Dans une interview accordée au journal algérien de langue française El Watan, le politologue, Hamadi Redissi s'est prononcé sur les événements ayant succédé au meurtre de Mohamed Brahmi. Il soutient que le départ d'Ennahdha des commandes du pays est une condition nécessaire pour la reprise du processus de transition. M. Redissi met en évidence la responsabilité d'Ennahdha dans les assassinats politiques qui ont été perpétrés ces derniers mois. Une responsabilité évidente, dit-il, eu égard au rôle dévolu au gouvernement d'assurer la sécurité des citoyens. Le spécialiste des mouvements islamistes a souligné les défaillances sécuritaires du gouvernement issu de la majorité notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de protection des personnalités politiques. M. Redissi rappelle également l'incapacité d'Ennahdha à « fédérer » et dissuader les assassins de commettre leur forfait. « Il est clair, déclare-t-il, que les assassins disposent d'une liste et d'une logique que le gouvernement, responsable de la sécurité nationale, n'est pas parvenu à désamorcer, d'où la preuve évidente de l'incapacité de ce gouvernement ». Parlant des alternatives, il préconise une mise à l'écart immédiate du gouvernement de la troïka et à le remplacer par un gouvernement de salut national, la mise en place d'une commission d'experts pour la finalisation de la Constitution. Rien que l'opposition n'ait déjà annoncé, mais le politologue souligne qu'il est un leurre que de croire à une élection en décembre comme le prétendent les dirigeants de la Troïka. M. Redissi n'en exige pas moins d'Ennahdha qu'elle prenne un petit recul et laisse des experts finaliser cette phase de transition. C'est l'unique issue, déclare-t-il, pour éviter la guerre civile. Il rappelle, à l'occasion, toutes les options choisies par Ennahdha et qui ont été, jusqu'ici, vouées à l'échec. M. BELLAKHAL