Avant que les esprits malintentionnés n'aillent gambader trop loin, il faut préciser qui est Monsieur X. Il s'agit d'un candidat à l'élection présidentielle tunisienne. C'est un candidat qui a reçu un financement étranger venant d'au moins deux pays différents. Chose complètement illégale d'après la loi tunisienne. C'est la Cour des comptes qui avait signalé ses dépassements. Par contre, la Cour des comptes a toujours refusé de divulguer l'identité de Monsieur X. Quel rapport avec l'ancien président français, Nicolas Sarkozy ? Ce dernier a été mis en examen le 16 février pour financement illégal de la campagne présidentielle de 2012. Il aurait dépassé le plafond légal de dépenses électorales.
Il y a une frappante ressemblance entre les deux cas. Deux candidats qui ont fraudé et qui ont dépensé beaucoup d'argent pour finalement perdre. Par contre, la différence fondamentale réside dans le système qui entoure ces élections. En France, les rapports de la Cour des comptes ne restent pas lettre morte et ne vont pas gonfler les rangs des bibliothèques. Ces rapports donnent lieu à des poursuites judiciaires qui peuvent aboutir à de lourdes conséquences.
En Tunisie par contre, les rapports de la cour des Comptes servent de presse-papier ou, au mieux, de littérature instructive. La preuve en est criante : Monsieur X est resté anonyme jusqu'à ce jour. Pourtant, ce qu'on lui reproche est assez grave. On lui reproche de se faire financer par des puissances étrangères, on lui reproche donc d'avoir essayé d'arnaquer le peuple tunisien et d'avoir tenté d'être son président, alors qu'il n'est que le petit valet des puissances qui lui donnent de l'argent. On lui reproche d'être un menteur, un voleur et un escroc. On lui reproche d'avoir violé la loi qu'il était censé pouvoir protéger en tant que président de la République. On lui reproche d'être le niveau zéro de la politique, de n'avoir aucun honneur et de se vendre au plus offrant.
Pourtant, Monsieur X ne s'en émeut pas outre mesure. Puisqu'il n'y a pas de convocation par un juge, puisque son avenir politique n'est pas remis en cause. La moindre des choses aurait été de transmettre l'affaire au ministère public qui ouvrirait une enquête impartiale. Ou Monsieur X n'a rien fait d'illégal et il est blanchi, ou il a réellement reçu de l'argent de l'étranger et il est condamné en conséquence. Mais ça, ça aurait été possible ailleurs, pas en Tunisie.
L'affaire n'a pas été transmise au ministère public et aucune enquête judiciaire n'a été ouverte à ce sujet. La Cour des comptes ne révèle même pas l'identité de Monsieur X. Donc, c'est l'impunité la plus totale. Monsieur X pourra se présenter tranquillement aux prochaines élections et il pourrait même se refinancer auprès de puissances étrangères sans rien craindre de la part des autorités du pays. Quand on l'a fait une fois, pourquoi ne pas le refaire ? Sans qu'on ne risque rien ?
Nicolas Sarkozy n'a pas la chance d'évoluer dans un milieu aussi permissif. Même si ses chances de se porter candidat à la présidentielle française de 2017 ne sont pas menacées, sa crédibilité en prend un coup. Aussi ancien président qu'il est, il se retrouve à devoir rendre des comptes à la justice de son pays.
Monsieur X continuera à donner des leçons, à critiquer à tort et à travers et à parler de liberté et de démocratie. Le courtisan des puissances étrangères continuera à tromper le peuple en lui parlant de souveraineté et d'indépendance. Les autorités ne dévoileront probablement jamais le nom de Monsieur X et il restera enterré dans les étagères de la Cour des comptes. Monsieur X lui, continuera à se payer la tête de ce peuple.