La production publicitaire est une industrie stratégique, mais en Tunisie, elle est devenue plus compliquée après la Révolution. Dans notre pays, le marché publicitaire n'est pas développé. Le marché va mal à bien des égards. Il est aujourd'hui en dessous des standards internationaux. C'est le principal constat qu'on a pu tirer des chiffres présentés le 26 janvier par Hassen Zargouni, fondateur et directeur de Sigma, à l'occasion de l'Open Sigma 2013. Les chiffres montrent la fragilité de ce marché, mais ils confirment, par ailleurs, le changement dans le paysage médiatique en Tunisie. Les chiffres publiés sont, certes, d'une utilité importante pour les annonceurs, les agences de communication, les chaines TV, les radios, la presse écrite… Les chiffres de Sigma ont toujours incité les acteurs de la scène médiatique à agir comme révélateurs. Toutefois, les signes de dysfonctionnement du marché de la publicité ne sont pas encore clairs. C'est la totale opacité, rien que ça ! En Tunisie, l'investissement publicitaire global 2012 s'est élevé à 183,3 millions de dinars (HT), soit 5,3% de celui enregistré dans la région de l'Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte) qui a accaparé un montant 3476 ,3 millions de dinars. Le marché de la publicité en Tunisie est le plus faible de la région. Un autre indicateur qui explique l'angoisse des professionnels : l'investissement publicitaire par tête d'habitant en Tunisie n'a pas dépassé 0,3% alors qu'il est à 0,8% au Maroc. Pour dépasser ces lacunes, il est indispensable de mettre en place un cadre légal. Il est temps de réfléchir à la création d'une instance pour la supervision, car ce manque ne cesse d'approfondir le problème de la publicité en Tunisie. En outre, il faut lutter contre la concurrence acharnée (le nombre des médias doit correspondre à la taille. Le contrôle devient aujourd'hui une condition obligatoire pour garder l'équilibre dans le marché publicitaire). Sur un autre plan, les entreprises tunisiennes ne maitrisent pas bien les outils de la communication aussi bien externe qu'interne. C'est le maillon faible des entreprises.