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Liberté de conscience en Tunisie : 7% des Tunisiens sont irréligieux
Publié dans Business News le 18 - 05 - 2015

La Constitution tunisienne est l'une des premières dans le monde arabe, si ce n'est la première, à reconnaitre la liberté de conscience et de croyance. Un principe fondamental de la Déclaration universelle des droits de l'Homme. Les Tunisiens peuvent donc jouir de cette liberté loin des préjugés et des persécutions. Mais qu'en est-il réellement dans notre société? Jusqu'à quel point les Tunisiens s'inscrivent dans ce principe ? Quel rapport au religieux ont nos concitoyens ? Une récente étude portant sur « l'état de la religion et la liberté de conscience en Tunisie », laisse pourtant penser que le Tunisien est moins tolérant qu'on voudrait bien le croire.

L'article 6 de la Constitution dispose que « L'Etat est le gardien de la religion. Il garantit la liberté de conscience et de croyance, le libre exercice des cultes et la neutralité des mosquées et des lieux de culte de toute instrumentalisation partisane. L'Etat s'engage à diffuser les valeurs de la modération et la tolérance et à la protection du sacré et l'interdiction de toute atteinte à celui-ci. Il s'engage également à l'interdiction et la lutte contre les appels au Takfir et l'incitation à la violence et à la haine ».

La liberté de conscience, qui englobe la liberté de religion et la liberté par rapport à la religion désigne le choix fait par un individu des valeurs ou des principes qui vont conduire son existence. En Tunisie post-révolution, le processus de transition démocratique a ouvert la voie ou inauguré une nouvelle étape, pour le débat sur les rapports entre religion et libertés. On se rappellera les vives discussions à l'Assemblée quant à l'article premier de la Constitution ou l'article 6.

L'étude a été initiée en partenariat entre le Forum des sciences sociales appliquées, l'Institut arabe des droits de l'Homme et l'Observatoire arabe de la jeunesse et avec le soutien du Fonds Arabe des Droits de l'Homme. L'enquête précitée à été réalisée auprès de 1.200 personnes, réparties sur le territoire tunisien. On s'est fixé comme objectif de mesurer, jusqu'à quel degré les Tunisiens sont acquis à l'idée de liberté de conscience. Plus généralement, l'enquête a tenté de définir les attitudes de nos compatriotes envers les différences de croyance et les autres communautés religieuses et leur perception de la relation entre religion et tenue vestimentaire, outre leur rapport aux rituels religieux.

De premier abord, les principaux résultats de l'enquête, révèlent que les Tunisiens musulmans, majorité écrasante de la population, vivent leur religion et leurs rapports à la religion de manière contradictoire. En effet, l'étude démontre qu'ils sont tiraillés entre ouverture et conservatisme, cherchant des compromis et des semi-solutions, ce qui fait ressortir maints paradoxes.

Seulement 39% des Tunisiens optent pour le respect des croyances des autres et 28% pour le principe de la liberté de croyance. Des chiffres qui font apparaitre l'étendue de l'intolérance dans notre société. D'après le rapport, ce choix et cette réserve se confirment dans l'attitude du Tunisien à l'égard de l'appartenance au chiisme, aussi bien qu'à la conversion au christianisme. Ainsi, 54% des personnes interrogées voient d'un mauvais œil l'appartenance d'un Tunisien au chiisme, pour le reste, cela relève, pour eux, d'une liberté personnelle… Par ailleurs, ce refus se transforme en forte opposition quand un Tunisien sunnite se convertit au chiisme ! La raison ? Cette conversion est perçue comme une menace pour l'identité communautaire majoritaire des Tunisiens.

On a pu recueillir un bref témoignage d'un jeune tunisien chiite qui a préféré ne pas révéler son identité : « La majorité des Tunisiens n'accepte pas la différence. Quand j'ose dire à mon entourage et à mes connaissances que je suis chiite, je perçois de l'étonnement et de l'animosité. C'est comme si je constituais une quelconque menace, rien que par mes convictions religieuses. Les gens ne comprennent pas et pensent que j'appartiens à une secte hérétique ! »

D'autre part, 91% des Tunisiens sont pour la liberté de prêcher l'islam en terre non-musulmane, alors que paradoxalement, ils refusent, dans une proportion égale, l'activité missionnaire chrétienne en Tunisie. A savoir que la conversion d'un Tunisien musulman au christianisme est refusée à 93%. Le principe de liberté de conscience n'est pas prêt d'être accepté par la majorité…

Les Tunisiens sont-ils religieux ou irréligieux ? On apprend que 73% des personnes interrogées se considèrent comme très religieux, 19,6% se considèrent comme peu religieux et 7% comme areligieux, sachant que seulement 58,8% des personnes se disant très religieuses font leurs prières quotidiennes. En outre, les ¾ des Tunisiens pensent que l'islam n'impose pas de tenue particulière aux hommes, alors que concernant les femmes 83% ont répondu par la positive. Toutefois, 49% d'entre eux estiment que le port du voile est obligatoire, contre 45,2% qui pensent que l'islam n'exige de la femme qu'un habit décent.

En ce qui se rapporte aux mariages mixtes, alors que la Charia n'a rien contre le mariage d'un musulman de sexe masculin avec une non-musulmane, environ 40% des Tunisiens s'y opposent ou ne l'acceptent que dans des situations exceptionnelles. Par contre, l'enquête révèle que 37% des interrogés acceptent le mariage d'une musulmane avec un non-musulman (interdit par la Charia) ou y voient un domaine réservé à la liberté personnelle. Pour ce qui est de l'égalité en matière successorale, elle est refusée par 66% des Tunisiens, quoique mieux accueillie par les femmes. L'égalité homme-femme dans l'héritage reste du domaine de l'intouchable…

La pratique de ce droit fondamental qu'est la liberté de conscience est loin d'être acceptée et acceptable en Tunisie, malgré les slogans de tolérance et d'ouverture véhiculés par les générations de politiques qui se sont succédés en Tunisie. Au vu de ces résultats préliminaires, ces slogans tant brandis pour exporter une certaine image de la Tunisie, se révèlent une coquille vide et il reste un long chemin à faire pour que les mentalités changent. Il faudra les bousculer !


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