A El Menzah 5, le propriétaire d'une villa qui fait l'angle avec le croisement entre l'Avenue d'Afrique et l'Avenue Ahmed Tlili a obtenu un permis de construire un garage, un seul, en plus de l'ouverture de parking qui existait. Il en a profité pour en construire cinq, oui, cinq, bien rangés l'un à côté de l'autre le long des deux avenues, et équipés pour servir de boutiques commerciales. Comme, la construction des quatre " bâtiments " s'est déroulée derrière le mur de l'enceinte, ils ne sont devenus visibles de l'extérieur qu'une fois prêts. Le jour où les maçons ont commencé à abattre le mur d'enceinte devenu superflu, les services municipaux ont fait leur devoir, et ils doivent en être remerciés : ils ont démoli des pans de murs des quatre bâtiments illégaux, et laissé intact la seule qui avait un permis. Entre-temps, ils ont édifié une balustrade en plaques de fer blanc ondulé pour isoler le chantier sur le trottoir, le temps que le propriétaire évacue les gravats et reconstruise le mur d'enceinte. Sauf que le propriétaire ne l'entend pas de cette oreille. Depuis la fin de l'été dernier et la situation est restée telle quelle. Les boutiques sont devenues le repaire d'un ivrogne cambrioleur. Les voisins, y compris les lycéens, qui avaient l'habitude d'emprunter le trottoir étaient obligés soit de faire de l'équilibre sur le petit bout de trottoir restant (20 à 40 centimètres) et risquer la chute, soit de marcher sur la chaussée réservée aux voitures, et de risquer de se faire écraser. Un retraité qui emprunte ce chemin quotidiennement, a trébuché une première fois et a prié la propriétaire de mettre fin à cette situation pour rendre le trottoir aux concitoyens. Réponse de la dame : "Je ne changerai rien, et si vous voulez que ça change, signez une pétition de solidarité avec moi pour faire pression sur la municipalité". Lundi matin, ce qu'il craignait depuis des mois est arrivé : sur le petit bout de trottoir cabossé, il a fait une chute et n'a pu se relever qu'avec l'aide des passants, avec le genou gauche blessé, une contusion au bras gauche, et une grande peur. Il a sonné chez la propriétaire pour la prendre à témoin du résultat de son refus de rendre le trottoir aux citoyens. Mal lui en prit : elle lui a claqué la porte au nez.