Palmarès des Comar d'Or 2025    Depuis Genève : la Tunisie renforce son partenariat avec l'OMS    Tunisie – Fernana : Arrestation d'un trafiquant de drogue objet de 10 mandats de recherche    Le tourisme en marche à Kasserine : Haïdra classée municipalité touristique et de nouveaux projets lancés    Tunisie – L'homme d'affaires Fathi Dammak reste en prison    À Bagdad, le Sommet arabe veut plus d'efforts pour « stopper l'effusion de sang » à Gaza    Au moins 20 morts dans des tornades qui ont dévasté le centre des USA    La Tunisie réaffirme son engagement en faveur du développement arabe lors du 5e Sommet économique et social à Bagdad    Tunisie – Les femmes vivent plus longtemps que les hommes    Tunisie : le ministre de l'Equipement annonce la fin imminente des travaux de la route Korba-Nabeul    Météo : Des nuages passagers et des brouillards locaux prévus cette nuit    Surpopulation carcérale en Tunisie : un rapport alerte sur des taux dépassant les 200%    18 mai 2025 : entrée gratuite dans les musées et sites archéologiques pour célébrer la Journée mondiale des musées    Retour à la normale pour les lignes de métro 1 et 6 après un incident à Tunis    17% d'analphabètes, et bien pire encore : le constat alarmant de Faouzi Ben Abderrahmen    La Tunisie accueillera les Championnats arabes et africains de nage avec palmes en septembre    INS : 76 % des Tunisiens bénéficient d'une couverture sanitaire    La Tunisie réitère sa disposition à accueillir les frères libyens pour favoriser un dialogue inclusif    « La Ligue est harcelée » : Bassem Trifi alerte sur la répression des ONG    Taylor Swift dans le viseur de Trump: Un vieux conflit qui refait surface    La défense de Rached Khiari alerte sur une grave dégradation de son état de santé en prison    Coupe de Tunisie – l'USBG reçoit EGSG (14h30) : Aux portes des demi-finales    Sommet arabe à Bagdad : La Palestine au cœur des priorités    Une nouvelle secousse tellurique ressentie en Algérie    Sfax accueille le 10e congrès de l'Association des chirurgiens urologues [Vidéo]    l'ESS piégée à Sousse devant le CSS : Un sentiment de déception    Tunisie – Divorce chez le notaire : des risques juridiques et sociaux majeurs, selon le bâtonnier    La BCT célèbre la Journée internationale des musées avec le lancement du site web du musée de la Monnaie    Tunisie : Une délégation chinoise en visite à Kairouan pour explorer de nouvelles pistes d'investissement    La Tunisie vieillit et sa croissance démographique ralentit    Tunisie : Le ministère des Transports prépare un cadre réglementaire pour encadrer les applications de réservation de taxis individuels    Une victoire pour la Palestine : Netanyahu se terre et renonce à assister à la messe d'intronisation du pape par crainte    Vers une refonte du Conseil des Tunisiens à l'étranger : le ministère des Affaires sociales plaide pour une représentation plus inclusive    Mannoubi Marrouki à la tête du Conseil de la presse : nouvelle composition et priorités pour renforcer la liberté journalistique en Tunisie    La BCT lance un concours pour le recrutement de 116 agents    Les Européens menacent Moscou de nouvelles sanctions et font du pied à Trump    Ministère des Finances: Les Tunisiens résidant à l'étranger ne sont pas concernés par les déclarations fiscales    Tunisie - Fort recul des exportations alimentaires en 2025    Ce dimanche, entrée gratuite aux monuments historiques    L'Espérance sportive de Tunis brandit le trophée de champion de Tunisie 2024-2025    Commande historique : Qatar Airways investit 96 milliards chez Boeing    Le "bourreau" de Rihanna arrêté pour "coups et blessures graves"    Culture : la Commission parlementaire examine les critères de subvention des festivals !    Match Espérance de Tunis – US Monastir : où regarder le match de ligue 1 tunisienne du 15 mai 2025?    Mondial féminin : la FIFA vise un milliard de dollars de recettes à l'horizon 2031    Tarak Ben Ammar honoré à Cannes : un pont entre la Tunisie, Hollywood et l'Europe    GATBIKE 2025 par GAT ASSURANCES : un grand rdv sportif, culturel, écologique et solidaire à Carthage    Au procès de P.Diddy, l'édifiant témoignage de son ex-compagne Cassie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le prodige «rotanisé»
Festival international de Carthage — Récital Mohamed Assaf
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 07 - 2015

Le tout récent promu de «Arab Idol» a drainé foule, dimanche soir, à «Carthage». Dont des milliers de jeunes admiratrices qui ne tenaient pas en place. Ambiance «rotanienne». Le plus gros des chants, aussi. Un peu dommage : le vrai Mohamed Assaf est loin, très loin, au-dessus...
