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Tunisie - Ces islamistes qui narguent impunément l'Etat !
Publié dans Business News le 19 - 08 - 2016

En Tunisie postrévolutionnaire, partis, associations, chaînes ou radios islamistes ont proliféré. Profitant du vent de liberté qui soufflait sur un pays libéré du joug de la dictature, ces entités s'en sont donné à cœur joie pour diffuser leur idéologie et amorcer leur mission : une islamisation rampante de la Tunisie.
Certains œuvrent dans la discrétion la plus totale évitant une confrontation frontale avec les appareils de l'Etat, mais d'autres ont choisi de défier la Justice et les lois tunisiennes. C'est le cas en particulier, du parti islamiste radical, Hizb Ettahrir et de la chaîne Zitouna Tv.

Mardi 16 août, on apprenait que le Tribunal de première instance de Tunis a décidé de suspendre les activités de Hizb Ettahrir pour un mois, et ce à partir du 15 août courant.
Cette décision intervient en application des dispositions de la loi sur les partis politiques et les associations mais aussi à la demande du chef du contentieux de l'Etat représentant la présidence du gouvernement.
D'après cette loi, le gouvernement doit avertir le parti sur toute activité illicite ou contraire aux lois en vigueur avant d'entamer un recours judiciaire. Après un premier avertissement et après constatation que le parti a continué ses agissements illégaux, la loi prévoit une suspension d'activité pendant trente jours, dernière étape avant la suspension définitive.

Toute cette démarche a été donc faite dans les règles de l'art, mais c'était sans compter sur un Hizb Ettahrir qui se croit en dessus des lois ! Optant pour la confrontation, le parti radical n'a pas hésité à défier l'Etat et la Justice, en envoyant paître la décision de suspension. Moins d'une heure après l'annonce de cette décision, le parti envoyait aux médias une invitation pour une conférence de presse qu'il organise le lendemain. D'un point de vue juridique, cette conférence n'a pas lieu d'être, tenant compte de la suspension des activités du parti.
Et ce n'est pas fini, Hizb Ettahrir continue sur sa lancée et joue la provoc' en annonçant la tenue de son colloque annuel à Kerkennah sous le thème « Des gouvernements successifs, changement des noms et consécration du suivisme et du colonialisme ». Une rencontre qui se tiendra ce samedi 20 août.

Bon à rappeler : Hizb Ettahrir, avait obtenu son visa légal en 2012 sous le gouvernement de la Troïka, menée par le mouvement Ennahdha. La légalisation du parti avait, à l'époque, suscité une polémique au milieu de la classe politique et d'une grande partie de la société civile. Il faut dire que le parti ne reconnait pas la République et la Constitution et affiche son hostilité au drapeau et aux institutions de l'Etat. Son objectif, instaurer la Chariâa et le Califat, en intégrant la Tunisie dans un large Etat islamique, indépendant de toute intervention occidentale.

Au cours de la conférence de presse, les dirigeants du parti ont assuré que toutes les procédures nécessaires seront engagées pour mettre fin à cette « injustice » imposée sur Hizb Ettahrir, dénonçant également la récente descente de policiers au siège du parti. Mais encore, ils se sont dit attachés à l'instauration du Califat et à la mise en place d'une Constitution et de lois entièrement inspirées du Coran.
« La suspension provisoire des activités du parti et l'arrachage de son emblème ne fait qu'encourager ses dirigeants et ses partisans à aller de l'avant sur la voie de l'instauration des fondements de l'Etat islamique », avaient-ils martelé…

