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Sotacib : enquête sur une bombe à retardement
Publié dans Business News le 25 - 01 - 2018

Depuis un mois et dans l'indifférence générale, la Sotacib, seule usine de production de ciment blanc, est à l'arrêt et ses 2.800 employés, au chômage technique. Les syndicats et la direction se renvoient la responsabilité de ce conflit tandis que le gouvernement tente timidement de trouver une solution. Tout le secteur du bâtiment se trouve aujourd'hui bloqué face à cette situation. Enquête sur une bombe à retardement qui menace d'éclater si le blocage persiste.


‘'C'est l'histoire d'un homme qui tombe d'un immeuble de 50 étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu'ici tout va bien... Jusqu'ici tout va bien... Jusqu'ici tout va bien ». Mais l'important n'est pas la chute, c'est l'atterrissage''.
A l'image de la réplique du célèbre film La haine de Mathieu Kassovitz, la situation sociale à l'usine Sotacib à Feriana (gouvernorat de Kasserine) s'enlise de jour en jour. Dans l'indifférence générale, les responsables politiques, à défaut de créer de nouveaux emplois, ont du mal à garder les postes existants. Entre temps, l'usine de production de ciment blanc est au chômage technique depuis le 26 décembre 2017, et la crise sociale menace d'emporter avec elle plus de 2.800 salariés, dans une des régions les plus pauvres de la Tunisie.

La Société tuniso-andalouse de ciment blanc (SOTACIB) est une entreprise spécialisée dans la fabrication de l'exportation du ciment blanc. Son site de production assure une disponibilité sur tout le marché tunisien ainsi qu'une forte présence sur le marché algérien et libyen. 80% de la production est destinée à l'exportation.
A l'origine du conflit social, une grève décrétée par le syndicat de base le 26 décembre 2017 pour réclamer diverses revendications. On demande, d'une part, le changement du directeur de l'usine, que les syndicalistes accusent d'autoritarisme et, d'autre part, la participation des syndicats aux questions relatives au départ anticipé à la retraite et enfin une révision de leur système de sécurité sociale.
Face à « cette intervention du syndicat dans la gestion de la société et à la grève anarchique décrétée par les syndicalistes », la direction de la Sotacib fait preuve de fermeté et décide de suspendre 7 syndicalistes de leurs fonctions. Elle ferme aussi, temporairement, le site pour 6 mois à partir du 5 janvier 2018. Sauf que l'usine, (appartenant depuis 2008 à hauteur de 67% au groupe CEMENTOS MOLINS, le reste est détenu par des banques tunisiennes) est en situation de monopole. Conséquence logique de cet arrêt, tout le marché du bâtiment se retrouve complètement paralysé.

La première organisation à tirer la sonnette d'alarme face à cette situation est la Chambre nationale des fabricants de la céramique, relevant de l'UTICA. Dans une déclaration à Business News, son président Mourad Chaieb a dénoncé une situation de plus en plus intenable pour les professionnels du secteur.
« Nos activités sont totalement à l'arrêt depuis la fermeture de l'usine de Feriana et le ciment blanc nous sert de matière première. Nous avons des charges à payer à la fin du mois et nous ne savons plus quoi faire. Nous sommes les première victimes de cette situation » déplore-t-il.
Pour faire face à cette situation, le président de fédération a fait une demande d'importation de ciment blanc. « Nous n'avons pas d'autre choix, indique-t-il, nous avons eu l'accord mais nous attendons la licence pour pouvoir importer. Ce n'est pas une solution tenable sur le long terme, et il y aura certes des contraintes liées au transport et au coût mais d'est juste pour expédier nos affaires courantes et ne pas mettre la clé sous la porte » a-t-il ajouté.

Alors la solution serait-elle d'importer ? Certainement pas d'après l'organisation tunisienne de défense de consommateur. Son chargé de communication déclare à Business News que l'importation du ciment blanc aura pour effet d'augmenter sensiblement les prix pour les consommateurs. « En Tunisie, la tonne de ciment se vend à 300 dinars alors que son prix est de 200 euros en Europe (600 dinars) soit le double. Si on ajoute l'augmentation de 10% déjà prévue par la Loi de finances, le ciment sera hors de prix pour le citoyen ! » indique-t-on du côté de l'organisation de défense des consommateurs.
Pour l'organisation, une véritable catastrophe est à craindre si les pouvoirs politiques n'interviennent pas pour trouver une solution. « On parle quand même d'un secteur qui emploi 300.000 personnes entre agences immobilières, architectes, ingénieurs de bâtiment et ouvriers de chantiers ! ».
Et le ministère de l'Industrie dans tout cela ? « Le ministère suit la situation au jour le jour, nous sommes préoccupés par la situation des 2.800 salariés et une commission chargée du suivi quotidien de cette situation a été créée », affirme un directeur central du ministère à Business News. Cette commission « réunit des représentants des ministères de l'Industrie et des Affaires sociales, ainsi que des membres du gouvernorat et de l'UTICA » nous précise notre interlocuteur.
« Entre temps, le ministère a commandé l'importation de 55.000 tonnes de ciment blanc pour que l'activité ne s'arrête pas et que les entreprises mettent les clés sous la porte », nous informe le directeur central. Ces importations se feront d'Egypte où le prix du ciment blanc est inférieur au prix du ciment en Tunisie. « Je tiens à être donc rassurant, il n'y aura pas d'augmentations du prix pour le citoyen », a-t-il conclu.

Preuve de l'importance du dossier, une réunion de premier plan sur le sort de la Sotacib aura lieu demain 26 janvier 2018 entre les plus hauts responsables de l'UTICA et de l'UGTT ainsi que le ministre des Affaires sociales. Pourquoi une telle réunion un mois après l'arrêt de la production ? « Le gouvernement était préoccupé par les récentes contestations sociales et l'UTICA préparait son congrès » déplore amèrement Mourad Chaieb… Si on ajoute que le ministre de l'Industrie a été désigné coordinateur de son parti pour les élections municipales, la messe est dite…


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