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le maillon faible (III et fin)
Animation touristique et paratouristique :
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 08 - 2011


Par Wahid Ibrahim
Animation et patrimoine :
des ressources en voie de fossilisation
Les touristes avides de découvertes culturelles sont amateurs de musées, de sites archéologiques et de centres urbains historiques. Toutefois, ils aimeraient y trouver des conditions minimales d'accueil, de mise en valeur et d'animation .Des sites non aménagés et insuffisamment signalés ne sont pas de nature à attirer un grand nombre de visiteurs et à jouer un rôle plus évident dans la dynamique économique nationale et régionale. D'autant plus qu'il est vérifié qu'un emploi direct dans le patrimoine entraîne la création d'au moins trois emplois indirects dans des secteurs parallèles ou voisins. L'animation du patrimoine utilisant les techniques et les technologies les plus évoluées est de nature à contribuer efficacement à la satisfaction de la clientèle touristique dans sa quête de loisirs extra-hôteliers .Qui plus est, un patrimoine jalousement gardé, sous le prétexte facile qu'il fait encore l'objet de recherches académiques, est un patrimoine exposé à la fossilisation de l'oubli et, faute d'entretien, à une dégradation souvent irrémédiable.
L'ouverture des espaces historiques et archéologiques, moyennant cahiers de charge, à la gestion privée et aux microprojets d'animation, constitue une piste intéressante à explorer. Les initiatives prises par certains promoteurs culturellement éclairés administrent la preuve qu'il est possible de générer une fréquentation et des recettes autrement plus importantes (ex : Dar Chraïet à Tozeur, Djerba Explorer à Midoun, Musée de Guellala à Guellala, l'Acropolium à Carthage).
Par ailleurs ,et dans le même ordre d'idées ,on assiste dans certaines destinations ayant pris une certaine avance dans le domaine de l'animation culturelle, à l'émergence de nouveaux métiers tels que «les Animateurs du Patrimoine».Ces animateurs d'un type nouveau ont pour mission de collaborer avec les autorités culturelles et touristiques et les collectivités locales en vue de mener diverses actions telles que le ravalement et l'entretien des façades, la mise sous terre des câbles qui défigurent les monuments et les quartiers anciens, le contrôle des panneaux publicitaires et de la signalétique, la création de zones piétonnes, l'organisation de fêtes et de jeux traditionnels, la promotion de la gastronomie traditionnelle, l'illumination et le fleurissement des monuments et des quartiers et l'information du public.
Animation et diversification
des produits : on est encore
loin du compte
Le tourisme tunisien, monotype par excellence, exploitant presqu'exclusivement les atouts naturels du climat et de la plage, continue, malgré l'option officiellement prise de le diversifier, à reposer, à raison de plus de 95% sur la composante balnéaire. L'augmentation de la capacité en hôtels 4 et 5 étoiles, le souci de désaisonnaliser la fréquentation, d'attirer une clientèle haut de gamme et d'améliorer les performances économiques du secteur ont été les raisons démagogiquement ressassées de la nouvelle stratégie de diversification des produits. Toutefois ,il ya lieu de relever que ces produits qu'on s'entête encore à qualifier encore de nouveaux, n'ont pas atteint les seuils de masse critique et de qualité requise pour constituer véritablement un appel susceptible d'introduire des changements significatifs et modifier structurellement la commercialisation de la destination : seulement une dizaine de parcours de golf, des centres thalasso de qualité inégale tentés par la banalisation et le bradage, un tourisme saharien encore trop dépendant du balnéaire, un tourisme de congrès qui manque de palais dignes de ce nom, un tourisme culturel qui hésite à trouver ses marques, un tourisme médical et thermal qui ne sait pas à quelle tutelle s'accrocher, un écotourisme dont on parle beaucoup et qu'on ne voit pas encore émerger.
Cet état des choses fait que ces amorces de nouveaux produits jouent en quelque sorte le rôle de faire- valoir du produit balnéaire dominant et ne sont que des prétextes de « packaging commercial » pour vendre, en fait, la même marchandise et pour améliorer l'occupation de l'hôtellerie côtière. L'option de diversifier la palette des produits reste cependant nécessaire car, elle seule permet de faire atteindre au tourisme tunisien sa maturité aussi bien quantitative que qualitative et d'apporter une solution radicale aux problèmes économiques et sociaux de la saisonnalité.
L'animation dans les hôtels : peut et doit mieux faire.
