Le limogeage du mufti de la République, Othmen Batiikh, samedi 06 juillet, et son remplacement par Hamda Saïed, connu par son allégeance aussi bien au Rassemblement constitutionnel démocratique, RCD, et qu'à Ennahdha, auraient été décidés pour des considérations obscures. Dans une déclaration accordée lundi 8 juillet 2013 au quotidien Al Chourouk, Othman Battikh a affirmé que ses déclarations, en ce qui concerne l'affaire du Djihad en Syrie, pourraient être derrière son limogeage. Connu pour son indépendance, l'ex-mufti de la République a refusé, à plusieurs reprises, de rouler pour un parti au pouvoir. Le cheikh Battikh avait affirmé, en avril dernier, que la guerre en Syrie ne concerne pas directement les Tunisiens : « Le Djihad des Tunisiens en Syrie nous cause beaucoup d'embarras, à nous et à nos frères syriens. Hier, les jeunes émigraient clandestinement vers l'Italie, aujourd'hui, ils ont changé de destination et, moyennant finances, ils se dirigent vers la Syrie ». Et d'ajouter, marquant sa différence vis-à-vis des dirigeants islamistes: « Je tiens aussi à préciser que ceux qui font des fatwas, pratique étrangère à nos traditions, arrivent aujourd'hui, malheureusement, à influencer les familles et à faire envoyer leurs enfants au jihad. Les affaires syriennes sont du seul ressort des Syriens ». Le syndicat des imams indique dans un communiqué rendu public que M. Battikh n'est pas du goût du parti au pouvoir et a toujours critiqué l'envoi de jeunes tunisiens au djihad en Syrie. Le secrétaire général du syndicat des imams, Fadhel Achour, a précisé que les desseins de Nourredine Khademi commençaient à s'esquisser lorsqu'il a annoncé son intention de mettre en place une maison du prêche dans chaque gouvernorat du pays. Il a, en outre, souligné que l'imam de la mosquée de la Zitouna, Mokhtar Abidi, est mouillé lui aussi dans le limogeage du Mufti dans une tentative de se rapprocher du mouvement Ennahdha.