La folle saga des prix des produits destinés à la consommation, continue, de plus belle, à vider toutes les poches, sitôt que ces dernières sont bien pleines. Malgré les efforts déployés, de jour en jour, par les autorités, il faut toujours débourser des sommes faramineuses pour qu'un citoyen lambda assure sa nourriture quotidienne, particulièrement en cette période caniculaire, de surcroit et de Ramadan. On ne sait plus où donner de la tête, tellement la bourse est devenue synonyme de vie. La bourse, ou la vie ?! Certainement, car nos commerçants en produits alimentaires, doivent se frotter les mains après un mois de jeûne, pourtant placé et comme le veut la religion musulmane, sous le signe de la piété et du partage. Diverses raisons ont amené à la flambée des prix. L'exportation illicite, tout d'abord, a le plus influé sur le marché local, selon les déclarations de responsables au ministère de tutelle. Il s'y ajoute la hausse illicite et l'anticonformisme aux lois en vigueur, quitte à « casser la gueule » aux contrôleurs économiques ! Cela a amené des foyers à la « ruine alimentaire. » Le pain et le fromage y sont devenus un luxe. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les prix des fromages locaux, pourtant, pour s'en rendre compte. Alors, bonjour la boite de fromage, à huit portions ! La « Chakchouka », d'un autre côté, demeure assurée. Touchons du bois. Les tomates, les piments et les oignons, sont en leur saison. L'appel lancé par le ministère du Commerce aux commerçants afin de baisser les prix de quelques denrées, a été refusé, tout simplement, par ces derniers. C'est du jamais vu en Tunisie et depuis l'indépendance ! Le même ministère a importé des viandes ovines et bovines, beaucoup moins chères que celles déjà affichées par nos chers revendeurs et a fixé des prix alléchants aux viandes locales. Rien ne fut réalisé, ou presque. La solution a été trouvée. Il s'agit d'ouvrir un point de vente sur l'Avenue Bourguiba, à la Galerie de l'Information, croyons-nous savoir, pour vendre du producteur, au consommateur. Les grands moyens seront toujours les bienvenus, quand il s'agit de défendre le consommateur. Les revendeurs « affamés » de bénéfices faciles pourront alors bouffer leurs doigts, en langage bien tunisien et voir que leur campagne, plutôt anti-consommateur, n'aura pas abouti. Les prix des produits « ramadanesques » ; comme le persil et autres légumes, la Malsouka, les œufs ; mais ces derniers ont été heureusement homologués cette année, les viandes, les fruits et l'eau minérale, montent en flèche. De Ramadan, il ne restera plus qu'une dizaine de jours et la course folle et marathonienne des prix s'arrêtera. Qui aura gagné ? Qui aura perdu ? Nos revendeurs auront gagné de l'argent, beaucoup d'argent, aux dépens des pauvres consommateurs et perdu la confiance de ces derniers ! Ramadan est-il alors le mois de la consommation à outrance, ou celui de l'abstinence ?