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Crise de l'enseignement secondaire : la révolte des parents !
Publié dans Business News le 16 - 04 - 2018

« Le ministère ne peut pas dépasser le syndicat » ainsi disait Lassâad Yaâcoubi, secrétaire général de la Fédération de l'enseignement secondaire relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), en allusion au ministère de l'Education. Cette position de défiance ne peut qu'exprimer l'obstination des enseignants du secondaire qui, en défendant leurs revendications, ont occulté l'intérêt des élèves et des parents et les ont pris en otage.
Nous avons prêté notre attention à la position des enseignants, à celle de la partie syndicale ainsi qu'à celle de la partie gouvernementale. Cependant, personne ne semble s'intéresser aux élèves qui se sont retrouvés aujourd'hui victimes d'un bras de fer entre le syndicat et le gouvernement. Qu'en pensent les parents ?

C'est le chaos qui règnerait à partir de ce mardi 17 avril dans tous les collèges et lycées. Outre le maintien du blocage des notes du 1er semestre, les cours seront suspendus et seront exceptés de cette décision, les enseignants de l'éducation physique qui feront partie des épreuves du baccalauréat. Certes, ceci représente une nouvelle mesure d'escalade qui vient nuire davantage à l'intérêt des élèves et qui pourrait éventuellement engendrer une année blanche malgré les propos de Lassaâd Yaâcoubi niant toute intention de parvenir à cette issue.
En effet, rappelons que le syndicat de l'enseignement secondaire avait dit, en marge de la réunion de la commission administrative sectorielle tenue mardi 3 avril 2018, que la décision du blocage des notes pourrait être révisée et que toutes formes de protestations des enseignants seront débattues tant qu'elles nuisent pas à l'intérêt suprême des élèves. Le syndicat a indiqué : « Dans tous les cas, la commission ne prendra aucune mesure qui pourrait être néfaste à l'année scolaire ou aux épreuves nationales que nous tenons à protéger. Par contre, si le ministère de tutelle prend des mesures d'escalade, il sera responsable de provoquer une année blanche, chose à laquelle nous refusons d'aboutir. Nous refusons aussi que les élèves soient pris en otage et qu'ils assument la responsabilité des revendications des enseignants. Nous visons ainsi à instaurer un dialogue sérieux et responsable et nous tenons toujours à ces réclamations ».

Entre un ministère de l'Education qui refuse de négocier avec le syndicat, tant que le blocage des notes ne sera pas levé, et un syndicat qui refuse des négociations conditionnées et l'attachement des deux parties à maintenir leurs positions, les parents et les élèves semblent les plus touchés par ce conflit. Après plusieurs grèves et rassemblements, de nombreux discours et menaces, ce sont les élèves qui en souffrent et évidemment leurs parents aussi. Inquiets et préoccupés de l'avenir de leurs enfants, ce bras de fer ne les a pas laissés indifférents.

Contrairement à ce que le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire a prétendu en affirmant que les parents n'ont rien réclamé, plusieurs voix se sont élevées protestant contre la situation des élèves et dénonçant les agissements du syndicat. Une campagne s'est spontanément déclenchée sur les réseaux sociaux rassemblant les parents révoltés et partageant en toute solidarité leur déception de l'issue de la crise de l'enseignement secondaire. Des groupes sur le réseau social Facebook ont ainsi vu le jour à l'instar du groupe « Voix des parents mécontents : Non à la suspension des cours 17 avril 2018 » qui a rapidement rassemblé jusqu'à maintenant 11044 membres dont plus de 10000 l'ayant rejoint au cours du dernier mois. En outre, certains parents ont traduit leur mécontentement sur le terrain et ce en manifestant dans les rues contestant les dérives du syndicat. D'autres ont décidé de poursuivre en justice Lassâad Yaâcoubi et sont allés même jusqu'à charger un avocat de porter plainte contre le syndicaliste.
« Nos enfants sont les victimes d'un conflit qui ne devrait pas les concerner et tout leur avenir est en péril. C'est juste désolant de voir un simple syndicat contrôler le destin de nos enfants et les entravant même de poursuivre leurs études ici ou bien à l'étranger, sans la moindre considération pour les autorités ni aucun respect pour les parents et les élèves. Ce Yaâcoubi, qui est d'ailleurs responsable de toute cette perturbation, se prend pour un Dieu et il est temps de mettre une fin à ses dépassements », s'est indignée une parente ajoutant que son fille, inscrite en 8ème année de base a perdu tout goût aux études à cause des problèmes récurrents.
« Ce qui se passe à présent est une preuve de la faiblesse de l'Etat ainsi que de son incapacité. Un syndicat n'est pas censé faire la loi, ceci n'est qu'une atteinte à une profession noble et honorable et il faut cesser de prendre les élèves en otage. Il faut bouger, il faut faire quelque chose et il faut surtout faire primer l'intérêt de nos enfants, cela ne peut plus durer !», déplore un autre parent.
« Les enseignants sont, en se conformant à l'appel lancé par leur syndicat, en train de monter les enchères et d'envenimer davantage le climat de tension et cela ne fait que compromettre l'avenir de nos enfants en optant pour l'escalade. C'est juste enrageant ! Je compte déposer une plainte auprès du tribunal administratif car il est anormal qu'un syndicat défie le ministère et donne des directives aux directeurs ainsi qu'aux surveillants au sein des établissements scolaires. Je me demande ce que ma fille a fait de mal et qui va lui rendre justice ! », indique un parent d'une élève en 9ème année de base.

Dans une démarche plus organisée, l'Association tunisienne des parents et des élèves (ATUPE) a exprimé aujourd'hui sa volonté de recourir à la justice et à poursuivre toutes les parties responsables de la perturbation des cours à l'origine des préjudices subis par les élèves. L'ATUPE a également appelé les parents à accompagner leurs enfants à l'école ce mardi à partir de 8h du matin afin de manifester leur contrariété.

Peu importe le degré de légitimité des revendications des enseignants portant essentiellement sur les réformes de l'éducation, l'actualisation des primes spécifiques, la révision de l'élévation de l'âge de départ à la retraite, la décision de la grève, bien qu'elle soit un droit constitutionnel, et le refus de publication des notes restent injustifiés et auront de graves répercussions sur les élèves et les parents. Le dialogue et les concertations demeurent, de ce fait, les seuls moyens pour résoudre les différends entre la partie syndicale et la partie gouvernementale dans l'objectif de débloquer la crise de l'enseignement secondaire. Les deux parties devraient vraisemblablement laisser de côté leur ego, procéder à des concessions et mobiliser leurs efforts communs en préservant le bien être des élèves et en gardant à tout moment leur intérêt comme fin ultime.


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