Le Réseau tunisien de la justice transitionnelle (RTJT) a tiré la sonnette d'alarme face à « l'état de tension et de division » qui prévaut au sein de l'Instance Vérité et Dignité (IVD) et « qui porte atteinte au processus de justice transitionnelle ». Dans un communiqué publié hier, mercredi 13 septembre 2017, le RTJT, a énuméré une série de demandes qu'il a adressées à la présidente de l'IVD, Sihem Ben Sedrine en lui rappelant ses prérogatives issues de l'article 13 de la loi 2013/53. Le communiqué a évoqué « les dangereuses évolutions et leurs répercussions » au sein de l'IVD suite à la publication de communiqués datant du 23 août et du 8 septembre 2017 et qui illustrent le malaise qui plane sur l'IVD. Le RTJT a fait savoir qu' « après avoir suivi minutieusement l'évolution des évènements au sein de l'IVD et dans l'objectif de protéger le processus de justice transitionnelle », il a édicté ce qui suit : Le RTJT a fait état de « sa profonde inquiétude face à ce qui se passe au sein de l'IVD » et a fait assumer « à tous les membres de l'IVD leurs responsabilités historiques et nationales ». Il les appelés à « dépasser leurs conflits pour travailler ensemble à la réussite du processus de justice transitionnelle ». Le communiqué a également fait assumer « la responsabilité de la poursuite des perturbations à Sihem Ben Sedrine, la présidente de l'IVD, qui conformément à l'article 13 de la loi 2013/53 est censée mettre en place une bonne gouvernance au sein de l'instance qu'elle préside ».
Le communiqué a par ailleurs « demandé à la présidente de l'IVD de s'expliquer sur toutes les informations qui circulent sur les réseaux sociaux ainsi que sur les évènements qui se sont déroulés dans les bureaux régionaux de l'instance ». Le réseau l'a également incitée à s'expliquer « sur le contenu du communiqué qu'elle a publié le 8 septembre 2017 et où elle a évoqué l'existence d'une campagne de dénigrement à son encontre via des lobbies ».
Dans la même lignée, le RTJT a appelé l'IVD « à s'ouvrir de manière effective à la société civile et aux associations des victimes » en lui demandant aussi « d'établir un calendrier de fin de ses travaux ainsi qu'une liste des victimes qu'elle défend, notamment en ce qui concerne les martyrs de la révolution ». Le RTJT a, en outre, appelé les instances internationales telles que le Programme des Nations-Unies, l'Organisation internationale des droits de l'homme et Avocats sans frontières à jouer leur rôle d'arbitre international et à prendre leur responsabilité vis-à-vis des perturbations qui ont lieu au sein de l'IVD.