Par Karim Baklouti Barketallah* La bataille fait rage et les camps (chou9ou9) s'inventent, se font et se défont. Alors, êtes-vous dans le camp de Hafedh ou bien dans le camp de Mohsen ? Etes-vous pour le projet de Djerba ou celui de Hammamet ? Voilà où en est réduit le parti qui a fait rêver des millions de Tunisiens et qui a gagné toutes les élections.
Des débats houleux, des insultes, des accusations… à ne pas en finir déversant encore un lot de désolation dans un paysage politique qui a du mal à se dessiner. Y a-t-il eu un débat d'idées au sein de Nidaa ? Y a-t-il eu des confrontations sur des choix économiques au sein de Nidaa ?
Rien de tout cela. Juste des guerres de pouvoir sans programme qui aboutissent sur la manière de réaliser un congrès. Electif ou consensuel. Un congrès qui, du reste, ne sera pas à la mesure des espérances, puisqu'il est à sens unique, puisque seule une composante du parti y assistera et que l'autre le boycottera. On aurait voulu un débat d'idées, un débat sur les orientations futures du parti, sur ses choix…
Il n'en sera rien du tout et de ce congrès il ne faudra s'attendre à rien d'autre qu'à l'intronisation de 21 personnes qui prendront le pouvoir jusqu'au prochain mandat législatif ou présidentiel.
Dans tout cela, le peuple de Nidaa en est réduit à se positionner dans le camp de Hafedh ou dans celui de Mohsen. Est-ce à ce point qu'en sont réduits ces milliers de personnes qui ont milité pour un projet pendant trois ans ?
Est-ce à ce point qu'en sont réduites ces femmes qui ont battu le fer dans les rues pour dire non à un projet obscurantiste et à un mégalomane qui a occupé le palais de Carthage ?
Désolant et triste à la fois. Et pourtant on sait pourquoi on s'est battus et on sait se positionner : Ni derrière Hafedh, ni derrière Mohsen. Ce que nous voulons c'est la concrétisation d'un projet qui nous a été miroité et que nous avons du mal à voir
Nidaa est un projet avant d'être un programme. La Tunisie a été menacée dans son intégrité suite à la prise du pouvoir de Ennahdha et de ses deux partis-pions. Son tissu social a été démantelé. Son identité attaquée. Sa sécurité menacée. Sa politique extérieure totalement modifiée.
Le projet de Nidaa c'est d'abord de préserver les acquis que nous avons obtenu depuis l'ère de Bourguiba et après : - L'émancipation de la femme - La préservation de la famille - L'éducation avec un programme ouvert sur le monde et non dogmatisé par la religion - Un discours tolérant dans les mosquées - Une neutralité par rapport aux conflits internationaux hormis les causes justes telle que la cause palestinienne.
Ensuite le projet de Nidaa, au vu les changements après le soulèvement contre le régime de Ben Ali, c'est de : - Réussir la transition démocratique - Considérer Ennahdha comme un adversaire politique que nous nous devons de battre car son projet est aux antipodes du notre même si les résultats des élections pourraient nous amener des fois à gouverner ensemble. Le système électoral qui a été mis en place ne permet quasiment pas à un parti de gagner avec 51%. Les alliances sont obligatoires. Il faut les chercher dans notre camp en priorité
Les programmes sont simples à écrire mais il faut pouvoir les mettre en place. En ce projet nous croyons et c'est pour ce projet que nous continuerons à militer en dehors de la personnification du conflit.
Ce projet n'appartient à personne. Il est le dénominateur commun de tous ceux qui veulent une Tunisie meilleure et où il fait bon vivre.