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Le secteur paratouristique : réalités et perspectives
Publié dans Investir En Tunisie le 18 - 05 - 2009


Un gisement encore en friche
Qu'appelle-t-on secteur paratouristique ? Ce sont toutes les activités, produits et services qui concourent à la satisfaction des besoins et désiratas d'une clientèle en quête d'un complément de confort ou de loisirs en dehors de son cadre de vie ordinaire.
C'est une très large gamme de biens matériels et immatériels qui s'égrènent le long de circuits fréquentés par les visiteurs locaux ou étrangers.
Par-delà les définitions académiques et abstraites, on dira que le paratouristique est un complément indispensable aux activités touristiques classiques : hébergement, restauration et visites guidées. Il essaime à la périphérie de ces trois pôles et génère une profusion d'activités, donc d'emplois et de recettes.
Périphérie, disons-nous. Et dans tous les sens du mot. En est-il ainsi en Tunisie ? La réponse n'est pas évidente et cela tient aux origines même du tourisme moderne dans notre pays.
La Tunisie a été pionnière en optant dès les années 60 pour le tourisme en tant que facteur de développement économique. Seulement, une certaine frilosité a conduit les décideurs de l'époque à privilégier la formule des "zones touristiques" qui confinait les visiteurs étrangers dans des périmètres certes aménagés, entretenus, sécurisés mais qui les coupaient complètement de leur environnement humain, donc des réalités sociales et économiques du pays. Il en était ainsi qui séjournaient dans le pays en n'en connaissant que le trajet qui conduit de l'aéroport à leur lieu de résidence ainsi que la zone dans laquelle ils évoluaient ! Un véritable ghetto aggravé par la propension de certains opérateurs (les clubs, en particulier) à vouloir garder leur clientèle dans leurs murs en leur offrant sur place ce qu'ils étaient censés trouver à l'extérieur : du "folklore" au hammam en passant par le marchand de beignets et les boutiques d'articles de souvenirs.
Ce faisant, la Tunisie s'était engagée dans une véritable impasse dont nous mesurons aujourd'hui toutes les retombées négatives à travers ces sèches statistiques qui nous apprennent que telle destination concurrente, pour parler comme le commun des mortels, fait plus de recettes avec moins de visiteurs que la Tunisie. On attribue cela généralement au fait que notre clientèle est plutôt "bas de gamme", c'est-à-dire désargentée, alors que l'autre serait d'un niveau de pouvoir d'achat nettement supérieur. Oui, mais alors comment expliquer que les clients que nous recevons aient prévu un budget — si modeste soit-il — pour leurs dépenses dans le pays, qu'ils ne parviennent pas à épuiser au terme de leur séjour et en rapatrient une partie ? C'est une réalité établie par des enquêtes effectuées par l'Office du tourisme.
En vérité, la perception que nous avons eu de l'activité touristique a bridé son essor.
Nous n'avons pas su la greffer sur son milieu d'accueil pour faire que sa croissance soit naturelle et continue. Car c'est seulement dans ce milieu que peut se développer ce secteur et donner un maximum de rentabilité, c'est-à-dire de recettes qui, à leur tour, contribuent à diversifier le produit et à en améliorer la qualité. Il s'agit, ni plus ni moins, à chaque pas qu'effectue le visiteur, de créer une opportunité de dépense. Et cela, seul le secteur paratouristique peut le permettre en proposant l'infinité de produits ou services qu'il est capable d'offrir et d'inventer, pour un dinar ou pour plusieurs milliers de dinars et qui vont de la simple fantaisie d'un spectacle aux articles précieux ou hautement raffinés.
Encourager les projets privés
Alors qu'elle joue un rôle de catalyseur, l'animation représente le maillon faible du secteur du tourisme. Pour développer cette composante très mal mise en valeur dans les zones hôtelières et extra-hôtelières, la solution principale, comme le souligne M. Wahid Brahim , président de l'Association des anciens du tourisme , réside dans la manière de concevoir l'aménagement d'une zone hôtelière qui doit accorder la priorité aux espaces de loisirs et d'animation, en prévoyant, entre autres, une large bande, le long du front de mer, réservée aux promenades et aux équipements d'animation. Par ailleurs, selon le président de l'association, le déficit d'animation est aussi bien observé à l'intérieur qu'à l'extérieur des hôtels. Les espaces d'animation qui ont été aménagés ne proposent pas une grande variété de choix et se résument essentiellement à des petits commerces et des restaurants qui proposent invariablement les mêmes produits.
