• Tendance Le début de l'année continue d'être, extrêmement, favorable pour la place de Tunis, qui ne cesse, quotidiennement, de battre ses records. La tendance haussière est confortée, au cours de cette semaine, par la cascade des chiffres relatifs au quatrième trimestre de l'année 2009. Ces indicateurs sont globalement en ligne avec nos attentes, et renforcent, ainsi, notre optimisme sur les actifs risqués. Nous tablons toujours, sur une croissance des bénéfices 2009/2008 proche des 50%, contre 25% un an auparavant. Les investisseurs ne se sont pas faits prier, et se sont acharnés sur les valeurs affichant les meilleurs indicateurs. D'ailleurs, le TUNINDEX, durant les cinq dernières séances, a bondi de 1,79% à 4594,75 points, touchant, encore une fois son plus haut historique. Le compartiment bancaire, reste la locomotive de la Bourse de Tunis, en affichant une progression hebdomadaire de 2,09%. L'UIB, ayant publié des chiffres positifs, une croissance du PNB de 15,3% à 104,408 MDT, a grappillé 4,93% à 20,020 DT. Amen Bank, qui a tiré profit de la publication de chiffres solides, a pris 6,62% à 58,000 DT. Attijari Bank, qui a annoncé un PNB en progression à deux chiffres (15,7% à 148,857 MDT), a été, paradoxalement, pénalisée et a abandonné 0,09% à 22,480 DT. A l'exception de la BH (‐1,04% à 28,500 DT), qui a déçu le marché, avec un PNB en recul de 1,6% à 184,049 MDT, les chiffres des banques publiques sont encourageants. La STB, a annoncé un PNB en croissance de 9,7% à 241,430 MDT, et la BNA a enregistré un PNB en hausse de 9,9% à 239,412 MDT. D'ailleurs, les investisseurs ont apprécié leurs prestations et leurs cours ont grimpé respectivement de 7 69% à 17 220 DT et 4 69% à 13 400 DT. L'UBCI, l'autre déception du compartiment bancaire, a publié un PNB en repli de 0,6% à 92,553 MDT. Elle n'a, néanmoins, pas été punie par les opérateurs, mais au contraire remerciée, et a vu son cours s'apprécier de 6,67% à 56,000 DT. Le secteur du crédit‐bail poursuit sa tendance haussière, et les chiffres publiés par les principaux acteurs tunisiens sont très favorables. El Wifack Leasing, qui a enregistré un PNL en croissance de 39,1% à 5,561 MDT, a été fortement saluée, par le marché. Le titre, a augmenté de 11,82% à 14,950 DT, dépassant son plus haut historique depuis son introduction en Bourse en 2006. Les valeurs industrielles exportatrices, qui suscitaient le plus de craintes sur leurs réalisations, au regard d'une forte exposition aux cycles économiques et au ralentissement de la demande internationale, ont, finalement, tiré leur épingle du jeu. En ligne avec les attentes, TPR, a dévoilé un chiffre d'affaires en baisse de 5,9% à 69,385 MDT, et a pris en bourse 4,73% à 6,420 DT. En revanche, ASSAD, qui a annoncé un chiffre d'affaires individuel, en légère hausse de 0,7% à 51,423 MDT, a été sanctionnée en Bourse et a essuyé une perte de 3,13% à 12,500 DT. Néanmoins, nous restons confiants sur les réalisations consolidées de l'équipementier, qui intègrent les chiffres de sa filiale algérienne, son véritable moteur de croissance. La palme d'or de la semaine revient à la SOTETEL, qui a gagné 12,19% à 19,510 DT. Les opérateurs jouent la recovery du spécialiste des réseaux de télécommunication. Les chiffres annuels dévoilés par la SOTETEL font état d'un redressement de l'activité, et ce malgré un chiffre d'affaires en régression de 17,5% à 31,614 MDT. Le plan de réduction des coûts mis sur pied par le management, a permis de réduire le point mort de la société. L'EBITDA retourne dans le vert, à 1,939 MDT vs ‐2,708 MDT en 2008. Toutefois, nous restons prudents sur SOTETEL et nous pensons qu'à l'état actuel, les niveaux de rentabilité attendus par la direction de la société, sont, à nos yeux, insuffisants pour justifier un retour au titre. En dépit d'indicateurs largement positifs (un CA en hausse de 23,3% à 50,981 MDT), ADWYA a été ignorée par les investisseurs et a évolué seulement de +0,48% à 8,400 MDT. • Actualités de la semaine Indicateurs macroéconomique Le premier conseil des ministres post‐remaniement, réuni le 22 janvier 2010, à Carthage, a confirmé que la croissance du PIB de la Tunisie a été de 3,1% en 2009. Ce qui a permis la réalisation d'un revenu par tête d'habitant de 5,119 dinars Nomination du nouveau président du CMF Le 19‐01‐2009, Mr Mohamed Férid El Kobbi, a été nommé nouveau président du Conseil du Marché Financier. Mr El Kobbi était, jusqu'à sa récente nomination, à la Banque Centrale de Tunisie et, auparavant, au CMF. • Valeurs à suivre Sans grande surprise, la BIAT a dévoilé ses chiffres annuels 2009. La première banque commerciale du pays a publié un PNB en hausse de 5,3% à 274,395 MDT, qui a été tiré, essentiellement, par les revenus de ses portefeuilles‐titres (+26,8% à 82,770 MDT). A l'image du reste de l'année, l'activité de la banque est restée soutenue, avec une progression de 17,8% à 3 835,415 MDT de l'encours des crédits et une augmentation de 11,45% à 5 360,289 MDT des dépôts collectés. Cependant, la baisse des taux a pesé sur les marges d'intérêt de la banque, qui a essuyé sur l'ensemble