Malgré la crise, on assiste à une «ruée» des investisseurs étrangers dans le secteur des faisceaux de câble, tous les grands constructeurs spécialisés sont implantés en Tunisie ou en cours d'implantation - Tous les constructeurs automobiles vivent une baisse considérable de leurs chiffres d'affaires, une baisse variant entre 20 et 40%. Face à cette baisse, ces constructeurs ont choisi de procéder à un redéploiement, en s'implantant dans les sites les plus compétitifs. Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, le site Tunisie continue à attirer les investisseurs étrangers et de bénéficier de la confiance de ces derniers. En effet, le nombre d'entreprises étrangères implantées en Tunisie a significativement augmenté durant les deux dernières années. Aujourd'hui encore, plusieurs sociétés sont en cours d'implantation. Mr Noureddine Zekri, directeur général de l'investissement extérieur au ministère du Développement et de la Coopération internationale explique que la crise financière a principalement touché les secteurs de la construction, des composantes automobiles et du textile, deux secteurs, très implantés dans le site Tunisie. «Toutefois, malgré la crise, on a remarqué une augmentation des investissements dans ces deux secteurs et on peut même parler d'une ruée des investisseurs dans le secteur des faisceaux de câbles. En effet, tous les grands constructeurs spécialisés sont implantés en Tunisie ou en cours d'implantation», précise à ce propos Mr Zekri. Il est important de rappeler à ce propos que les Investissements directs étrangers ( IDE) jouent un rôle important dans l'économie nationale et représentent 20% des investissements globaux en Tunisie et participent largement à la création d'emplois. Rien qu'au cours de l'année 2008, 200 nouvelles entreprises étrangères se sont implantées en Tunisie et 140 ont procédé à des extensions. Actuellement, tous les constructeurs automobiles vivent une baisse considérable de leurs chiffres d'affaires, une baisse variant entre 20 et 40%. Face à cette baisse, ces constructeurs ont choisi de procéder à un redéploiement, en s'implantant dans les sites les plus compétitifs, explique encore Mr Zekri. Redéploiement Un redéploiement qui a généré un ensemble de nouveaux projets créateurs d'emplois et porteurs d'une vraie valeur ajoutée pour l'économie nationale, d'autant plus que la majorité de ces projets sont implantés dans des zones de développement régional. Le constructeur allemand Kromberg & Shubert vient ainsi d'inaugurer son nouveau site implanté dans la ZI de Béja. Ce projet a permis, jusqu'à présent, de créer 1.200 emplois et on prévoit 3.500 emplois. Ce même groupe a implanté dans le technopôle d'El Ghazala un centre de ressources humaines, centre qui permettra de créer environ 52 postes d'emplois majoritairement destinés à des ingénieurs. A Siliana, un autre projet allemand est implanté, il s'agit de Draexlmaier, également spécialisé dans la fabrication de composants automobiles et qui a permis de réaliser quelque 860 postes d'emploi. Mr Zekri attire l'attention sur la présence nouvelle et remarquable de projets coréens et japonais, présence qui serait, selon lui, le prémices pour des investissements encore plus importants. Ainsi un projet coréen est déjà implanté à Kairouan (Yura corporation) et deux projets japonais sont respectivement implantés à Jendouba (Sumitomo) et à Gafsa (Yazaki). Pour ce qui est du projet de Sumitomo, l'entrée en phase de production est prévue pour début avril 2009 avec 300 emplois dans un premier temps. Le projet Yazaki démarrera également au cours de l'année 2009 et générera environ 2.500 emplois. Le secteur textile connaît lui aussi de nouveaux investissements. Mr Zekri cite à ce propos le groupe Benetton très présent en Tunisie et qui continue à s'y implanter, à développer de nouvelles plate-formes et à accorder des sous-traitances. Des plates-formes ont d'ailleurs été créées dans les régions de Gafsa et de siliana. Un autre grand nom du textile va bientôt s'implanter en Tunisie dans la région de Zriba à Zaghouan, il s'agit du groupe Damart tex. Tous ces projets implantés, pour la plupart, dans les zones de développement régional se rattachent ainsi à un ensemble d'avantages, notamment en tant que générateurs d'emplois à grande échelle et se positionnent ainsi comme moyen de dynamisation des économies locales et d'amélioration de la qualité de la vie. Cependant, la stratégie nationale en matière d'investissements extérieurs vise surtout à développer les investissements dans les activités à haute valeur ajoutée, à savoir celles qui permettraient de réaliser les objectifs nationaux en matière d'emploi des diplômés du supérieur. Mr Zekri précise dans ce cadre que les efforts sont désormais déployés afin d'identifier de nouveaux créneaux d'investissement et de nouvelles sources d' IDE. Il cite entre autres les diverses actions entamées ou déjà réalisées dans ce sens, notamment l'étude stratégique relative au développement de l'industrie à l'horizon 2016. Etude qui a permis d'identifier quatre secteurs jugés porteurs, à savoir les industries mécaniques et électriques, les industries agroalimentaires, le textile à haute valeur ajoutée et les TIC. Une étude sur l'offshoring a également été réalisée, une autre sur l'exportation des services de santé et une autre sur le secteur touristique à l'horizon 2016. Avantages compétitifs revus à la hausse Mr Zekri cite enfin les divers avantages qui font du site Tunisie un site réellement compétitif et très attractif, entre autres la réduction des coûts, notamment dans les régions de développement régional, les grands investissements dans les télécom, le développement du réseau de pôles technologiques, la consolidation de l'infrastructure dédiée à ces secteurs, notamment l'extension des technopôles d'El Ghazala, de Sousse et de Sfax. La formation de ressources humaines appropriées est un autre avantage de la Tunisie, d'ailleurs des décisions spécifiques ont été prises dans ce sens, il s'agit de l'augmentation du nombre d'ingénieurs qui devrait passer de 3.700 en 2008 à 7.000 en 2011. Objectif qui sera réalisé grâce à la création de trois nouvelles écoles d'ingénieurs et l'augmentation de la capacité des écoles préparatoires. Toujours dans le but de développer les ressources humaines qualifiées, des efforts sont déployés afin d'adopter la formation aux besoins de l'entreprise et de l'économie et afin de développer la synergie formation-entreprise. Mr Zekri insiste enfin sur le rôle central joué par le ministère du Développement et de la Coopération internationale en matière d'accompagnement et de suivi des investisseurs étrangers. En effet, précise-t-il à ce sujet, «on veille à être toujours présents quand l'investisseur étranger a besoin de nous. Nous lui apportons le suivi et l'aide nécessaires. Actuellement, nous nous penchons sur l'évaluation de l'impact des dernières mesures prises en faveur de l'investissement»