Pas trop ébruité, le passage du jeune prodige palestinien Mohamed Assaf au festival de «Carthage». Curieusement, les médias étaient avares en «annonces. Les collègues tunisiens «tiquaient» de leur côté. D'aucuns trouvaient «excessive, cette consécration précoce». D'autres, franchement hostiles, déniaient «toute qualité à l'artiste ?!?».
Evidemment, tout cela ne tient pas.
Premier démenti : la popularité croissante de Assaf dans le monde arabe (25 millions de vues sur le web, record absolu).
Second : ce théâtre romain, quasiment pris d'assaut dimanche, pour une poignée de spots d'à peine une semaine, reconnaissons, c'était largement rendu.
Mais le vrai démenti, les détracteurs, les sceptiques et autres dubitatifs le savent bien (le savaient depuis le début) c'est le talent, clairement, hors du commun d'un chanteur d'exception.
On ne veut ni narguer, ni attiser les «envies», mais en termes de chant, au strict plan vocal, que ce fut par la mesure, à travers le don «organique» ou la perception sensible, il était incontestable dès les premières prestations de «Arab Idol» que l'on était en présence d'un personnage tranchant déjà avec le lot. Des anciens ou des nouveaux. On schématisera, peut-être, mais on insistera sur un seul point : l'aptitude (foncière!) de Mohamed Assaf à restituer tous les registres du chant arabe. Tous y passèrent durant les longues semaines du concours : le vieux Tarab, le quassid, le monologue, la chababia, la taqtouqua légère ou aménagée, la mijana, les quoudoud, le khaliji, et les mawels, tous nos mawels interprétés dans leurs plus infimes nuances. Des reprises? De simples reprises? En aucun cas. Là était l'exception. Là était la différence. La voix de Mohamed Assaf, lors de cet «Arab Idol» 2013, recréait pratiquement tout ce qu'elle reprenait, l'embellissait, le rehaussait. Pas seulement le profil personnel (physique halimien, militantisme palestinien), pas seulement la popularité arabe, le retentissement international, le talent, la force, la beauté, les couleurs et la limpidité d'une voix forçaient la reconnaissance, annonçaient, proche, toute proche, la fulgurante ascension. Ni faveur critique, ni consécration précoce : c'était le Mohamed Assaf, le «missile», tel qu'à nous révélé par l'«Arab Idol» 2013. Et c'était l'artiste, à part entière, reçu par la prestigieuse scène de «Carthage» ce dimanche 26 juillet.
Le récital, maintenant : a-t-il tout confirmé ?
Malheureusement non. Et c'est presque «la mort dans l'âme» qu'on le dit. On ne se cache, toujours, pas d'être des appréciateurs de Mohamed Assaf, mais on doit l'avouer : on est plutôt tombé de haut.
Et d'abord en découvrant la catégorie de public qui a investi aussi bien l'espace «chaises» que les gradins. Des «rotaniennes» qui n'arrêtaient pas de gesticuler et de hurler, chose rageante, jusque pendant les «mawels» les plus raffinés et les plus imposants du chanteur. Quelle dégringolade, et quelle déception !Une idée morose nous a traversé l'esprit :on avait un faux public pour un chanteur vrai de vrai !
Mais le plus grave, à nos yeux, était que ce même chanteur s'est, lui-même, comme «rotanisé». Pratiquement toutes les chansons de son nouvel album sont rythmées à la «libanaise». Paroles et musiques globalement «modélisées». Pis, Assaf sollicitait la claque, tendait le micro, se répandait en éloges doucereux à l'adresse du public tunisien. Gaspillant ainsi toutes les ressources d'un immense talent.
Dommage, d'autant plus que les rares moments où Assaf a pu (ou bien voulu) glisser ce qu'il savait faire de mieux, furent simplement émouvants, nous laissant ô combien de regrets. On a évoqué les «mawels», les «jabalis» et les «chamis», surtout, étaient de purs joyaux. A comparer, par le timbre cristallin, la fluidité du «cours», l'aisance des tonalités, les cadences prolongées, à Wadie Essafi, Mohamed Ghazi, ou encore à Nassri Chamseddine à son heure de gloire.
Mais régals de courte, très courte, durée. Pour le reste, ce n'étaient que sons de percussions et visions d'«hystérie» sur les gradins. Mohamed Assaf peut continuer sur cette «voie du succès», libre à lui, et aux agents et mentors qui dirigent ses débuts. Mais s'il le fait, il doit savoir qu'il risque d'y laisser et son talent... et son crédit.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.