Mme. Sonia Charfi, représente la Tunisie au stand de la femme agricultrice, à la 10ème édition du salon international de l'agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP). Cette tuniso-française dirige le laboratoire des Pharaons qui commercialise l'huile Al-Shifa. Elle raconte l'histoire de l'huile d'olive vieillie de 20 ans par un procédé moderne, qu'elle exporte mixée avec diverses huiles essentielles vers l'Arabie Saoudite, la France et le Canada. Dans l'Egypte antique, a-t-elle indiqué, les huiles végétales étaient exposées en plein soleil, dans des amphores pendant 20 à 40 ans. Avec le temps, les molécules des huiles ainsi exposées au soleil et à l'air frais, fixaient l'oxygène et s'en saturaient. Les pharaons les utilisaient pour leurs vertus thérapeutiques et pour leurs multiples bienfaits, découlant, précisément, de leurs propriétés de libérer progressivement l'oxygène. En effet, les effets calmants et régénérateurs de cette huile proviennent de cette sursaturation d'oxygène. Elle parle avec passion du mélange des bienfaits des constituants vitaminiques naturels de l'huile d'olive et du précieux apport des huiles essentielles. Mme Charfi cite en exemple la Bergamote, qui favorise la circulation sanguine, l'Eucalyptus, utilisé contre les rhumatismes et les douleurs articulaires, le romarin, un bon antirhumatismal, l'huile de fleur d'oranger pour la sécheresse cutanée. Ces huiles ont, aussi, des vertus anti-stress. Le procédé de vieillissement accéléré de l'huile d'olive a été redécouvert par un chercheur de l'institut pasteur (FRANCE). Initialement importée, l'huile d'olive vieillie est aujourd'hui fabriquée dans le laboratoire en Tunisie, précise t-elle. Ce laboratoire a été promu par Mme Charfi, en complément d'un projet lancé par son mari, exportateur de coquillages et fruits de mer. L'idée de commercialiser cette huile est née, se rappelle la promotrice du projet, de la découverte de la situation vécue par les femmes chargées de cueillir les coquillages essentiellement à Sfax. Ces dernières devaient entrer en mer, en plein mois de décembre, avec de l'eau jusqu'aux aisselles, sans le moindre équipement pour récolter ces fruits de mer. Elle les a fait bénéficier outre de tenues de plongée, de cette huile, tout en les chargeant de la vendre dans leur région. S'agissant de l'activité d'exportation des fruits de mer touchée par la crise économique, cette femme d'affaire a fait preuve de réactivité. Elle a eu l'idée de transformer les produits de mer et d'exporter par exemple, des marinades de fruits de mer et des anchois salées -inspirés de recettes de sa belle-mère italienne- ce qui lui a ouvert de nouvelles opportunités, essentiellement, sur le marché espagnol. Diplômé de marketing de Montpellier, Mme Charfi a lancé le laboratoire de l'huile des Pharaons en 1992, en vue de reproduire avec des procédés modernes l'huile ancestrale hyperoxygénée dont l'efficacité est avérée. En Tunisie, ces huiles sont commercialisées au niveau des centres de thalassothérapie et des spas. Aujourd'hui, des médicaments sont fabriqués en France à base d'huile d'olive vieillie, c'est dire les créneaux qu'offrent ce procédé, a-t-elle conclu.