Compte tenu du caractère dominant de l'offre balnéaire, de la configuration actuelle du zoning hôtelier et de l'indigence de l'animation extra-hôtelière touristique, la majorité de la clientèle ,faute de choix, accorde à l'espace hôtelier une importance primordiale pour la satisfaction de ses attentes ludiques. Au-delà des prestations basiques d'hébergement et de restauration, le client exige de l'hôtelier qu'il meuble son temps libre par diverses activités d'animation sportive et récréative .Or, à l'exception de certains Clubs de Vacances internationalement reconnus qui ont fait de l'animation une composante essentielle de leurs offres vacancières, force est de constater que la majorité des hôtels n'accordent pas à ce volet l'attention et les moyens qu'il mérite. Les rares initiatives se caractérisent par la naïveté, l'approximation et l'improvisation.
L'animateur d'hôtel, quand il y en a un, est un recruté occasionnel sans formation précise, ne maîtrisant que rarement les langues étrangères et n'ayant aucune notion de psychologie ou de dynamique de groupe. Sa seule arme est le plus souvent une sono puissante qu'il trimbale de la plage à la piscine et de la piscine au hall de l'hôtel pour débiter des plaisanteries éculées et parfois vulgaires, imposer la musique qui sied à sa propre personne et faire trembler les murs et les vitres de flots de décibels saturés et insupportables. Quant aux soirées, elles s'apparentent à des exercices de déguisement et de gesticulation se terminant «en apothéose» par la danse du canard. Le comble de la créativité et de l'imagination leur fait organiser une «Soirée Tunisienne» (en Tunisie !) au cours de laquelle on sert un couscous «royal ?» qui ne correspond à aucune recette connue et où on exhibe une troupe folklorique chamarrée qui, à force de zokra et de percussion agressive, réussit à malmener les tympans des présents au point de les obliger à aller se réfugier dans leurs chambres. Les animateurs d'hôtels les plus inspirés clôturent leur soirée par un charmeur de serpents à la barbe longue et à la Jebba courte qui s'évertue à exciter des reptiles manifestement trop fatigués ou en début d'hibernation.
Les activités d'animation dirigées vers les enfants dont le nombre est significatif vu le caractère familial des vacances estivales, sont, elles aussi, le plus souvent improvisées et rudimentaires.
Quant à l'animation sportive terrestre et nautique, elle souffre d'un manque flagrant d'équipements et de matériel et de l'excès de zèle commercial de concessionnaires nautiques saisonniers pressés de récupérer leurs mises avant la fin de la manne estivale.
De même, et en dépit des attentes des clients, on n'assiste à aucune programmation de cycles de représentations cinématographiques, théâtrales ou musicales de niveau, ni à des expositions d'arts plastiques ou de conférences sur la Tunisie. Les hôtels ne diffusent pas d'information sur les rares évènements et centres d'intérêt existant en dehors.
Conclusion 
Compte tenu des définitions et des champs d'application évoqués, on peut affirmer que :
- l'animation est une vision, une philosophie, un comportement, un état d'esprit, une formation, des investissements, des moyens et des techniques.
- une animation réussie doit être assumée dès les premières esquisses des plans d'aménagement de toute nouvelle zone urbaine et touristique qui doivent éviter la ghettoïsation et favoriser la transparence.
- une animation valable est celle qui s'adresse d'abord à la population locale et celle qui donne vie et âme aux espaces urbains, qu'ils soient anciens ou modernes.
- une animation valorisante est celle qui fait partager les atouts naturels, culturels et humains du pays d'accueil et initie le visiteur en vue de favoriser échanges et compréhensions mutuels. Ainsi, l'animateur peut se définir, à l'instar des guides, comme l'interface privilégiée entre le visiteur et le visité.
- une animation intégrée est celle qui favorise l'immersion des touristes dans le milieu naturel, le tissu social et la vie quotidienne de la population d'accueil.
- une animation rentable est celle qui incite à la dépense hôtelière et extra-hôtelière.
- une animation dynamique doit être participative et considérer la population ciblée comme une population d'acteurs et non de spectateurs consommateurs passifs.
- l'initiation à l'animation doit concerner tous les départements de gestion et de service d'un établissement.
- l'animateur professionnel est celui qui a bénéficié d'une formation conséquente, qui maîtrise les langues étrangères et les principes psychologiques de la dynamique de groupe.
- l'animation est un métier noble qui mérite respect et motivation de la part des employeurs.
- l'animation doit favoriser l'émergence d'une nouvelle génération de promoteurs recrutés principalement parmi les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur.
- l'animation extra-hôtelière procède d'un choix de société qui vise à répandre la joie, la bonne humeur et l'esprit festif dans les espaces urbains, de jour comme de nuit et partout dans le pays.
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