La stratégie politique du Parti Démocratique Progressiste (PDP) a été dévoilée, mercredi 05 octobre 2011, lors du forum intitulé « Quel avenir pour le tourisme ? », organisé par Tourisme Info à Tunis. Meriem Mili, représentante du PDP, a précisé que le parti a opté pour un tourisme durable, levier du développement régional, créant de l'emploi et de la richesse, accessible aux Tunisiens, préservant et mettant en valeur notre patrimoine naturel et culturel : « Notre objectif consiste à consolider le tourisme balnéaire afin que la Tunisie puisse retrouver sa place dans le bassin méditerranéen dans ce domaine : rénovation des vieilles structures ; optimisation des parcelles de terrains pour la construction d'unités résidentielles et amélioration de la qualité du service. Nous essayons de favoriser l'ancrage des autres segments (golf, plaisance, congrès, thalassothérapie, tourisme de culture et de patrimoine, tourisme médical…) et conquérir de nouveaux marchés (Inde, Chine…) ;construire des identités régionales à travers la valorisation des patrimoines (sites archéologiques, médinas, sites naturels, historiques, culturels et événementiels, traditions culinaires), pour créer de nouvelles niches de clientèle à plus forte contribution et accroître les revenus du tourisme, réaliser des infrastructures touristiques et para-touristiques sur les sites de visite ; développer les réseaux de transport inter-régionaux et anticiper l'accroissement des segments du tourisme urbain, individuel, d'affaires, de loisirs et de santé, qui émergeront du fait de l'assainissement du climat des affaires ». Et Meriem d'ajouter : « Pour assainir la situation financière de l'hôtellerie balnéaire, notre plan d'action consiste à réduire l'endettement du secteur touristique par un abattement des créances classées (45% de 3,5 milliards de dinars). Un fonds d'investissement mixte sera créé, afin de permettre la restructuration de la dette des sociétés touristiques les plus fragilisées et de faciliter leur recapitalisation, leur rachat ou leur reconversion. Afin de préserver l'emploi, l'apurement de certaines créances classées pourra être négocié au cas par cas. Un plan comptable sera adopté pour les établissements hôteliers et touristiques, afin d'améliorer leur gestion. Coté aérien, nous appelons à ouvrir le transport aérien à la concurrence. L'accord « Open-Sky » avec l'Union européenne sera mis en vigueur, même s'il n'est pas réalisé à la date prévue (fin 2011). L'ouverture à la concurrence du transport aérien permettra à la fois de réduire la dépendance des hôteliers envers les tour-operators, de développer le tourisme individuel, et d'accroître la fréquence des courts séjours sur toute l'année. Il s'agit de développer des synergies entre les professionnels du tourisme et ceux du transport aérien, afin de consolider les routes aériennes existantes et permettre l'ouverture d'autres routes d'accès à de nouveaux marchés touristiques. Cette approche préservera les transporteurs nationaux, tout en laissant jouer les leviers de la concurrence. Le budget promotionnel du tourisme sera augmenté grâce à la contribution des opérateurs concernés par ce secteur, et ce à travers des redevances à adjoindre au Fonds de développement de la compétitivité du secteur touristique (FDCST). Dans le cadre de la politique de décentralisation et afin d'améliorer la gouvernance du secteur, des agences régionales du tourisme (ART) autonomes seront créées. Elles assureront la mise en valeur des patrimoines des régions, afin de renforcer leur attractivité. Elles contribueront au développement des réseaux de transport inter-régionaux, à la promotion du tourisme rural et culturel... Les partenariats public-privé seront encouragés. Les ART siégeront aux côtés des institutions étatiques et des organisations professionnelles au sein d'un conseil national consultatif du tourisme. Cette instance assurera le lien avec le terrain et constituera une force de proposition et d'aide à la décision ».