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Nidaa a encore du chemin à faire pour atteindre le niveau d'Ennahdha
Publié dans Business News le 12 - 10 - 2015

Encore une fois, la Tunisie a été à la Une de tous les médias de la planète. De l'Amérique du Sud à l'Australie en passant par l'Asie et l'Europe, le nom « Tunisie » a été cité dans tout média qui se respecte vendredi dernier, à l'occasion de l'attribution du prix Nobel de la Paix 2015 au Quartet qui a fait éviter à notre pays une véritable guerre civile ou, au mieux, un bain de sang.
Certains ont la mémoire courte et ont tendance à oublier qu'en cette période d'été 2013, la Tunisie était gouvernée par une Troïka élue démocratiquement après la révolution pour une année ferme et non renouvelable dans l'objectif unique de rédiger la Constitution. Cette Troïka a refusé de quitter le pouvoir après les délais qui lui étaient impartis, voulait légiférer de telle sorte à éliminer ses adversaires politiques et plaçait ses pions un peu partout dans l'administration. Aux mémoires courtes, il est bon de rappeler les propos de Sahbi Atig à l'avenue Bourguiba (13 juillet 2013) qui appelait au meurtre de ceux qui contrent la « légitimité » (39354) ou de Mohamed Abbou qui menaçait, avec des propos à peine voilés, de dresser des échafauds. C'est en cette période que feu Mohamed Brahmi a été assassiné devant chez lui et c'est en cette période que l'élu Noômane Fehri a été tabassé par des agents de police aux ordres du régime islamiste et non de la République. C'est en cette période également que le régime en place refusait la présence de membres de Nidaa Tounes sur les plateaux télévisés et harcelait les médias indépendants par ses milices des réseaux sociaux et des procès montés de toutes pièces. On a donc oublié cet été 2013 et son état d'esprit ?

Quand le dialogue national a été entamé par quatre représentants des forces vives de la Nation (centrale ouvrière, centrale patronale, avocats et Ligue des Droits de l'Homme), il y avait un brin d'espoir pour que l'on trouve une issue autre que celle du sang qu'on observait à l'époque au Caire, à Tripoli et à Damas. Certains politiciens freinaient des quatre fers cette très fragile tentative de pacification et quand ils ont échoué, ils ont exprimé avec force leur mécontentement. C'est en cette période que le fameux « Livre noir » de la présidence de la République a été publié en guise de vengeance contre les « médias de la honte » qui ont diabolisé la troïka et donné toute la légitimité nécessaire au Quartet pour imposer son projet de paix. On a donc oublié tout cela ?
Merci au comité Nobel de nous avoir rafraîchi la mémoire et d'avoir honoré la Tunisie et les Tunisiens qui tenaient à vivre en paix dans leur pays sous un véritable gouvernement légitime et dans une véritable démocratie !
Vendredi et tout au long du week-end, le réflexe de tout journaliste étranger, apprenant que la Tunisie a obtenu un Nobel, est de se connecter sur les médias de ce pays pour se renseigner sur sa situation et le chemin parcouru pour atteindre cette consécration. Que va trouver ce journaliste en se connectant le week-end sur les médias tunisiens ?
Un journaliste qui insulte un animateur sur antenne ; un secrétaire général du parti au pouvoir qui dénigre publiquement le chef de cabinet du président de la République ; un ministre démissionnaire qui bafoue les règles élémentaires de l'obligation de réserve et se lance dans un massacre à la tronçonneuse contre plusieurs dirigeants de son propre parti et de son propre gouvernement ; un député-homme d'affaires qui échappe à une tentative d'assassinat et qui se trouve accusé d'avoir fomenté lui-même son propre assassinat ; un animateur-vedette qui crie au secours depuis la Suisse parce que son gouvernement a refusé sa protection…
C'était l'image de la Tunisie reflétée par nos médias tout au long de ce week-end. L'observateur étranger s'intéressant au Nobel attribué à la Tunisie aura du mal à comprendre notre société.
C'est quoi ce pays où tout le monde dénigre publiquement tout le monde, jusqu'aux membres d'une même famille politique ?

Après la révolution de janvier 2011, la Tunisie a sombré et on s'est dit que tout va rentrer en ordre après les élections. Après le scrutin d'octobre 2011, la Tunisie a sombré encore davantage et on s'est dit que tout va rentrer en ordre après l'éjection de la troïka. La toute relative accalmie sous Mehdi Jomâa et la victoire de Nidaa aux élections d'octobre 2014, on s'est dit que «maintenant, on est sauvés, tout est rentré en ordre ! ».
Même pas un an après, on se rend compte que l'on n'est toujours pas sorti de l'auberge. Ce n'est peut-être pas pire que la période 2011-2013, mais on s'en approche à grande vitesse.
Ceux qui pensaient avoir élu des hommes politiques et des hommes d'Etat en 2014 en ont pour leurs frais.
On peut comprendre la mauvaise conjoncture économique nationale et internationale, on peut comprendre que les problèmes de chômage, de pauvreté et de disparités régionales ne se résolvent pas en un an, mais il est difficile de comprendre que des hommes politiques d'un même parti se livrent publiquement à des batailles rangées.
Ils ont été élus pour insuffler l'espoir aux Tunisiens et c'est tout le contraire qu'ils sont en train de faire.
Vendredi, la Tunisie a eu droit à un Nobel et, théoriquement, nos hommes politiques se devaient de fêter ce Prix avec grand bruit et d'entrainer les Tunisiens dans cet esprit de fête. Juste une parenthèse de joie et d'espoir.
Non seulement ils ne font pas la fête, mais pire, ils se livrent à des guéguerres d'ego fratricides, idiotes et enfantines.
Si un homme politique a été incapable d'atteindre son objectif dans son propre département ministériel, s'il a été incapable de mettre de l'ordre dans son propre parti, s'il a été incapable de se faire respecter dans sa propre famille, s'il a été incapable de donner espoir à ses propres partisans, pensez-vous qu'il sera capable demain de diriger le pays ? Il a beau évoquer les « bâtons dans les roues » et les « peaux de banane », il demeure un incapable. Un raté.

Le parti islamiste Ennahdha a beau être accablé de tous les maux matin, midi et soir. Il a malgré tout un avantage de taille par rapport à certains « leaders » de Nidaa Tounes. Il sait faire la fête quand il faut faire la fête, il sait laver son linge sale en famille (et il en a du linge sale !), il sait rassurer ses troupes et donner de l'espoir à ses sympathisants.
Non seulement certains dirigeants de Nidaa n'ont rien à envier à plusieurs dirigeants d'Ennahdha, mais il va leur falloir beaucoup de chemin pour atteindre la maturité politique des islamistes.
Nidaa avait l'obligation politique de rappeler aux Tunisiens la situation dans laquelle ils étaient en 2013 et à quoi ils ont échappé. Nidaa, ce week-end, avait l'obligation morale de transformer toute la Tunisie en une grande kermesse interrégionale pour fêter le Nobel, afin de leur donner un brin (juste un brin) d'espoir sur leur avenir et les rassurer que leur vote était vraiment utile.
Au lieu de quoi, et pendant que les dirigeants étrangers nous félicitaient et renouvelaient leur espoir en nous, les « hommes politiques » de Nidaa s'entredéchiraient sur les plateaux et dans les coulisses.


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