Trois ans après la Révolution du 14 janvier, la mode « commerce Halal ou commerce islamique » a commencé à avoir le vent en poupe en Tunisie. Un restaurant à caractère islamique vient d'ouvrir ses portes dans la ville de Sousse. Ce restaurant est réservé exclusivement aux hommes barbus et aux femmes attifées du voile intégral. Certes, pas question que les femmes et les hommes se mêlent. La séparation est à sa plus belle illustration puisqu'un paravent opaque isole les clients des clientes. Après le restaurant de Sousse, l'île de Djerba, haut lieu du tourisme balnéaire, se dote, elle aussi, d'espaces islamiquement corrects et ouvre le premier hôtel «halal» à Sidi Mahrez, dans l'île de Lotophages. A l'accueil, des hôtesses voilées. L'établissement peut accueillir des non-musulmans mais les résidents n'ont pas droit à l'alcool. Ils peuvent se baigner torse nu et en bikini. L'établissement n'impose aucune discipline vestimentaire aux touristes, mais ils doivent accepter de se baigner avec des femmes en niqab. En effet, les partisans du « commerce islamique » ont multiplié les initiatives et les plans marketing en Tunisie. On enregistre, aujourd'hui, l'existence de 17 espaces commerciaux « conforment à la Charia ». Sept parmi eux se trouvent dans la capitale et les autres dans toutes les régions du pays. Notre confrère Akher Khabar rapporte, dans son édition du mardi 24 décembre 2013, que ces espaces sont en train de vendre des produits portant le nom « Hemani », une marque de Pakistan, spécialisée dans les produits de l'univers Arabo-Musulman et oriental. La marque propose un large choix de produits issus de la culture musulmane et orientale. Selon la même source, ces magasins sont en train de diffuser pas moins de 16 publications dans divers sujets liés aux appels à des fatwas. Le ministère du Tourisme est-il, au moins, au courant ? Le « halal », qui gagne du terrain partout en Tunisie, pourra-t-il au moins booster le tourisme ? Cette habitude risque de s'installer doucement à l'insu de l'ONTT et le ministère a du boulot sur la planche s'il ne veut pas voir le secteur gangrené par de nouvelles pratiques qui risquent de lui nuire.