée variés, le tout géré par l'application des règles démocratiques et la volonté de fournir un espace d'expression à toutes les sensibilités.
Toutefois, la démocratie semble avoir du mal à trouver sa place au sein du fonctionnement du parti. La nomination de Mohamed Ennaceur en tant que vice-président de Nidaa Tounes en fournit la preuve car il a été désigné à ce poste par le patron, Béji Caïd Essebsi, sans consultation d'aucun membre du parti. Dans la foulée, Mohamed Ennaceur est présenté aux autres membres après avoir pris ses fonctions et est gratifié de longs applaudissements. Pourtant, sous l'unanimité apparente, la nomination de Mohamed Ennaceur, d'une manière jugée unilatérale et imposée, ne passe pas auprès de tous. L'Alliance démocratique, qui avait soutenu la candidature de Mohamed Ennaceur pour le poste de chef du gouvernement, a eu du mal à avaler cette pilule.
La revendication pluraliste et variée a de plus en plus de mal à passer auprès de l'opinion publique car le positionnement du parti s'en trouve brouillé. Des personnes comme Bochra Belhaj Hmida ou Mohsen Marzouk sont dans le même parti que Mohamed Ghariani et Mohamed Ennaceur ou encore Faouzi Elloumi. Quelle base idéologique commune ces personnes peuvent-elles partager? Certains de ces membres ont même été en confrontation directe, entre caciques de l'ancien régime et opposants d'hier. Plusieurs médias ont d'ailleurs évoqué ouvertement le combat interne entre la tendance destourienne apparentée à l'ancien régime et la tendance dénommée sommairement "gauchiste" composée d'anciens opposants. Ceci fait dire à certains que la présence, au sein de ce parti, d'anciens opposants ne sert que de caution morale à un parti qui reste relativement nouveau sur la scène politique tunisienne.
D'ailleurs, cette nouveauté sur la scène politique est souvent mise en avant par les dirigeants du parti comme un argument permettant d'excuser certaines "gaffes". Toutefois, l'ambition de ce parti est claire dans sa volonté de gouverner le pays ou, du moins, jouer un rôle prépondérant dans sa vie politique. Cette volonté se trouve confortée par les sondages d'opinions qui donnent Nidaa Tounes gagnant depuis déjà plusieurs mois. Ce succès est l'un des éléments qui expliquent l'attractivité du parti Nidaa Tounes.
Omar S'habou rentre au bercail en annonçant la fusion de son parti, le mouvement des destouriens, avec le parti Nidaa Tounes. Ayant fait partie des pionniers du parti, Omar S'habou avait quitté ce qu'on appelait à l'époque "l'initiative BCE". Dans une lettre adressée aux médias, Omar S'habou expliquait sa décision en disant : " C'était ma conviction jusqu'à ce que le processus de maturation de ce qu'il sera convenu d'appeler « l'initiative BCE » enfante une option stratégique qui ne me convainc nullement. Celle de faire de Si Béji en personne le président statutaire du nouveau parti. De quelque coté que je tourne cette option, je n'y vois qu'aléas et inconvénients." Apparemment, Omar S'habou n'a plus autant d'objections quant à ce choix…
Touhami Abdouli, ancien secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a fait le choix de rejoindre l'Union pour la Tunisie (UPT). Ancien d'Ettakatol et fondateur de son propre parti, Touhami Abdouli s'est introduit dans le cercle des partis proches de Nidaa Tounes, communément appelé UPT. D'ailleurs, à notre connaissance, aucun parti appartenant à cette union n'a été consulté avant l'intégration de ce nouvel élément qu'est le parti de Touhami Abdouli. Une réunion avec Béji Caïd Essebsi a suffi.
Néji Jelloul, quant à lui, a rejoint les rangs de Nidaa Tounes le 17 février 2014 et s'est vu remettre sa carte par Béji Caïd Essebsi en personne. Cet universitaire est un transfuge d'Al Joumhouri où il était membre du bureau politique. Le nomadisme politique n'étant plus la particularité d'un camp où de l'autre, il convient de se poser la question de savoir ce qui peut mettre d'accord autant de profils différents. L'attractivité de Nidaa Tounes trouve également une explication, depuis sa création, en une maxime : Nidaa Tounes est anti-Ennahdha. Du plus simple adhérent aux leaders de second plan, voire de premier plan, cette volonté de battre Ennahdha et de l'écarter du pouvoir est commune à tous. Elle a même été élevée au rang de programme politique par les sympathisants et les adhérents du parti Nidaa Tounes.
Entre appât du gain politique, volonté de gagner un poste ou une part du gâteau, et souhait de battre les islamistes, Nidaa Tounes regroupe des personnes différentes aux ambitions variées. Plusieurs personnes démissionnaires de ce parti ont dénoncé l'hégémonie de certains leaders de Nidaa Tounes et se sont trouvées gênées par des pratiques qui leur rappelaient, beaucoup trop, celles du RCD dissous.
Certaines de ces pratiques se retrouvent aujourd'hui réitérées, par bêtise ou par excès, par les thuriféraires du parti. L'avocate et chroniqueuse Maya Ksouri a payé le prix d'une critique acerbe du parti présidé par Béji Caïd Essebsi. Au cours de l'émission "Klem Enness", Maya Ksouri, confrontée à Bochra Belhaj Hmida, avait dit que des personnalités comme elle étaient mises en vitrine par le parti pour faire bonne figure sans que ces anciens opposants n'aient un réel pouvoir de décision au sein de Nidaa Tounes et qu'ils ne pouvaient influencer les choix du parti. Dans la foulée, Maya Ksouri a eu droit à des attaques de bas étage et à un lynchage électronique en règle pour ses propos.
En proie à des dissensions internes et faisant des choix discutables, Nidaa Tounes ne peut se proposer de gouverner un pays avant de mettre de l'ordre dans ses rangs. Son principal adversaire, le parti Ennahdha, a réussi à minimiser les répercussions de son passage au pouvoir, a maintenu la solidarité de ses rangs et se prépare activement aux prochaines élections. Les partis d'opposition, à leur tête Nidaa Tounes, semblent empêtrés dans des luttes intestines et des déchirements fraternels dont le prix risque d'être fort élevé lors des prochaines élections.


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