Jalel Eddine Ziadi, chirurgien cardiovasculaire et directeur général du Centre national pour la promotion de la transplantation d'organes (CNPTO), a affirmé, mercredi 6 août 2025, que le don d'organes est un acte volontaire, anonyme, transparent, gratuit et équitable. Il a également précisé que l'opération est gratuite, que tous les médicaments nécessaires à la transplantation sont disponibles, et que l'Etat a mobilisé le personnel médical et paramédical requis, ainsi que les ressources indispensables à la réussite du processus. Intervenant au micro de Nabila Abid, dans l'émission Yaoum Saïd sur Radio Nationale, le médecin a révélé que 16 000 Tunisiens ont mentionné qu'ils étaient donneurs d'organes sur leur carte d'identité nationale (CIN). Cependant, il a souligné qu'un donneur potentiel doit être en état de mort cérébrale dans un établissement hospitalier et ne pas souffrir de maladies transmissibles. En conséquence, sur les 16 000 personnes identifiées, seules dix à quinze pourraient effectivement donner leurs organes. Il a également rappelé qu'en Tunisie, on compte deux donneurs par million d'habitants, un chiffre très bas comparé à l'Espagne, qui en enregistre 56 pour un million d'habitants. M. Ziadi a précisé que la loi tunisienne considère tout citoyen comme donneur par défaut, sauf s'il a exprimé de son vivant un refus explicite. Cependant, la famille garde toujours le droit de s'y opposer, d'où l'importance, selon lui, que chaque citoyen prenne clairement position, afin de faciliter la décision des proches en cas de décès. En matière d'infrastructure, seuls quelques hôpitaux publics sont habilités par le ministère de la Santé à pratiquer certaines greffes. La greffe de cornée fait exception, puisqu'elle est également autorisée dans les cliniques privées. Répondant aux questions de l'animatrice, le directeur du CNPTO a détaillé les chiffres suivants : * 1 700 personnes sont en attente d'une greffe de rein ; * Quarante patients attendent une greffe de cœur ; * Entre quarante et cinquante attendent une greffe de foie. Il a pointé un obstacle majeur : le taux de refus familial, qui oscille entre 55 % et 60 %. Malgré cela, il a rappelé que la Tunisie occupe la deuxième place en Afrique en matière de greffes d'organes à partir de donneurs en état de mort cérébrale, derrière l'Afrique du Sud. Répondant aux craintes des familles, il a réaffirmé que la mission prioritaire du médecin est de sauver la vie du patient, et qu'aucun don ne sera envisagé tant que tout n'aura pas été tenté pour le maintenir en vie. Il a également indiqué que l'attribution des greffons se fait par un système informatique neutre, basé sur l'état du patient et la compatibilité avec le donneur. Une opération de transplantation, a-t-il conclu, mobilise une équipe d'environ cinquante personnes, incluant médecins, personnel paramédical et personnel administratif. Enfin, Jalel Eddine Ziadi a rappelé que la loi régissant les greffes d'organes date de 1991, et qu'elle était avant-gardiste à l'époque. Toutefois, après plus de 30 ans, il estime nécessaire de la moderniser.