Le « World Citizenship Report 2025 » classe la Tunisie à la 103e place sur 157 pays, avec un score de 49,6 sur 100. Publié par « CS Global Partners », ce rapport évalue la valeur globale de la citoyenneté selon des critères dépassant la seule mobilité internationale, en s'intéressant notamment aux préférences des citoyens fortunés. Dans un monde de plus en plus globalisé, la notion de citoyenneté ne se limite plus au passeport ou aux frontières. Elle s'évalue désormais à l'aune de la sécurité, de la qualité de vie, des opportunités économiques, de la liberté financière et de la mobilité internationale. C'est sur cette base que le cabinet « CS Global Partners », spécialisé dans les questions de citoyenneté et de migration d'investissement, publie chaque année son « World Citizenship Report » (WCR). Dans l'édition 2025, la Tunisie occupe la 103e position sur 157 pays analysés, avec un score de 49,6 sur 100. Le rapport, qui en est à sa quatrième édition, propose une approche différente des traditionnels classements de passeports. Il s'adresse principalement aux citoyens du monde à haut revenu, qui envisagent une citoyenneté secondaire non pas uniquement pour voyager plus librement, mais aussi pour s'assurer de meilleures conditions de vie et de sécurité pour eux-mêmes et leurs familles. Un classement aux critères élargis Contrairement aux indices classiques comme le Henley Passport Index, le « WCR » prend en compte cinq dimensions clés à savoir ; la sécurité et sûreté, la qualité de vie, les opportunités économiques individuelles, la mobilité mondiale, la liberté financière. C'est cette combinaison de facteurs qui permet d'établir un indice composite de la valeur de la citoyenneté dans chaque pays. Les pays les mieux classés en 2025 sont la Suisse (85), le Danemark (84,2) et l'Australie (83,2) — tous reconnus pour la stabilité politique, la qualité de vie élevée et l'environnement économique favorable. Le Maghreb dans la moyenne basse Au niveau régional, c'est le Maroc qui arrive en tête en Afrique du Nord, avec un score de 50,5, le positionnant au 100e rang mondial. La Tunisie le suit de près (103e), devant l'Algérie (105e, score : 49,2) et l'Egypte (106e, score : 48,9). Des écarts minimes, mais qui traduisent une perception globalement homogène de la région maghrébine, souvent affectée par des défis similaires : croissance modérée, instabilité régionale et complexité administrative. À l'échelle continentale, la Tunisie se positionne à la 11e place parmi les pays africains, ce qui témoigne d'une position intermédiaire mais qui reste en retrait par rapport à ses ambitions économiques et diplomatiques. Un signal à prendre au sérieux Bien que s'adressant à une cible spécifique — les individus en capacité d'opter pour une double citoyenneté — le « World Citizenship Report » constitue un baromètre révélateur de l'image d'un pays à l'international. Pour la Tunisie, il souligne les efforts encore nécessaires en matière d'amélioration du climat des affaires, de stabilité juridique, de perception de la sécurité et d'ouverture sur le monde. Dans un contexte international où la concurrence pour attirer les talents et les capitaux s'intensifie, la citoyenneté devient un actif stratégique. Et comme le montre ce rapport, elle se mesure aussi à la capacité d'un pays à offrir confiance, perspectives et liberté à ses citoyens — actuels ou potentiels.