C'est dans une ambiance détendue et conviviale que s'est tenue, jeudi 14 mai 2015 au siège de l'Amen Bank, l'Assemblée générale ordinaire d'Ennakl Automobiles pour l'exercice 2014, sous la présidence du président du conseil d'administration et directeur génal de la société Ibrahim Dabbeche. Bien que l'année 2014 ait été difficile avec des quotas limités, des restrictions à l'importation à cause des réserves en devise et la dépréciation du dinar, Ennakl Automobiles a su tirer son épingle du jeu. En effet, la société a terminé l'année en étant leader des importateurs du secteur automobile, avec une part de marché de 14,15% pour un total d'immatriculation de 7.551 unités et ceci malgré l'importante progression du marché parallèle. Le marché parallèle a augmenté de 2% en 2014, réalisant un total de 27.998 ré-immatriculations, soit 53% du marché total. 4.990 véhicules Volkswagen ont été vendus sur le marché parallèle : une part de marché de 18%.
La société a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 1%, évoluant de 278,55 MD en 2013 à 281,61 MD. Pour sa part, la marge brute a augmenté de 28%, passant pour cette même période de 34,66 MD en 2013 à 44,38 MD en 2014. Le chiffre d'affaires consolidé a affiché une hausse de 3%, progressant de 300,34 MD à 309,18 MD, entre 2013 et 2014, alors que la marge brute consolidée est passée de 41,7 MD à 55,9 MD, en hausse de 34%. La marque Volkswagen a, ainsi, enregistré une baisse de 10,39%. Il en est de même pour Porsche qui diminue de 12%. Les ventes de Seat ont augmenté de 40,98% et celle d'Audi de 6,87%. En outre, une sixième marque, Škoda, vient d'être introduite sur le marché tunisien : un nouveau fleuron qui va diversifier l'offre d'Ennakl et répondre à la demande avec un bon rapport qualité prix, a soutenu M. Dabbeche. Le résultat d'exploitation a atteint 18,96 MD en 2014 contre 10,05 MD en 2013, en augmentation de 89%. Le résultat net s'est amélioré de 43%, se situant à 22,08 MD en 2014 contre 15,39 MD en 2013. Pour sa part, le résultat net consolidé s'est situé à 24,9 MD en 2013 contre 15,9 MD en 2013, en hausse de 56%. Ses actionnaires auront droit à un dividende, au taux de 50% du nominal, de 500 millimes par action, à compter du 1er juillet 2015 pour faire plaisir à ses actionnaires au lieu de la date du 15 juillet préalablement annoncée.
Au cours de 2014, Ennakl Automobiles a augmenté ses investissements nets qui se sont élevés à 2,9 MD en 2014 contre 1,98 MD en 2013. Ses investissements ont servi au financement de l'acquisition de matériels et de logiciels informatiques (0,695 MD), de travaux relatifs à l'entrepôt sous douanes à la Goulette (0,537 MD), d'achat d'outillages spécifiques pour ateliers (0,537 MD), d'achat de matériels roulants, matériels de bureau et autres (0,778 MD) et de travaux d'agencements et d'aménagements des locaux (0,354 MD).
Autre point, M. Dabbeche a souligné que plusieurs actions commerciales, marketing et de mécénat ont été entreprises par l'entreprise au cours de l'année 2014, précisant que la société a adopté une nouvelle réorganisation de ses ateliers et une nouvelle politique de ses ressources humaines axée sur la création d'une culture d'entreprise. En outre, la société veut miser sur une autre approche, permettre à sa clientèle de faire des tests-drive pour les convaincre de finaliser l'achat. Le prix de l'action Ennakl a oscillé, au cours des 4 premiers mois de 2014, entre un cours de 9,3 et 9,74 dinars. Toutefois, à partir du mois de mai, le cours de l'action a nettement progressé en clôturant l'année avec un cours de 10,2 dinars sur la Bourse de Tunis, a précisé la PDG d'Ennakl.
L'actionnaire Moncef Oughlani a exprimé sa satisfaction face aux «bons résultats». Ceci dit, il s'est interrogé sur l'âge des créances de l'entreprise. Il a, également, demandé si les montants affectés aux caisses étaient assurés. Autre point, le montant de 70.000 dinars pour les pénalités de retard est inacceptable, surtout pour une société privée. Il s'est interrogé aussi sur les critères de nomination du représentant des petits porteurs dans le Conseil d'administration et a réclamé qu'un appel à la candidature soit lancé pour le prochain mandat. Pour sa part, l'analyste d'Attijari Bank s'est enquise des perspectives en termes de chiffres d'affaires et de résultats pour l'année en cours.