A l'extérieur, la diversité est quasi absente et les espaces de loisirs et d'animation ont tendance à proposer les mêmes produits qui, non seulement sont similaires à ceux proposés à l'intérieur de l'hôtel, mais qui plus est ne présentent aucune spécificité locale, ce qui finit par lasser les touristes avides de découvertes locales et traditionnelles. La plupart des zones urbaines souffrent également d'un manque d'animation. Outre l'insuffisance de sites historiques et d'espaces culturels, ainsi que de lieux de rencontres conviviaux et d'équipements de loisirs propres, agréables, il n'existe pas non plus pour les autochtones, ainsi que pour les touristes une programmation régulière d'événements culturels, à l'instar des festivals qui restent encore épisodiques. «La Tunisie est une destination hôtelière avant d'être touristique. Nos villes et nos villages manquent, en été comme en hiver, de programmation régulière d'événements d'animation susceptibles de susciter l'attention et l'intérêt des visiteurs. Même les festivals ne présentent que peu d'intérêt pour les visiteurs étrangers, puisque seulement 10% les fréquenteraient, a relevé le président de l'association. Leur programmation tardive ne permet pas de les promouvoir et de les commercialiser dans les délais. Le contenu de leur programme correspond rarement à nos spécificités locales et culturelles. A cela s'ajoutent les difficultés de transport nocturne et le manque de communication et d'information dans les hôtels. Même les festivals subventionnés par le ministère du Tourisme, tels celui de Douz et de Tabarka, connus pour leurs facettes éminemment touristiques, n'échappent pas aux mêmes défauts et aux mêmes critiques». Selon Mr Brahim, les spécificités locales et culturelles des villes, qui ont pour effet, d'attirer les touristes, doivent être mises en exergue à travers la réhabilitation d'artères et des quartiers de la Médina ancienne. Des quartiers anciens doivent, en effet, être revisités et restaurés en y réintroduisant un mode de vie et des pratiques traditionnelles, à l'image des pueblos espagnols. Ces quartiers doivent, ensuite, être intégrés dans un parcours touristique guidé, proposé par les agences de voyages. «Le mois de Ramadan se distingue par l'animation nocturne qui règne dans les centres urbains et les médinas, relève, par ailleurs, M. Brahim. Or, cette animation nocturne ne fait l'objet d'aucune exploitation touristique de la part des agences de voyages. Des sorties nocturnes pourraient être organisées pour les touristes, avec, au programme, un dîner typique de rupture de jeûn dans un restaurant traditionnel, une promenade à travers les souks, un spectacle au café chantant, un thé à la menthe au café de Sidi Bou Saïd, une séance de bain maure et un déjeuner s'hour dans les règles de l'art».
Une mise en valeur du patrimoine à travers le développement de projets privés, à l'instar de Dar Chraïet, du musée de Guellala, de Djerba explore, espace qui associe, à la fois, découverte du patrimoine et animation, constitue une piste intéressante à creuser pour drainer les touristes, à condition de respecter rigoureusement les cahiers des charges, et d'y trouver les conditions minimales d'accueil, d'information et d'animation, précise le président de l'association. «Il est vérifié qu'un emploi direct dans le patrimoine entraîne la création d'au moins trois emplois indirects dans les secteurs parallèles et voisins. L'animation du patrimoine contribue efficacement à la satisfaction de la clientèle touristique dans sa quête de loisirs extra-hôteliers», a-t-il souligné à ce propos, dans sa communication donnée, à l'occasion de la table ronde organisée à l'association sur le thème de : L'animation touristique et paratouristique».
En conclusion, de monotype, centré exclusivement sur la composante balnéaire, le secteur du tourisme doit s'orienter davantage vers la diversification des produits afin d'attirer une clientèle haut de gamme et améliorer, ainsi, les performances économiques du secteur. L'animation doit surtout en devenir une composante essentielle et faire l'objet de toute une politique à l'intérieur et à l'extérieur des hôtels, favorisant l'immersion des touristes dans les traditions et coutumes locales et encourageant les dépenses extra-hôtelières. Il faudra pour cela associer les diplômés de l'enseignement supérieur qui pourront développer des projets de loisirs très intéressants, axés sur l'élaboration de programmes d'animation pour les hôtels et la mise en valeur du patrimoine local dans les zones extra-hôtelières.


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