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Le remaniement de Youssef Chahed dans la tourmente
Publié dans Business News le 06 - 11 - 2018

Le remaniement ministériel tant attendu fût annoncé dans la soirée d'hier par le chef du gouvernement. Sitôt présenté, les réactions n'ont pas tardé à venir. Entre applaudissements, critiques et appréhension, les commentaires étaient, finalement, le reflet de la position de chaque partie par rapport aux développements récents de la scène politique nationale.


Après des mois d'attente, de tractations et de tiraillements, le chef du gouvernement Youssef Chahed a fini par annoncer son fameux remaniement ministériel. Dix-huit portefeuilles ont été touchés, certains étaient attendus et d'autres l'étaient moins. Toute la scène nationale a suivi de près l'annonce de Youssef Chahed, suite à quoi les réactions ont fusé de toutes parts.

Bien évidemment, le bal a été ouvert par la réaction quasi-instantanée de Carthage à travers la porte-parole officielle Saïda Garrache qui a assuré que le président de la République, Béji Caïd Essebsi refuse la démarche adoptée par Youssef Chahed.
« Le président de la République refuse la précipitation et la politique du fait accompli. Youssef Chahed n'a pas consulté le président de la République à propos du remaniement ministériel, il l'a juste informé à une heure tardive cet après-midi, d'autant plus que la liste qu'il lui a présentée aurait été changée », a-t-elle dit. Une déclaration médiatique qui a été complétée par l'intervention du conseiller du président, Noureddine Ben Ticha qui a affirmé que BCE n'était pas du tout au courant de ce remaniement, qualifiant le nouveau gouvernement de Youssef Chahed de « gouvernement Ennahdha». Or d'après d'une source proche de Hafedh Caïd Essebsi, les deux représentants de la présidence ont exécuté l'ordre de la nouvelle cheffe de cabinet de la présidence, Selma Elloumi, qui les a dépêchés aux médias pour rendre publique l'offense faite au président de la République. Il faut dire que cette première réaction assez précipitée et directe témoigne de la profondeur de la crise qui s'est installée entre Carthage et la Kasbah.

Il n'en demeure pas moins pour la centrale syndicale qui s'est prononcée, immédiatement, via son secrétaire général Noureddine Taboubi, contestant le fait que Youssef Chahed n'a pas consulté l'UGTT au sujet du remaniement ministériel et que le syndicat a eu connaissance de la liste à travers les médias. «Chahed n'a pas consulté la présidence de la République, donc vous croyez qu'il comptait consulter l'UGTT ? », s'est-il interrogé. Ainsi, pour Noureddine Taboubi cette nouvelle formation gouvernementale ne représente pas l'UGTT.

Et comme il fallait s'y attendre, la réplique des deux nouvelles têtes de Nidaa Tounes n'était pas plus surprenante. Entre Hafedh Caïd Essebsi, dont le mécontentement s'est clairement fait ressentir, et le nouveau secrétaire général de Slim Riahi, les deux boss de Nidaa Tounes ont campé sur leur position, sans avoir la moindre marge de manœuvre face aux prérogatives du chef du gouvernement. HCE avait publié un statut dans lequel il écrivait : « Le remaniement ministériel annoncé par Chahed se résume, ni plus ni moins, en une composition gouvernementale nahdhaouie par excellence », alors que Slim Riahi avait qualifié le remaniement ministériel opéré par le chef du gouvernement de « putsch doux et invisible».

Pour le parti Ennahdha, estimé principal gagnant par plusieurs observateurs de la scène nationale, ce remaniement ministériel effectué par le chef du gouvernement est important dans la mesure où il est prévu apporter « un nouveau souffle au gouvernement », selon le porte-parole du mouvement, Imed Khemiri. « Nous souhaitons que ce remaniement soit approuvé par le parlement afin que le gouvernement puisse exercer ses missions et mettre fin à la crise politique actuelle qui secoue le pays depuis des mois », souligne-t-il.

Cela dit, une grande partie des commentateurs s'est penchée sur la question juridique et la constitutionnalité de ce remaniement opéré par Youssef Chahed, tenant compte du clivage, désormais clairement annoncé, entre Carthage et la Kasbah. Si tout le monde s'accorde sur le fait que le chef du gouvernement n'a pas à avoir l'aval du chef de l'Etat pour modifier sa formation gouvernementale, le point litigieux demeure l'approbation du parlement. Youssef Chahed devra-t-il soumettre sa nouvelle formation au vote de l'ARP ? C'est un non-dit dans la Constitution, mais stipulé par le règlement intérieur de l'assemblée. Autre problème procédural qui pourrait éventuellement se poser, c'est le serment que devraient prêter les nouveaux ministres devant le président de la République. Va-t-il les accepter ? Encore une interrogation qui se pose et qui serait susceptible d'ancrer davantage la crise politique.

En tout état de cause, le chef du gouvernement a agi selon les prérogatives qui lui sont accordées par la loi. Une initiative courageuse diront certains, un dépassement éthique et moral diront d'autres. Une chose est sure, est que le chef du gouvernement a décidé de voler de ses propres ailes refusant de se plier aux multiples pressions. Il n'a pas choisi le chemin le plus facile et sa route sera semée d'embuches, d'autant plus que tous ses prédécesseurs ont déjà payé cher leur alliance avec Ennahdha.


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