Après avoir parcouru les grands pôles touristiques du pays dans une tentative mitigée de remettre le secteur sur les rails et de relancer une saison touristique que d'aucuns jugent compromise avant que d'être entamée, Amel Karboul, ministre du Tourisme, a porté son attention sur la région de Bizerte. Une région que tout le monde s'accorde à lui reconnaître des « atouts naturels incomparables », mais où le tourisme, sous toutes ses formes, persiste à rester au ras des pâquerettes. Elle a été accueillie par les quelques professionnels du secteur, de ceux qui demeurent confiants en la vocation touristique de cette région bizertine, l'une des plus belles du pays. Il y avait, comme de bien entendu, des représentants de la société civile, des investisseurs potentiels à cette rencontre dont on a dit que c'était une séance de travail « destinée à présenter, examiner et débattre des problèmes du secteur ». Vaste programme, en fait, car outre les questions inhérentes au secteur en général, la région de Bizerte présente des aspects spécifiques invariablement occultées par le département de tutelle, car considérée précisément comme une région touristique de seconde zone. C'est pourquoi, une requête pressante a été présentée à la ministre pour activer la décision politique de « faire accéder la région au statut de destination internationale ». Un certain nombre de conditions est bien sûr à définir, analyser et mettre en application. Pour les acteurs du secteur, une telle promotion passe nécessairement par la résolution des problèmes dont l'endettement des professionnels demeure la demande récurrente. Mais également par plusieurs projets à réaliser ou à soutenir par le département de tutelle : encouragement de la plaisance comme créneau spécifique prometteur, réalisation d'un port de croisière,…et des propositions qui parfois frisent la fantaisie, voire l'irréalisme. La décentralisation des décisions est également une demande « urgente » qui doit consacrer «la souveraineté de la région dans la conception de sa stratégie touristique » que l'on ne craint pas de qualifier de « politique touristique alternative ». Certes, la région connaît quelques problèmes fonciers bloquant l'achèvement de projets d'envergure ou de petits projets. L'on a assuré, à ce propos, que ces problèmes minimes sont en cours de traitement dans les bureaux de l'administration centrale. Le cas de la zone touristique de Sidi Salem, projet d'aménagement en souffrance depuis des années pour d'obscures raisons « d'aménagement urbain », a été soulevé sans que l'on ait daigné y apporter une réponse convaincante. Dans son allocution, la ministre a appelé « à la conjugaison des efforts de toutes les parties afin de valoriser les immenses atouts que recèle la région de Bizerte et de se départir de la mentalité revendicatrice et d'assisté ». La ministre avait auparavant rendu visite au Vieux Port où elle s'est fait une idée sur « la situation environnementale alarmante de ce site hautement historique » puis au chantier de la marina de Bizerte où elle a mis en exergue « les énormes avantages que ce projet promet aux multiples niveaux de l'emploi, de l'animation socioéconomique, de la promotion du secteur de la plaisance. » La ministre n'a pas manqué de ménager la chèvre et le chou en appelant à « concilier les aspects du développementiels et environnementaux du projet de la marina. » Une visite de la première responsable du secteur dans une région qui a constamment exprimé ses velléités de passer à un palier supérieur en valorisant ses énormes potentialités. Mais une visite qui a paru davantage protocolaire, qui a servi à faire le constat d'un secteur en continuel marasme et qui a soulevé davantage de questions que d'y avoir répondu. Pour Bizerte et sa région, la promotion du tourisme, sous quelque forme que ce soit, n'est sûrement pas pour demain. M. BELLAKHAL
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