a 5ème édition du Forum de la Gouvernance organisé par L'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE) s'est tenue ce jeudi 2 novembre 2017 au siège de l'Institut, sous le thème : « Préparer le passage de la 2ème à la 3ème génération des entreprises familiales tunisiennes ». Après le mot d'ouverture prononcé par Ahmed Bouzguenda, le président de l'IACE, deux panels ont été organisés pour décortiquer la problématique. Le 1er a traité de la question de la transition fluide de la 2ème à la 3ème génération et les défis organisationnels qu'elle implique, le 2ème, a porté sur la préparation du leadership et la manière d'éviter les conflits. Ils étaient modérés respectivement par: Fayçal Derbel, conseiller auprès du chef du gouvernement et Rafla Ayed Ayd Hefaiedh, universitaire et consultante en management.
Les intervenants sont : Fadhel Abdelkefi, président du conseil d'administration de Tunisie Valeurs, Taieb Bayahi, administrateur du Groupe Bayahi, Moez Belkhiria, président directeur général BSB, Mohamed Mehdi, partner BDO, Philippe Haspeslagh, président FNB Belgique, Hichem Elloumi Chairman & CEO, ou encore Syrine Masmoudi, 3ème génération Groupe Masmoudi. Les intervenants ont tous évoqué leurs expériences personnelles et les difficultés auxquelles ils ont fait face lors du passage du « flambeau ». « J'ai eu l'occasion de participer à plusieurs introductions en bourse et la plus emblématique était celle d'une société créée par 3 personnes. A la veille de l'introduction, ils étaient à peu près, 140 héritiers, actionnaires. La restructuration de ce genre d'entreprises est extrêmement difficile. J'ai aussi malheureusement assisté à des conflits familiaux. Parfois, il est plus judicieux de faire entrer dans la société des collaborateurs qui deviendront partenaires, que d'intégrer certains membres de la famille », a expliqué Fadhel Abdelkefi lors de son intervention.
En Tunisie le passage de la gouvernance de la 2ème à la 3ème génération est une question centrale étant donné le fait que 60% des entreprises du pays sont familiales. « Assurer la pérennité de ses entreprises familiales est donc essentiel à la stabilité et la prospérité des économies » souligne le rapport de l'IACE sur le sujet. On y relève en outre le fait que « le passage d'une génération à une autre, s'accompagne d'un taux de disparition de l'entreprise qui va crescendo. Aux Etats-Unis seulement 30% de ces entreprises survivent jusqu'à la 2ème génération et 12% jusqu'à la 3ème. Ce phénomène s'observe généralement avec ces mêmes taux en France, en Angleterre et dans de nombreux autres pays du monde. Le fait que très peu d'entreprises familiales survivent après la première génération est donc universel et indépendant du contexte culturel ».
Au terme de ce Forum, les intervenants se sont accordés sur le fait qu'une « charte familiale », une bonne préparation et un choix pensé à qui transmettre le leadership et les compétences managériales, sont des passages obligatoires pour réussir une bonne transition.