INFOTUNISIE - La Tunisie, pays à vocation agricole ancestrale, a toujours cru en l'agriculture et n'a cessé d'entourer ce secteur de toute la sollicitude requise tant elle est convaincue que le développement de cette activité contribue, de manière sensible, à l'immunisation de l'économie du pays et à sa pérennité. Aujourd'hui, ce secteur se porte bien. Il croit au taux annuel de 3 %, représente 12% du PIB et emploie plus d'un million de personnes. Rien que pour 2009, en dépit des changements climatiques, et leur corollaire, le rétrécissement de l'espace agricole, la Tunisie a failli réaliser son autosuffisance en céréales avec une production record de 2,5 millions de tonnes contre des besoins annuels estimés à 2,7 millions de tonnes. Pour la saison 2009-2010, les pouvoirs publics ont décidé de motiver davantage les céréaliers et de reconduire les incitations fiscales et financières instituées en leur faveur. Ainsi, les prix des céréales à la production ont été maintenus à leur niveau actuel. Ce maintien des prix est décidé malgré la baisse continue du cours mondial des céréales. Cette volonté d'aller de l'avant sur la voie du développement durable du secteur a été réaffirmée, ces jours ci, de manière solennelle par trois évènements majeurs. Le premier évènement a consisté en la participation dynamique du Président Ben Ali, à Rome, aux travaux du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire et la situation alimentaire mondiale. Le Chef de l'Etat a rappelé, à cette occasion, que la Tunisie a placé le problème de la sécurité alimentaire au premier rang de ses priorités et a réalisé un grand nombre de réformes dans ce domaine. Les plus importantes ont concerné l'amélioration du statut foncier des exploitations agricoles, l'encouragement de l'investissement agricole, la création d'un réseau de barrages et de lacs artificiels, et le développement des institutions de recherche, de vulgarisation et de formation. Au rayon des propositions, le chef de l'Etat a plaidé pour une dynamisation du Fonds Mondial de Solidarité (FMS) adopté à l'unanimité en 2002 afin qu'il contribue à l'atténuation des phénomènes de la pauvreté et de la famine dans le monde. Il a appelé la communauté internationale à encourager l'investissement agricole et à promouvoir ses mécanismes, à l'instar de ce qui a été décidé, lors du Sommet des pays africains de Maputo, en 2003, de consacrer au minimum 10 % de leurs budgets au secteur agricole ». Le Président Ben Ali a exhorté les pays donateurs et organismes de financement à renforcer le volume de leurs aides de développement destinées aux pays en développement, à l'exemple du Sommet du Groupe des Huit (G8) de juillet 2009, tenu à l'Aquila, qui a pris des décisions courageuses mobilisant vingt milliards de dollars, sur une période de trois ans, pour l'aide aux activités agricoles dans les pays concernés ». Le président de la république a recommandé d'intensifier les investissements dans le domaine de la recherche scientifique, afin de l'adapter aux changements climatiques et aux déséquilibres qu'ils introduisent dans les écosystèmes. Le deuxième évènement consiste en la célébration du 50ème anniversaire de la Banque Nationale Agricole (BNA), bras financier du secteur. Née en 1959, la BNA, plus qu'une source décisive de financement, était le symbole d'une farouche volonté d'indépendance et donc un choix des plus pertinents qui tranchait avec l'idéologie ambiante de l'époque qui faisait la part belle à l'industrie et au commerce aux dépends de l'agriculture. L'industrie était synonyme de progrès et de modernité alors que l'agriculture suscitait peu d'enthousiasme et s'attirait peu de moyens. On sait ce qu'il advint de cette théorie erronée qui occulte et élude le rôle et le poids du secteur ainsi que sa contribution à l'essor de l'économie et plus encore ses effets sur la cohésion et la solidité du tissu économique et social. La création de la BNA fut ainsi un geste et un acte économique majeur. Son inclination agricole prononcée s'est renforcée au fil des années. La BNA, aujourd'hui, au faîte de sa maturité est appelée à contribuer à la réalisation d'un nouveau contrat de croissance, celui là même qui doit permettre au pays de réaliser son autosuffisance alimentaire et sa sécurité alimentaire. Le troisième évènement du mois a été l'organisation de la 10ème édition du Salon international de l'agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP). Ce salon, constitue une des plus grandes manifestations spécialisées dans les domaines de la production agricole et du machinisme agricole. Pas moins de 285 entreprises tunisiennes et étrangères de France, Italie, Allemagne, Espagne, Angleterre, Portugal, Belgique, Norvège, Etas Unis d'Amérique, Serbie, Irlande, Maroc, Mauritanie, Egypte et Syrie. Ce salon, qui commence à gagner en notoriété, a tendance à s'affirmer d'édition en édition comme un cadre idoine pour mieux faire connaître les progrès accomplis par l'agriculture tunisienne et pour sensibiliser les agriculteurs aux défis de l'heure: productivité, qualité, sécurité alimentaire et sanitaire, traçabilité, emballage et conditionnement respectueux de l'environnement.