Il y avait grande foule, lundi matin 10 décembre 2012, de bien bonne heure au croisement de l'avenue Bourguiba et du boulevard Hassen Nouri, en plein centre-ville de Bizerte, à la place dite de l'horloge « El Moungala ». Une foule partagée entre les sentiments de commisération ( ?), la révolte (??) et le soulagement, voire le ravissement ( !) Une foule amassée devant un gros tas de gravats et de tôle, à l'endroit même où, hier, s'affairaient maçons et tôliers dans la construction de ce qui devait être un projet commercial entrepris en toute illégalité par un sieur sur un espace commun, en l'occurrence le trottoir, sur lequel le même bonhomme exploitait un restaurant et un kiosque à cassettes, toujours dans la plus totale illégalité et dans une attitude de défi aux citoyens et aux autorités municipales. Ces dernières n'ont pas manqué de lui faire remarquer l'illégalité de ses actes et de lui signifier le risque qu'il encourait. « La Révolution me permet de faire ce qui je crois être mon droit le plus absolu ! » clamait-il. Dans la nuit de dimanche à lundi, les engins de la municipalité étaient entrés en action, réduisant la bâtisse, d'une laideur repoussante, en un amas confus de pierres et de ferrailles. Une action d'éclat signée par la délégation spéciale, saluée par les uns, décriée par les autres. Mais elle donne au moins un indice, celui de la détermination des autorités municipales de sévir et d'appliquer la loi contre tout contrevenant. Et l'honnête citoyen attend des mesures similaires afin de nettoyer la ville de toutes ces difformités qui la défigurent.