« Si ce n'est pas en Afrique, où ce sera ? Si ce n'est pas par la Banque africaine de développement, par qui d'autre ? Si ce n'est pas maintenant, alors quand ? » C'est avec cette série de questions que le chef de la division Conformité et sauvegarde, Anthony Nyong a conclu, le mercredi 22 Septembre 2010, à Tunis, son exposé sur les efforts mis en œuvre par la Banque pour accueillir le Fonds vert de l'Afrique. Le but de ce Fonds est de fournir des ressources stables pour atténuer les effets néfastes du changement climatique et appuyer le développement à faible intensité de carbone dans les pays membres régionaux de la Banque. L'exposé, intitulé «Le Fonds vert de l'Afrique - Canaliser efficacement le financement du changement climatique grâce à un accord après 2012», a été précédé par un autre spécialement consacré à « La réponse de la Banque africaine de développement au changement climatique en Afrique », présenté par Mme Mafalda Duarte, spécialiste principale du changement climatique. Les deux exposés ont constitué un plaidoyer solide pour que la Banque reçoive et gère les ressources allouées à l'Afrique, quelle qu'en soit l'origine, y compris les financements rapides et les engagements à long terme pris en vertu de l'Accord de Copenhague. M. Nyong a décrit les avantages comparatifs de la BAD pour accueillir la partie des fonds mondiaux alloués à l'Afrique. Il s'agit, entre autres, des réalisations à son actif en matière de développement et de sa couverture géographique de toute l'Afrique, d'une compréhension capitale des besoins de développement du continent et, partant, de sa capacité d'intégrer efficacement les considérations relatives au changement climatique dans tous ses projets et programmes, enfin de son expérience approfondie dans la mise en place et la gestion de fonds similaires. Ces fonds comprennent le Fonds forestier du bassin du Congo, le Mécanisme africain de financement des engrais, la Facilité africaine de l'eau, et le Fonds spécial climatique pour le développement de l'Afrique (ClimDev Afrique). Il convient d'y ajouter l'expérience de la Banque dans la mobilisation de fonds supplémentaires par l'intermédiaire du Fonds d'investissement climatique, du Mécanisme de développement propre, du Fonds mondial pour l'environnement, et de l'émission d'obligations pour l'énergie propre. L'orateur a en outre insisté sur la solidité du portefeuille des infrastructures de la BAD dans les domaines de l'énergie, de l'eau et du transport, qui témoigne des efforts déployés par la Banque pour promouvoir sur le continent un développement résistant aux aléas climatiques. « La Banque s'est longtemps positionnée comme un agent du savoir et a d'énormes capacités pour aider les pays africains à relever les défis posés par le changement climatique. En conséquence, le fait pour la Banque d'héberger la part africaine des ressources améliorera les voies d'accès des pays africains à ces fonds, accroîtra l'appropriation et résoudra les problèmes liés au développement de l'Afrique » a souligné M. Nyong. Dans sa présentation, Mme Duarte a mis l'accent sur les activités et les programmes de la Banque en matière de changement climatique, qui sont conformes à son plan d'action sur le changement climatique. Dans sa présentation, Mme Duarte a souligné l'importance des activités et programmes actuels et futurs de la Banque sur le changement climatique, dans la ligne de son Plan d'action sur le changement climatique. Elle a relevé la capacité de la Banque à répondre rapidement aux demandes croissantes de financements du continent à la suite de la crise financière de 2009, ainsi que la célérité de l'engagement des ressources, en particulier dans les pays à faible revenu. « Combinés à l'engagement de la Banque, non seulement à concevoir et à mettre en œuvre des instruments de financement du changement climatique adaptés aux marchés et groupes mal desservis, mais aussi à être un partenaire égal pour faire travailler des montants plus importants affectés au changement climatique, ces éléments démontrent clairement que la Banque peut aider ses pays membres à accéder au financement du changement climatique à venir », a fait observer Mme Duarte. Elle a également révélé qu'en 2009, le portefeuille de prêts de la Banque est monté à 8,4 milliards de dollars EU, soit 2,5 fois les prévisions inscrites dans sa Stratégie à moyen terme d'avant la crise financière. Résumant la session, le conseiller spécial du président de la BAD, Paatii Ofosu-Amah, a assuré les participants de la table ronde consultative de Tunis sur le Groupe consultatif de haut niveau de l'ONU chargé du financement du changement climatique que la lutte contre les effets négatifs du changement climatique sont une priorité collective de la BAD pour le développement de l'Afrique. De ce fait, la Banque, aux côtés de ses partenaires, est pleinement disposée à répondre aux impacts du changement climatique sur le continent. M. Ofosu-Amah, qui présidait la rencontre, a décrit la Banque comme une institution fiable dotée d'une équipe de direction efficace et efficiente. « Nous sommes une institution ayant des cibles, nos interventions se concentrent sur quatre domaines clés d'intervention, à savoir les infrastructures, le développement du secteur privé, la gouvernance et l'intégration régionale ; et dans tous ces domaines, nos opérations ont pour orientation stratégique la solution des questions liées au changement climatique », a-t-il déclaré.