Comme annoncé en fin de la semaine dernière, le Syndicat général de l'enseignement secondaire, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a entamé sa grève ouverte dans tous les établissements de la République. Lassâad Yaâcoubi, secrétaire général du Syndicat, a adressé, via une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, une lettre aux militants du secteur pour les féliciter pour cette bataille qu'il a qualifiée d'historique. Rappelant que le gouvernement de Youssef Chahed ne croit pas aux principes des négociations, Lassâad Yaâcoubi a affirmé que cette même équipe gouvernementale fait tout pour voir l'école publique s'effondrer, afin de répondre aux exigences du Fondes monétaires international (FMI). Le secrétaire-général du Syndicat a appelé tous les enseignants à poursuivre leur militantisme, assurant que la victoire ne serait plus très loin. De son côté, le ministre de l'Education nationale, Hatem Ben Salem, a affirmé, dans un communiqué officiel publié par le ministère, que des retenus des salaires des professeurs grévistes seront effectuées et ce conformément à la loi. Refusant de voir l'avenir des élèves et leur stabilité psychologique mis en jeu pour des revendications purement matérielles, le ministère de l'Education a assuré qu'il fera tout ce qui est nécessaire afin de garantir le bon déroulement de l'année scolaire et des examens nationaux. Pour l'Association Tunisienne des Parents et des Elèves (ATUPE), seul le recours à la justice peut représenter une solution au drame que vivent les élèves tunisiens ; dans son communiqué, l'ATUPE a en effet déclaré avoir l'intention de porter plainte contre tous ceux qui sont à l'origine des préjudices subis par les élèves. Affirmant que les élèves ont été pris en otages dans cette crise qui clive le Syndicat et le ministère et qui ne les concerne aucunement, l'ATUPE a qualifié la situation actuelle de catastrophique, expliquant que ses résultats seront graves sur le moral et des élèves et de leurs parents qui ne savent plus comment gérer la situation. Le communiqué a appelé tous les parents d'élèves à accompagner leurs enfants à leur école le matin pour manifester le mécontentement. Il est vrai que les élèves et leurs parents sont les plus grands perdants de ce bras-de-fer qui dure depuis une éternité. Si la présidence du gouvernement et le ministère de l'Education ont choisi la fermeté dans leur position, il n'en demeure pas moins qu'ils sont tous deux responsables de ce qui se passe. L'année dernière, la même bataille a été menée contre l'ancien ministre de l'Education, Néji Jalloul, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a choisi de remporter la partie en limogeant le concerné. Une année plus tard, retour à la case départ pour Chahed qui n'est pas, contrairement à l'année dernière, appelé à limoger un seul ministre mais à s'éjecter, son équipe et lui, du palais de la Kasbah...