Plusieurs manifestants appartenant au courant islamiste se sont rassemblés, dimanche 25 mars, à la place 14 janvier à Tunis, pour dénoncer, la profanation du sacré. Les participants à cette manifestation, organisée à l'initiative du front tunisien des associations islamiques, ont demandé l'inscription de la charia comme principale source de la législation, dans la future constitution tunisienne. Ils ont brandi des drapeaux noirs et blancs et scandé des slogans appelant à appliquer la charia. Des prédicateurs ont condamné la profanation du saint coran et des mosquées : « Ces actes lâches visent à semer la discorde entre les Tunisiens ». Ils ont cependant appelé les jeunes partisans de la charia à ne pas céder à la violence'. Ce rassemblement a coïncidé avec une autre manifestation devant le Théâtre municipal sur le thème «le peuple veut du théâtre». Elle est organisée par un ensemble d'artistes, à l'initiative de l'Association tunisienne des diplômés des instituts de l'art dramatique. La manifestation a comporté des spectacles de musique et d'animation. Des slogans ont été scandés, appelant notamment à la liberté du théâtre et de la création. Pour séparer les manifestants, des éléments des unités de la sûreté ont procédé à l'éloignement des partisans de la charia du Théâtre municipal pour parer à toute éventualité de confrontation. Les unités de la sûreté ont également appelé les artistes à entrer au Théâtre municipal pour éviter une éventuelle escalade. Dans un communiqué publié par la suite, le ministère de l'Intérieur affirme qu'il a pris « un ensemble de mesures visant à garantir toutes les conditions de sécurité » à la manifestation 24H de Théâtre non-stop et à la marche de protestation dénonçant l'atteinte aux valeurs du sacré organisées dimanche à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis. Selon le communiqué, un groupe de personnes participant à la marche de protestation ont dévié de l'itinéraire de la marche qui mène de la place 14 janvier à la station TGM, pour se diriger vers le théâtre municipal et se rassembler en face de l'édifice de manière à perturber la manifestation théâtrale. Les forces de l'ordre ont formé un cordon de sécurité pour séparer les deux groupes et éviter les accrochages entre eux, précise-t-on de même source. Aucune violence n'a été enregistrée au cours des deux manifestations, souligne le ministère de l'Intérieur qui s'est dit disposé à « protéger la liberté d'expression et de créativité culturelle et artistique, à garantir toutes les conditions requises pour l'exercice des droits et des libertés et à faire face aux menaces dont ils font l'objet dans le respect de la loi ». Investir en Tunisie