Ce n'est pas la première fois que Hizb Ettahrir défie l'Etat. Déjà, en juin dernier, le congrès annuel du parti, sous le thème « Le Califat pour sauver le monde », avait été interdit par les autorités.
Hédi Majdoub, ministre de l'Intérieur avait annoncé que l'interdiction a été décidée pour éviter les sérieuses menaces sécuritaires qui auraient pu accompagner la tenue du congrès. Pour le gouverneur de Tunis, Fakher Gafsi, évoque les pancartes et les slogans distribués dans les mosquées et affichés dans les rues, reniant l'Etat et le régime républicain. Il a assuré que la tenue du congrès d'un parti, qui brandit les mêmes slogans et le même drapeau que les terroristes, affectera sérieusement l'image de la Tunisie et sa réputation aux yeux du monde, en plus de la menace que cela peut représenter sur le plan sécuritaire.
Faisant fi de cette décision, partisans et cadres se réunissent quand même en marge du congrès. Le ton monte et Ridha Belhaj, alors porte-parole du parti, martèle que personne ne pourra rien contre Hizb Ettahrir : « La légitimité de notre action nous est conférée uniquement par l'Islam qui nous oblige à faire de la prédication et de la lutte politique contre les traîtres et les criminels, et non d'un Etat qui s'est vendu au colonisateur ». On accuse l'Etat tunisien d'être sous les ordres de la Grande-Bretagne et de pratiquer toutes sortes de pressions sur les jeunes du parti et ses membres afin de « saboter leurs actions » et les empêcher d'« appeler à l'islam, et à sauver le monde à travers l'instauration du Califat ».

Du côté de Zitouna Tv, on défie l'Etat en toute illégalité. Au lendemain de la révolution, plusieurs chaînes TV et stations de radio ont été créées en l'absence de tout cadre juridique. Il a fallu attendre la naissance de la HAICA, en 2013, pour qu'il y ait des cahiers des charges réglementant le secteur. La chaîne créée en 2012 par le fils d'un ministre de la Troïka, constitue le fer de lance de la propagande pro-islamiste, faisant la promotion du radicalisme islamique en toute impunité. Diffamation, surenchère identitaire, attaques en tous genres contre les opposants progressistes, défiant toutes les règles déontologiques de la profession, sont le lot de la chaîne.

Indépendamment de son positionnement idéologique notoire, Zitouna Tv est une chaîne hors la loi, mais qui continue à émettre en toute illégalité et défie de surcroît les hautes instances de l'Etat.
En 2014, la Haute instance indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) avait invité plusieurs médias à lui présenter leurs dossiers de licence. Par la suite, la HAICA avait fixé un délai aux médias qui n'avaient pas obtempérés, qui entrainerait la suspension de la diffusion, sous peine d'amendes. Zitouna Tv, ayant poursuivi de diffuser, s'était vue infligée une amende de 50 mille dinars.
En octobre de la même année et en pleine campagne électorale, la HAICA inflige à la chaîne une nouvelle amende pour publicité politique illégale en faveur d'Ennahdha. On se rappellera du geste de l'animateur de Zitouna Tv, qui avait face caméra défié la HAICA et déchiré à l'antenne la décision de l'instance.

La chaîne, qui suscite bien des interrogations sur les origines de ses financements, alors qu'elle a reçu très peu de commandes publicitaires depuis sa création, a fait l'objet en 2015 d'une confiscation des équipements, décidée par la HAICA. Répliquant, Zitouna TV a fustigé les autorités et a promis qu'elle continuera à diffuser même si cela était devenu illégal. « La diffusion se poursuivra d'une façon normale et la HAICA reste en hors-jeu », affirme la chaîne. Et à ce jour, elle continue à diffuser…

Un parti islamiste extrémiste qui ne reconnait ni l'Etat ni la démocratie, ayant pour mission de les anéantir. Une chaîne ouvertement pro-islamiste, véhiculant un discours radical et opérant dans une totale illégalité. Deux entités qui défient, sans être inquiétées, l'Etat et la Justice tunisienne et poursuivent leurs activités dans l'impunité. C'est à se demander le pourquoi d'une telle situation! Qu'est ce qui empêcherait l'Etat de sévir ?
Légalement, tout parti politique, bien que disposant d'un visa, se doit de se plier à la Constitution tunisienne. Légalement, une chaîne télévisée se doit d'opérer dans le cadre d'une licence.
Jusqu'à quand Hizb Ettahrir et Zitouna Tv nargueraient-ils l'Etat et ses institutions !


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