La troïka de l'opposition - Nidaa Tounes, Al Jomhouri et Al Massar - a appelé à la démission d'Ali Laarayedh, ministre de l'Intérieur. Lors d'une conférence de presse, tenue vendredi 19 octobre, ces partis ont examiné la situation sécuritaire à Tataouine. Issam Chebbi, membre du parti Al Jomhouri, a précisé que les trois partis au pouvoir (Ennahdha, CPR et Ettakatol) ont été au courant de la situation fragile du pays et notamment à Tataouine : « La Ligue de la protection de la Révolution a effectué une marche dans la ville et elle a annoncé, en utilisant des amplificateurs, qu'elle va agresser Lotfi Naguedh en personne. C'est un crime inacceptable ; l'agression a fait un mort et neuf blessés dont quatre dans un état grave ». M. Chebbi a ajouté, dans une déclaration accordée au journal Al Chourouk, que le ministère de l'Intérieur a réagi rapidement et a annoncé que le défunt est mort d'une crise cardiaque, avant même la parution du rapport du médecin légiste ! : « Pour toutes ces raisons et d'autres, et j'insiste que la liste est encore longue, nous appelons à la démission du ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, et son remplacement par une personnalité indépendante. Il faut garantir l'impartialité de l'appareil de sécurité et l'efficacité de son intervention dans la phase de transition restante, loin de toute surenchère politique ». Ahmed Brahim, du parti Al Massar, a précisé que le ministère de l'Intérieur était au courant des menaces qui ont été envoyées à Lotfi Naguedh : « Ils n'ont pas réagi. Ils sont restés les bras croisés sans bouger. Ils sont les premiers responsables de cet accident. Il est nécessaire et urgent de remplacer M. Laarayedh par une personnalité nationale neutre et apolitique. L'appel à la démission de M. Larayedh n'a pas de relation avec sa personne mais avec son échec dans le traitement de la situation sécuritaire en Tunisie ». Ridha Belhaj, porte-parole du parti Nidaa Tounes, a indiqué que si des mesures d'urgence ne sont pas prises, ce meurtre engendrera un tourbillon de violence dans le pays: « Cet établissement (le ministère de l'Intérieur) et son premier responsable nous ont déçus. Poussé par ma responsabilité en tant que patriote, et malgré mon respect à M. Laarayedh, je lui demande de démissionner ».