La situation devient inextricable et tout le monde pense qu'il y a une odeur de politique en l'air, avec le dialogue de sourds entre des syndicats qui ont mis la barre très haut dans leurs revendications et des pouvoirs publics qui font la sourde oreille et qui croient qu'ils peuvent lasser les contestataires. Etudiants et élèves expriment leur ras-le-bol de cette situation qui leur porte du tort, surtout avec l'impossibilité de connaître leurs notes du premier semestre. Personne ne peut imaginer l'issue du bras-de-fer engagé entre les syndicats de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, avec les pouvoirs publics et, en particulier, les autorités de tutelle, soit le ministère de l'Education et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Toutefois, le constat est amer, avec des élèves et des étudiants qui sont dégoûtés des études et dont plusieurs ne savent plus quel sera leur avenir, surtout qu'ils sont privés de connaître les notes du premier semestre. Ainsi, au lieu de donner confiance aux générations futures, on est en train de détruire tous leurs espoirs et leur volonté de croire en un avenir meilleur, alors qu'ils voient, actuellement, la situation matérielle de leurs parents se dégrader de jour en jour, jusqu'au point qu'il arrive qu'ils opposent un refus catégorique à leurs demandes, pourtant réalistes. Pour ce qui est de l'enseignement secondaire, on avait espéré que la question avait été réglée avec le départ de l'ancien ministre, Néji Jalloul, mais il semble que non et que le problème est, encore, plus profond, avec des syndicats qui placent, toujours, la barre de plus en plus haut dans leurs revendications.En face, les pouvoirs publics font la sourde oreille, pensant venir à bout des mouvements de contestations en lassant la partie adverse, ce qui ne semble pas être le cas, avec ce qui se passe, actuellement. Toutefois, il est important de prendre en considération de l'intérêt de la jeunesse qui a des espoirs et des ambitions, même avec des moyens limités et des écoles et facultés en délabrement. Dans cette mêlée, il faut trouver un point de rencontre entre les décideurs, pouvoirs publics et syndicats, sinon ce sont plusieurs générations qui vont être perdues, ce qui va faire, encore, reculer la Tunisie, après les progrès accomplis, dans le passé. Le secrétaire général de la Fédération Générale de l'Enseignement Secondaire, Lassad Yaacoubi a indiqué, hier, que son syndicat poursuivra les concertations en faveur de l'escalade face à la politique d'atermoiement adoptée par l'autorité de tutelle. Il a rappelé que les enseignants du secondaire réclament, essentiellement, le classement de leur profession parmi les métiers pénibles et le départ à la retraite à l'âge de 55 ans. Yaaccoubi a ajouté que la commission administrative examinera les difficultés auxquelles fait face l'institution éducative publique ayant trait, principalement, aux conditions de travail, à l'infrastructure et à la dégradation des budgets des établissements. Le responsable syndical avait déclaré, dans le passé, que l'intérêt des élèves sera préservé et maintenu loin des tiraillements avec le gouvernement. On ne sait quelle manière va être utilisée pour le faire, alors que les professeurs ont retenu les notes du premier semestre qui auraient pu permettre aux élèves d'évaluer leurs performances. Yaacoubi, pour des raisons autres que l'intérêt de l'école publique, ferme la porte à la négociation, alors qu'il sait, pertinemment, que le ministère ne peut pas répondre à toutes les revendications et sa menace d'une année blanche risque de faire du tort aux enseignants et aux élèves pris d'ailleurs en otage, dans un conflit qui les concerne peu. Les pouvoirs publics se doivent de réagir, de donner des explications et d'expliquer ce qui est possible d'être fait, sinon la Tunisie court vers le désastre avec la bénédiction de tout son peuple.