de l'année une perte de 3,5% à 142,132 MDT. L'important poids des dépôts à vue dans la structure des ressources de la BIAT (41,0% en 2009), conjugué à la baisse des taux, a contribué à la baisse de son coût de financement de 37 points de base à 2,1%. La politique d'expansion commerciale envisagée par le management (l'ouverture de 10 agences par an), devrait, à moyen terme, renforcer la part des dépôts non rémunérée et réduire, en conséquence, son coût de financement. Un des principaux piliers de la stratégie mise en place par la direction actuelle de la banque, est la compression des charges d'exploitation, notamment la réduction de la masse salariale. A ce titre, l'année 2009, était une déception, puisque le coefficient d'exploitation a bondi de 320 points de base à 56,6% et les charges de personnel ont augmenté de 13,6% à 109,181 MDT. A noter que les frais de personnel intègrent une provision au titre des congés de 8,8 MDT qui sera, vraisemblablement, partiellement reprise au cours de l'année 2010. A notre sens, le niveau du coefficient d'exploitation reste élevé (53,4% hors provisions), et un plan de réduction des coûts s'impose afin d'améliorer la productivité de la banque qui sera mise à dure épreuve avec le lancement du programme d'expansion. Pour 2009, nous tablons sur la baisse du coût de risque de 487 points de base à 24,7% et sur un BPA en croissance de 26,1% à 2,504 DT. Sur le plan boursier, la BIAT, qui vient d'accrocher le titre de la première capitalisation de la place de Tunis, semble profiter des catalyseurs liés à la montée d'un actionnaire dans le capital et aux rumeurs relatives à l'éventuel partenariat commercial avec Orange Tunisie. Les chiffres publiés sont en ligne avec nos attentes, et la CGF, les a pris en compte dans le calcul du potentiel du titre en Bourse. Nous attendons, une correction à court terme, mais la BIAT nous paraît bien armée pour résister et poursuivre son ascension à moyen et long terme. Ainsi, nous restons à «Conserver » Au dernier trimestre 2009, SOMOCER est parvenue à remonter la pente. Après avoir publié un chiffre d'affaires T3 09, en recul de 0,06% à 36,656 MDT, SOMOCER clôt l'année sur une note positive avec des ventes en hausse de 13,7% à 54,328 MDT, tirées par l'activité à l'export qui a gagné 22,0% s'établissant à 13,397 MDT au 31‐12‐ 2009 vs 10,981 MDT 31‐12‐2008. Le management continue de miser sur le développement de ses activités à l'export, puisque le marché local s'étouffe, de plus en plus, sous l'effet des produits importés (les produits européens à faible prix qui envahissent le marché tunisien). Par ailleurs, SOMOCER est présente en Libye à travers son entrée dans le capital de deux sociétés libyennes spécialisées dans la production des carreaux céramiques et des articles sanitaires. Le financement de la croissance de SOMOCER est toujours assuré par les dettes bancaires, en particulier des emprunts à court et moyen terme (77% des engagements). Au T4 09, les dettes court terme de SOMOCER se sont tassées de 1,20% à 32,303 MDT contre une hausse de 30,61% des dettes moyen et long terme. L'engagement bancaire totalise, de ce fait, une croissance de 4,72% à 42,073MDT. Du côté de la valeur, le titre SOMOCER débute l'année 2010 englué dans le vert (+9,57% à 2,060 DT) reflétant la confiance des investisseurs dans la politique de restructuration entâmée par le mangement. Au prix actuel, SOMOCER se paie 11,30 x ses bénéfices vs un P/E de 37,27 du secteur. Au vu de ses faibles niveaux de valorisation, et des bons résultats affichés en 2009. CGF passe de « Vente » à « Conserver » SPDIT a bénéficié de l'excellente fin d'année qu'a connue la Bourse de Tunis pour réaliser un bon quatrième trimestre 2009. Les indicateurs d'activité font état d'importantes reprises sur provisions, réalisées grâce à l'amélioration sensible des cours des titres composant le portefeuille de la filiale de la SFBT. Ainsi, les reprises sur provisions antérieures ont atteint 0,838 MDT, en hausse de 2336,7% par rapport au dernier quart de l'année précédente. Le rythme de constitution de provisions pour dépréciation des titres a fortement baissé. Seuls 0,049 MDT ont été inscrits à ce titre au cours du dernier trimestre, contre 0,506 MDT en 2008. Sur l'ensemble de l'année, SPDIT peut se féliciter. Ses revenus de dividendes ont gagné 22,8% à 7,722 MDT et ses comptes ne présentent plus la moindre provision pour dépréciation de titres. Ces hausses ont plus que compensé la baisse des revenus de placements qui sont passés de 1,453 MDT à 1,146 MDT, en baisse de 53,7%. Cette baisse était attendue vu la contraction des taux d'intérêt au cours de l'année. La gestion de SPDIT demeure toujours passive en l'absence de prises de participations ou de cessions dans le portefeuille des titres cotés. Nous pensons que SPDIT doit saisir les opportunités qu'offre le marché actuellement, notamment dans le secteur bancaire. Au cours actuel, SPDIT se négocie avec un P/E de 20,70x et un P/B de 3,59x. CGF reste à «Conserver». Pour télécharger l'analyse complète de la semaine boursière, veuillez cliquer ici…