L'animation correspond à un art de vivre où l'on cherche davantage à être en harmonie avec son environnement avec soi même. Elle apparaît nécessaire pour nos stations touristiques pour plusieurs raisons. Il s'agit d'abord, pour les touristes, de trouver sur un lieu de visite ou de séjour une activité à suivre ou à laquelle participer, afin de passer « un bon moment ». La concurrence est telle, aujourd'hui, que les destinations qui n'offriraient pas d'activités ludiques, festives, culturelles ou sportives, par exemple, seraient négligées par les touristes au profit de destinations mieux organisées. Qu'en est-il de nos stations ? L'animation est jugée trop timide dans nos zones touristiques notamment où le touriste n'a pas beaucoup de choix pour se défouler et passer de moments agréables en dehors de l'hôtel. On construit des palaces mais le paratouristique ne suit pas. « C'est calme l'hiver ici à Hammamet » nous dit Catherine, une jeune belge. Durant la semaine, on ne trouve pas où aller à part quelques restaurants à la carte. Une ou deux boites avec toujours les mêmes DJs. Pas d'ambiance particulière. » Michel de Lyon nous a fait remarquer « Il n'y a pas beaucoup de coins pour s'amuser à part le week end où on va à la boite du coin pour s'éclater. Il est vrai que les touristes préfèrent rester à l'hôtel. Mais qu'est ce qu'on leur offre comme animation ? Du tapage et rien d'autres si bien que certains animateurs dérangent et font fuir le client qui préfère rester dans sa chambre. Il est vrai que certains hôteliers ne font rien pour animer leurs unités. Ils n'ont pas une culture d'animation. Le touriste a plus que jamais besoin de se distraire et de vivre de moments de joie et d'éclatement. Chose qu'il ne trouve pas dans les hôtels qui s'évertuent souvent à remplir les moments libres des touristes par des soirées cabarets identiques dans tous nos hôtels. » Mondher directeur d'un espace de loisirs estime que « s'il n'y a pas d'animation au centre ville, c'est parce que l'hôtelier retient le client chez lui. Peu de touristes sortent la nuit et je pense que L'all inclusive a tué l'animation puisque le touriste est pris en charge totalement depuis son arrivé à l'aéroport jusqu'à son lit. Cette formule risque encore de porter préjudice à l'animation de la ville. Ce qui fait les espaces de loisirs sont quasi vides durant toute la semaine et on doit attendre le week end pour travailler surtout avec l'arrivée des tunisiens qui sont de bons vivants et qui nous permettent de respirer peu » Fidéliser les touristes et attirer de nouveaux par des animations originales! L'enjeu pour nos stations est non seulement de fidéliser des touristes déjà conquis, mais encore d'en attirer de nouveaux, par des animations originales. La finalité est alors économique, et elle vise à accroître qualitativement et quantitativement la fréquentation touristique. Et là comme nous le précise Ahmed, un agent de voyage ajoute « On doit séparer l'hébergement, la restauration et l'animation. Or à Sousse où à Hammamet, l'hôtelier accapare tout. On doit suivre l'Espagne où les hôtels sont faits uniquement pour l'hébergement. Ce qui fait la nuit, les gens sortent pour manger, danser et faire du shopping. Cela anime la ville et fait travailler les commerces. Si nos stations sont noires de monde l'été, elles sont au contraire peu animées l'hiver et là on doit trouver des formules pour faire bouger le client. Nous disposons de bons espaces de loisirs, des restos à la carte, des night clubs. Mais ils manquent de clients et cela influe sur nos chiffres d'affaires car maintenir un resto ou une boite vide l'hiver, c'est dépenser beaucoup d'argent sans faire entrer. Il est vrai que plusieurs obstacles freinent cette animation. D'abord, le contexte de crise économique, qui ne dispose guère à la mise en place de projets festifs et bien souvent coûteux. L'absence d'associations d'animation touristique locale ou régionale est souvent une entrave pour faire bouger une station ou organiser des événements. Il est vrai que toute animation doit, à terme, trouver ses propres ressources, ce qui pose la question de la participation des touristes. Jusqu'à quel point une animation peut-elle être déficitaire ? Une animation ne se suffit plus à elle seule. Elle nourrit l'image et la notoriété d'une station. Elle a certes des retombées directes, par l'accroissement de la fréquentation. Les animations, qui réussissent, font vendre la station et attirer plus de clients.