En réponse à ces interrogations, M. Dabbeche a précisé ces pénalités sont dues à des marchés auxquels la société avait souscrit et qu'avec la perturbation des importations, elle n'a pas pu remplir ses obligations à temps, notant que même si les administrations connaissent très bien ces contraintes, elles sont, quand même, intransigeantes. Concernant les caisses, il a assuré que ces montants sont assurés. Il a précisé que les créances datent d'avant 2010 et que les précautions d'usage ont été prises et que les montants ont été totalement provisionnés. Concernant, la baisse de la masse salariale, le PDG a expliqué qu'il s'agit de départs à la retraite. Il a précisé qu'après la révolution, la société a augmenté ses effectifs. Mais, l'augmentation de la masse salariale a été accompagnée de baisse de productivité, d'où la mise en place d'une politique structurée de Capital Humain à l'appui d'une nouvelle organisation et d'un manuel de procédures et de process et qui est basée sur les trois piliers la création d'une culture d'entreprise via une communication interne et des valeurs communes, l'instauration d'une politique de rémunération claire, objective et équitable, orientée client et une meilleure gestion des carrières et des compétences.
Concernant les prévisions pour 2015, Ibrahim Dabbeche a indiqué que les prévisions budgétaires sont établies sur la base des volumes qui leur sont actuellement accordés, soit 7.000 véhicules, en attendant la décision ou plutôt la confirmation des autorités. En effet, depuis la révolution, il y avait une restriction sur les importations des véhicules : les autorités ayant décidé de réduire le total des importations de 25%, de 60.000 véhicules à 45.000 véhicules : ce qui a encouragé la prolifération du marché parallèle qui a remplacé le marché officiel. Pour cette année, le ministre du Commerce Ridha Lahouel a décidé de répondre favorablement à une partie des doléances de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles en augmentant les quotas accordés aux concessionnaires à 60.000 véhicules en 2015. La condition du ministère était que la chambre tienne sa promesse de répartir, à sa manière, les parts entre les différents intervenants, ce qu'elle a fait, avec l'accord unanime des concessionnaires. Mais le ministère doit valider définitivement cet accord. «On pense que tant que les concessionnaires auront un quota de 60.000 véhicules, tel qu'il a été validé par le ministère, ça va nous permettre de retrouver une position et de justifier tous les investissements que nous sommes en train de faire à travers le territoire. Investissements en termes d'emplois, de paiement d'impôt et de taxes et surtout vis-à-vis des clients. Ceci nous permettra, en effet, d'avoir une force de négociation vis-à-vis du constructeur en ayant des volumes d'importation supérieurs. Ainsi, le consommateur final pourra bénéficier d'un meilleur rapport qualité prix et c'est là tout l'intérêt… Une rencontre avec le nouveau directeur du Commerce extérieur se tiendra mardi prochain, en espérant que cette décision sera définitivement entérinée», a-t-il expliqué. Les études qui ont été faites au niveau de la chambre ont permis de mesurer l'impact sur la balance commerciale des importations automobiles qui représentant à peine 4% des importations du pays. En revanche, la part des exportations est bien plus importante, grâce à la contribution des concessionnaires, avec un taux de couverture 5 fois plus important, a indiqué M. Dabbeche. Le groupe Volkswagen a importé de la Tunisie des composants d'une valeur totale de 500 millions d'euros ce qui vaut largement les importations en véhicules de la marque qui sont aux alentours de 80 à 86 millions d'euros, a-t-il précisé, notant que les voitures du marché parallèle contribuent au déficit commercial, étant comptabilisés dans la balance commerciale.
En réponse à la question sur les critères de sélection de l'administrateur représentant des petits porteurs, la PDG a noté que la société a reçu un certain nombre de candidatures conformément à la loi et des dispositions en vigueur et en a choisi un sur la base de ses compétences. Le consultant à l'international Malek Chahed représentera donc les petits porteurs en remplacement de Taïeb Ketari. Il s'agit d'un juriste de formation de 26 ans d'expérience dans le domaine de l'assurance et de l'administration des sociétés.
Concernant le cinquantième anniversaire d'Ennakl Automobiles, Ibrahim Dabbeche a affirmé que la meilleure manière de le fêter est en améliorant les résultats. Chose faite, avec une progression de l'ordre de 50% pour le premier trimestre 2015 ce qui annonciateur de bonnes nouvelles. En outre, il a promis aux actionnaires de les convier aux festivités de cet anniversaire, soulignant qu'il a jugé important de commencer par le personnel de la société sans lesquels rien n'aurait été possible.
